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Salut, Sylvain Wiltord !

Par Régis Delanoë
5 minutes
Salut, Sylvain Wiltord !

Plus de 700 matchs pro, pas loin d’une centaine de capes avec les Bleus, un palmarès gros comme sa descente et un énorme frisson le 2 juillet 2000. Sylvain Wiltord a pris sa retraite sans bruit, mais il ne pouvait décemment pas partir sans qu’on lui rende un dernier hommage.

Sylvain Wiltord n’a jamais su dire au revoir. En 1997 déjà, il avait quitté Rennes, son club formateur, après une année à ronchonner, déçu de ne pas avoir pu partir jouer en Espagne comme il l’avait cru l’été précédent. Dix ans plus tard, il était revenu en Bretagne, mais cette fois après des semaines et des semaines de bras de fer avec l’OL et Jean-Michel Aulas en particulier. Et puis il y a ce 12 juin dernier, ce dernier salut de « Nino » au football professionnel. Sans bouderie ni fracas cette fois, mais par le biais d’un discret message informel passé à l’antenne de beIN Sport. Tellement discret qu’il est passé inaperçu. Un lendemain de France/Angleterre et de la polémique Samir Nasri, rien d’étonnant. Mais tellement injuste aussi. Car à 38 ans, l’ex-international aux 92 sélections pour 26 buts boucle une carrière entamée il y a près de deux décennies, ponctuée par plus de 700 matchs pro et un palmarès remarquable : un Euro, deux Coupes des confédérations, une finale de Coupe du monde, quatre titres de champion de France, deux titres de champion d’Angleterre, deux Coupes d’Angleterre, un titre de meilleur buteur de L1…

Associé à Grassi puis à André

C’est à Joinville, non loin de la cité des Fauvettes de son enfance, que Rennes est allé chercher Sylvain Wiltord au début des années 90. Très vite, le gamin un peu foufou mais pétri de talent est propulsé en équipe première. Dreads sur le crâne, il participe activement à la remontée du club dans l’élite en 1994, sous les ordres de Michel Le Milinaire. Ce maître ès formation lui fait travailler son jeu altruiste complet de buteur opportuniste et de passeur remiseur, qui sera sa marque de fabrique. D’abord associé à Marco Grassi, puis au jeune Pierre-Yves André, il se révèle lors de la saison suivante, inscrivant 15 buts en championnat. Les deux compères de l’attaque rouge et noire sont d’ailleurs de l’aventure olympique à Atlanta. Leur parcours s’achèvera en quarts de finale, au sein d’une équipe composée de plusieurs de ses futurs coéquipiers chez les Bleus et à Arsenal, notamment Patrick Vieira et Robert Pires, comme en atteste ce document d’époque, bien tordant.

« Wiltordu »

Mais, avant de signer chez les Gunners, c’est à Bordeaux que « Wiltordu » , dixit Pires, poursuit son ascension. Retenu en 96 à Rennes malgré un accord passé entre le joueur et le Deportivo La Corogne, il trépigne un an de plus en Bretagne, avant de rebondir en Gironde. 1998/1999 est sa meilleure saison, sa deuxième dans son nouveau club, celle de l’euphorie post-victoire à la Coupe du monde, à laquelle il ne participe pas. Associé à Laslandes, Micoud et Benarbia, il cartonne, inscrivant 22 buts en championnat. Les Girondins devancent d’un cheveu – décoloré, époque oblige – les Marseillais et remportent le titre de champion de France. Meilleur buteur, élu meilleur joueur de la saison, Wiltord est au sommet. Enfin pas encore tout à fait. Le pic de sa carrière intervient un an plus tard, à Rotterdam, en finale de l’Euro face à l’Italie. On ne va pas vous la refaire, vous connaissez l’histoire : les voisins transalpins qui mènent au score jusqu’aux arrêts de jeu, qui se congratulent sur le banc, qui attendent le coup de sifflet final, le dernier dégagement de Barthez, la déviation de Trezeguet pour « Vivi » , à l’entrée de la surface, le contrôle poitrine, la frappe croisée pour cette égalisation ahurissante. Les images parlent d’elles-mêmes.

Vidéo

Dans la foulée, le héros traverse la Manche pour évoluer sous les couleurs d’Arsenal. Comme à Rennes, comme à Bordeaux, il lui faut une saison d’adaptation avant d’exprimer pleinement son talent lors de la seconde. En 2002, il est champion d’Angleterre, participant activement à la conquête du sacre des Gunners aux côtés d’Henry, Bergkamp, Ljungberg et toute la glorieuse bande. Moins présent lors du titre de 2004, le néo-trentenaire revient en France, direction l’OL, alors quasi imbattable. Comme toujours, c’est sa deuxième saison la plus réussie. Sous les ordres de Gérard Houllier avec Flo Malouda, Sidney Govou, Juninho, Fred ou encore John Carew pour partenaires, il signe des stats très honorables : 12 buts, 10 passes décisives. Au bout de cette saison 2005/2006, c’est le dernier frisson en Bleu, avec ce parcours jusqu’en finale, qu’il vit en tant que joker d’attaque (à signaler tout de même une passe déc’ pour Zinedine « vamos a jubilar » Zidane en 8e face à l’Espagne).

Triplé face à Amiens

Après, c’est la fin de carrière en pente douce. Le retour moyennement réussi au Stade Rennais, des piges à l’OM, puis à Metz, un peu de chômage et ce dernier défi à Nantes la saison dernière, à la demande du formateur Landry Chauvin, qu’il a connu à Rennes. L’objectif : apporter son expérience et son vécu à un effectif jeune pour tenter la montée. Car, si le gars Wiltord a toujours eu une réputation de fêtard jamais dernier sur la liche – ce qu’il n’a jamais cherché à démentir –, en revanche, il a toujours fait en sorte d’assurer à l’entraînement et en match. On ne fait pas une si belle carrière pro jusqu’à ses 38 ans sans un minimum d’hygiène de vie… Pour cette ultime saison, le gamin foufou devenu vétéran encadrant a plutôt assuré sur le plan individuel (8 buts, dont un triplé en avril face à Amiens), même si la mission remontée des Canaris a échoué. Le départ de Chauvin à Brest acté, il n’avait cette fois bel et plus rien à espérer. Alors il est parti, discrètement. Salut !

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