- Brésil
- Mercato
Que ramener du Brésil ?
Histoire de réchauffer le mercato d'hiver, petit tour d'horizon des talents du championnat brésilien, qui sera comme d'hab' joyeusement pillé par les clubs européens très bientôt.
Les saisons passent et le marché brésilien produit toujours son (f)lot de talents… Une fois le championnat terminé, les clubs locaux ont bien conscience que la plupart d’entre eux perdront leurs meilleurs joueurs, attirés par les sirènes du Vieux Continent. Pourtant, la tendance est en train de s’inverser. La bonne santé de l’économie brésilienne et l’implication d’entreprises privées dans le paiement des salaires permettent à ces équipes de conserver plus longtemps leurs jeunes talents. Santos s’est même offert le luxe de refuser une offre de 35 millions d’euros de Chelsea pour le petit prodige Neymar.
Parallèlement, de plus en plus de clubs rapatrient d’anciennes gloires désireuses de revenir au bercail (Ronaldo, Roberto Carlos ou Deco) ou d’autres éléments prometteurs qui n’ont pas réussi à s’adapter au foot européen (Maicosuel, Keirrisson). Cela dit, il reste encore largement de quoi faire pour les recruteurs européens, qui regardent toujours le championnat avec autant d’appétit.
Montées supersoniques de Mariano
Pour ce qui est des gardiens, Júlio César est là pour démontrer que les portiers brésiliens peuvent s’exporter. D’ailleurs, son homonyme des Corinthians, après avoir ciré le banc pendant quatre ans, a enfin réussi à gagner ses galons de titulaire dans les bois du Timão. Avec son look à la Jérémie Janot, il affiche de belles qualités. Sinon, la hype du moment à ce poste, c’est Jefferson, gardien de Botafogo, titulaire de Mano Menezes pour les premiers matchs de sa Seleção new look et rajeunie. En défense centrale, Miranda, taulier du São Paulo FC, qui lui aussi a goûté au grand frisson de l’équipe nationale et manqué de peu le Mondial sudaf, a déjà annoncé publiquement qu’il voulait connaître les joies de l’expatriation. Dans les couloirs, il faut aller chercher chez le champion en titre, Fluminense, pour trouver la perle rare : Mariano, qui sème la terreur à coups de montées supersoniques côté droit. Mano Menezes est déjà sous le charme et l’a pour le moment toujours préféré à Maicon comme second choix derrière de Dani Alves.
Trois 10 argentins au top
Chez les milieux défensifs, le duo magique Elias-Jucilei, qui faisait des merveilles aux Corinthians, a d’ores et déjà été démantelé, le premier ayant signé chez les Colchoneros de l’Atletico Madrid pour 7 millions d’euros. La Fiorentina s’est fait rembarrer pour son compère, malgré une offre de 8 millions, mais d’autres grosses écuries devraient très vite revenir à la charge.
En numéro 10, depuis que Ganso s’est fait les croisés, pas de Brésiliens en vue : les trois meilleurs à ce poste sont argentins. D’Alessandro, malgré une bonne saison marquée par la victoire de l’Inter Porto Alegre en Copa Libertadores, a prouvé à maintes reprises qu’il était infoutu de s’adapter au Vieux Continent. Conca, sacré meilleur joueur du championnat, vient de prolonger avec Fluminense et n’a pas l’air d’avoir trop envie de bouger pour le moment. Le bon plan pourrait être Montillo, son dauphin dans le classement du magazine Placar, qui, après avoir éliminé à lui tout seul Flamengo de la Copa Libertadores avec Universidad de Chile, est passé sous le nez des Rouge et Noir en juin dernier pour exploser cette saison sous le maillot de Cruzeiro. A 26 ans, c’est le plus jeune des trois.
Mais bon, tant qu’à faire, autant taper dans la classe biberon. Le nouveau phénomène se nomme Lucas. Rien à voir avec l’imposture qui avait coûté un bras au Stade Rennais en 2000. Ce môme de 18 ans prend un malin plaisir à slalomer frénétiquement au sein des défenses. Alors forcément, les dirigeants du São Paulo font des pieds et des mains pour prolonger son contrat, qui court pourtant déjà jusqu’en 2013. Pour ceux qui préfèrent parier sur une valeur sûre, mieux vaut miser sur Giuliano, attaquant classieux de l’Inter Porto Alegre, accessoirement sacré meilleur joueur de la Copa Libertadores à tout juste 20 ans.
Louis Génot, à Rio de Janeiro
Par