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- PSG-Tottenham (5-3)
Marquinhos, les 500 glorieuses
Au cours d’une soirée à l’image de son aventure parisienne, mouvementée mais victorieuse, Marquinhos a fêté son 500e match avec le PSG. Un sacré chemin parcouru pour le gamin de 19 ans débarqué sur la pointe des pieds dans la capitale, voilà plus de douze ans.
Trois buts encaissés, une engueulade de la part de Luis Enrique sur une relance ratée, mais aussi plusieurs interventions bien senties et beaucoup de consignes délivrées à ses camarades de jeu. C’est peu dire que Marquinhos n’aura pas vécu une 500e de tout repos, ce mercredi soir au Parc des Princes contre Tottenham. À l’image de son parcours avec le PSG finalement, fait de beaucoup de hauts, de bas, de critiques, de triomphes et surtout d’énormément d’amour. De la part du public parisien principalement, qui a acclamé son capitaine pendant l’échauffement, avant que la tribune Auteuil n’y aille de sa banderole en seconde période : « Marquinhos, des titres et des records, une légende qu’on honore ». Voilà pour le côté célébrations, achevées par un passage au pied du virage après coup, dans une soirée où les Rouge et Bleu ont dû s’employer pour signer une quatrième victoire cette saison en Ligue des champions.
Je ressens de la fierté pour tout ce chemin, pour les obstacles surmontés avant d’arriver jusqu’ici et porter ce club.
« Je remercie les supporters, ils ont vécu des moments difficiles et ont toujours été là. Je pense que beaucoup ont fait plus de 500 matchs. Je viens de Corinthians où ils sont très passionnés, ça fait plaisir de voir que c’est aussi comme ça à Paris, lâchait l’intéressé dans la foulée en zone mixte. Je ne sais pas si certains ici étaient là pour ma première, mais c’était un long chemin. Je ressens de la fierté pour tout ce chemin, pour les obstacles surmontés avant d’arriver jusqu’ici et porter ce club. » L’occasion également pour lui de revenir sur sa passion pour le football depuis tout petit. « Je viens d’un pays passionné par le foot. Le premier cadeau quand on est gamin, c’est un ballon. » Trente et un ans plus tard, c’est tout Paris qui remercie sa famille pour ce papier cadeau prémonitoire. Car douze ans et des poussières après avoir atterri au pied de la tour Eiffel, le doute n’est plus permis : le gamin de São Paulo est une légende du PSG.
Il était une fois un petit garçon qui portait des bagues
Le 19 juillet 2013, à l’heure de l’officialisation de son transfert, il y avait ce sourire, ces bagues aux dents, de l’acné un peu partout, des petites bouclettes que l’on percevait déjà, un français inexistant et une timidité juvénile. Un peu plus de 12 ans plus tard, faits de hauts et de bas, les boucles aux cheveux sont soyeuses, le français parfait, mais voilà que le compteur affiche 500. Autant de rencontres au cours desquelles Marquinhos aura toujours mouillé le maillot, déployé sa hargne et son abnégation autant que ses hésitations et ses points faibles, qui auront aussi fait sa force.
Une marque loin d’être anodine, tant elle marque sa longévité, et prend encore plus de poids lorsqu’on se rend compte qu’ils ne sont pas si nombreux à l’avoir atteinte dans l’Hexagone. Parmi les 18 clubs de Ligue 1 cette saison, seuls six autres clubs peuvent se targuer d’avoir eu dans leurs rangs un joueur de cette trempe : Marseille (Mandanda), Lyon (Coupet et Chiesa), Metz (Kastendeuch), Lens (Sikora), Monaco (Puel et Ettori) et enfin l’expert en la matière, le FC Nantes (Bertrand-Demanes, Michel, Amisse, Rio et Da Rocha).
