Real-Barça (2-6) : Un Real au Hall of Shame…
Clasico du siècle ! Démonstration magnifique ! Football de feu ! Match d'anthologie ! Et vas-y que j'embrasse mon brassard de capitaine aux couleurs catalanes (Puyol) ! Tu parles... Quand le blanc est couleur fantomatique, il n'y a plus aucun mérite à vaincre. Un bon Barça a tout simplement et très facilement battu le pire Real de son histoire. Point barre.
Ça va allez vite. En foot, comme au badminton, il faut être « deux » . Avec ses 18 victoires d’affilée et une place de second, le Real nous a fait croire qu’il était le « deux » , juste après le « un » , ce Barça leader maximo de la Liga. Et à vrai dire, beaucoup y ont cru. Voire « tout le monde » l’a cru, avant d’aborder ce Clasico qu’on annonçait de feu. Imposture. Ce Real ne vaut rien. Rien. Le score sans appel (6-2) aurait pu monter à 10-2 sans problème. Il n’y a pas de Real. Il n’y a pas d’équipe du Real. Il n’y a plus d’esprit Real. Jamais on n’a vu dans l’histoire de ce club des joueurs baisser les bras (au sens propre), refuser les duels, refuser d’aller au pressing, refuser de se replier en ordre, refuser de regarder dans les yeux un partenaire en difficulté avant de lui tourner le dos. On aurait juré que ces Meringués se détestent. On savait que Florentino Perez allait bientôt revenir aux affaires, en juin. Ce qu’on sait aussi, c’est qu’il va tailler à la hache et que très peu vont échapper au massacre. Le Real a bien joué le premier quart d’heure, c’est tout. Seuls Higuain (un peu), Lass Diarra et Robben ont essayé d’exister. Casillas n’y est pas pour grand-chose. Le reste est bon à jeter. Où était donc passé Raul, enfermé volontaire dans la tenaille axiale Puyol-Piqué ? Avant, Raul décrochait souvent en neuf-et-demi. Plus maintenant…
Alors, quoi ? Une leçon de foot du Barça ? Non. C’est trop simple quand il n’y a personne en face. Parce qu’on va nous faire croire que c’est la flamboyance du jeu collectif blaugrana qui a fait voler en éclats l’équipe madrilène. Oui, un peu. Mais un peu seulement. Liverpool a fait subir les mêmes outrages au Real (4-0 à Anfield), preuve que cette équipe est ectoplasmique. Du coup, la série « impressionnante » de victoires du Real reflète plus une baisse de niveau conséquente de la Liga plutôt qu’une soi-disant puissance retrouvée.
Entre autres incohérences tactiques, cette quasi absence de système défensif. Du pur PSG 2006-2007 : personne n’attaque le porteur du ballon, personne ne met le pied. On recule, on recule au fur et à mesure que les Barcelonais déroulent tranquille. Du coup, la victime est toute trouvée : Fabio Cannavaro. Bouc émissaire commode pour justifier tous les errements défensifs de la Casa Blanca. Sauf que même sur le déclin, le bonhomme a toute une existence de rigueur italienne derrière lui. En Italie, l’acte défensif n’est pas à proprement parler une responsabilité individuelle qui se joue sur des duels. Non. L’acte défensif appartient à une disposition tactique collective qui commence dès le pressing effectué par les avants, puis les milieux. Ensuite, on reste groupés : on se seconde, on se dédouble, on se couvre mutuellement, on coulisse et on garde l’alignement sur une ligne en deçà de laquelle on ne recule plus. Rien de tout ça chez les Meringués : seulement un grand vide axial où sont venus se goinfrer Xavi, Iniesta, Yaya Touré et même Alvès, auteur de déboulés trop faciles. Même sans Cannavaro, ce Real aurait pris la pâtée…
Le Real s’est pris à son propre piège en essayant de vouloir produire du jeu alors qu’il n’en a pas les moyens. A ce titre, l’option attentiste et réaliste du match aller était beaucoup plus cohérente : défendre en bloc et profiter des moindres contres pour planter (ce qui a failli arriver). Au Nou Camp, les Blaugranas l’avaient emporté sur le fil (2-0). Hier soir, la vanité à la con des hommes de Juande Ramos ( « C’est nous, le Grand Real ! » ) leur a valu une fessée bien méritée. Encore un mot sur ce Barça douillet, surprotégé par l’arbitre qui a sanctionné le moindre contact un peu appuyé. On comprend pourquoi les Catalans ont fait match nul 0-0 contre Chelsea : en Champions League, surtout contre les Anglais, ça joue plus dur et le Barça n’aime pas ça. C’est le côté énervant des Blaugranas. Ces chichiteux aiment jouer au Nou Camp, devant des adversaires qui ne jouent pas trop dur et qui sortent de leurs bases et pas regroupés dans leurs 16 mètres. Pauv’choux… On attend donc un vrai match du Barça à Chelsea. Mieux : une victoire finale des Blaugranas en C1, fin mai. Ce jour-là, on pourra parler d’équipe de légende. Pas avant. Voilà, le Barça est champion vu qu’il compte sept points d’avance à 4 journées de la fin. Plutôt un beau champion, avec une attaque impressionnante de 100 buts. Sinon, coup de chapeau au foot espagnol qui nous a vendu en Mondovision une imposture propre à nous faire croire que la Liga, ça vaut largement la Premier League. Faut pas déconner…
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