5⃣0⃣0⃣ Plus que jamais au sommet !@marquinhos_m5 ❤️💙 pic.twitter.com/2wNDiJy0uD
— Paris Saint-Germain (@PSG_inside) November 26, 2025
Avec seulement 36 rencontres pros dans les pattes lorsqu’il débarque dans la capitale, Marquinhos n’a pas tout d’un grand, mais il en a au moins les attentes. Après une saison réussie sur différents points à la Roma, celui qui a été formé à Corinthians et recruté pour un peu plus de 30 millions par Paris intrigue. « C’était un des premiers gros transferts du PSG à cette époque-là. On ne le connaissait pas vraiment, rejoue aujourd’hui Christophe Jallet, qui fut l’un des premiers mentors du Brésilien pendant la saison qu’ils passeront ensemble dans la capitale. Il était très à l’écoute, en permanence à la recherche de petites améliorations pour son jeu. » Mais l’homme qui prendra vraiment Marquinhos sous son aile au pied de la tour Eiffel se nomme Thiago Silva. Capitaine à partir de l’arrivée de Laurent Blanc, O Monstro se souvient de conseils répétés sur sa « discipline et sa concentration » à son jeune compatriote.
Un leader sur la durée
Cinq cents rencontres plus tard, il aura connu la défaite, les désillusions, les doigts pointés dans sa direction pour expliquer les défaites. « Personnellement, j’ai toujours eu cette foi en lui, assure Christophe Jallet, très heureux de voir le bonhomme connaître l’ivresse de la victoire européenne en mai dernier. Quand on le connaît, qu’on connaît son amour pour le club et les autres… Le retournement de situation et toute l’affection que les gens lui portent ont fini de démontrer qu’il est un capitaine historique du club et qu’il mérite tout ce qui lui arrive. » « Nous avons traversé de nombreuses situations difficiles, mais c’était nécessaire pour apprendre à gagner », reconnaît Thiago Silva, qui a lui dû quitter le club pour dompter l’Europe, non sans avoir participé à la razzia de trophées de Marquinhos.
On pouvait déceler chez lui ce côté rassembleur. On ne savait pas vraiment ce que ça allait pouvoir donner, mais on voyait déjà qu’il pourrait faire partie des meubles de l’équipe.
Parmi ces 36 coupes soulevées, pas mal ont été soulevées de ses propres mains depuis sa prise de capitanat. Le brassard lui fut confié pour la première fois par Unai Emery. « C’était un leader très jeune, très engagé envers le club et un exemple pour les autres », affirme celui qui officie désormais du côté d’Aston Villa. Un caractère déjà entrevu par Jallet trois ans auparavant : « On pouvait déceler chez lui ce côté rassembleur. On ne savait pas vraiment ce que ça allait pouvoir donner, mais on voyait déjà qu’il pourrait faire partie des meubles de l’équipe. » Bien vu. En France, Marquinhos a marqué l’histoire du PSG en détrônant Jean-Marc Pilorget, mais aussi le foot tricolore.
Le 5, c’est le sang
Plus important encore : il s’est taillé une place de choix dans le cœur des supporters parisiens. « Aujourd’hui, c’est le défenseur central parfait : un leader, qui comprend le jeu tactiquement, bon techniquement et avec une mentalité de gagnant », salue Emery, qui se souvient encore des séances d’entraînement à travailler le jeu de passes avec son défenseur. « Il me fait beaucoup penser à Thiago Silva dans sa capacité à anticiper les choses, analyse pour sa part Jallet. Quand on a joué avec ce genre de joueur, on s’aperçoit de la lecture du jeu qu’ils ont permanence. Il a toujours cette capacité d’anticipation et ce calme à la relance pour faire la bonne passe au bon moment et permettre à son partenaire d’être dans les meilleures conditions. » Et le modèle, Thiago Silva, il en pense quoi ? « Ce qui m’impressionne le plus aujourd’hui chez Marquinhos, c’est sa régularité. »

Si cette rencontre face à Tottenham ne sera certainement pas sa dernière, elle invite à se rappeler que tout a commencé au Pirée, sous les strass de la Ligue des champions, déjà. Un soir où le Brésilien avait brillé avec le premier de ses 42 buts lors d’une victoire contre l’Olympiakos, sans manquer de prendre le bouillon sur le but grec. Une action sur laquelle il avait mangé un joli petit pont, avant de voir Thiago Silva se faire cueillir par un délicieux double contact de Vladimír Weiss. À 35 ans, le Slovaque termine gentiment sa carrière à la maison, au Slovan Bratislava où il porte le brassard, et pas grand monde ne se souvient de ce coup d’éclat magistral. Marquinhos lui, personne ne l’a oublié, et personne n’est près de le faire.
Marquinhos : « On arrive à être deuxièmes sans préparation »Par Tom Binet et Julien Faure, au Parc des Princes
Tous propos recueillis par TB et JF.






















