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  • PSG-Tottenham (5-3)

Viti, c’est toi le boss

Par Tom Binet, au Parc des Princes
5 minutes

D’un triplé lumineux – sans délaisser son influence titanesque sur le jeu –, Vitinha a guidé le PSG vers la victoire contre Tottenham. Et si le petit milieu portugais était le seul indispensable dans le système construit par Luis Enrique ?

Viti, c’est toi le boss

« Pour moi, la meilleure chose que Vitinha a faite aujourd’hui a été quand il s’est raté et que Tottenham a marqué le troisième but. Sur chaque action, il a voulu prendre le ballon, frapper au but. C’est la personnalité que nous aimons et il a cette personnalité différente. » Bien sûr, on n’est pas obligés de prendre au mot Luis Enrique, régulièrement taquin dans l’exercice de la conférence de presse d’après-match. On imagine volontiers que l’Asturien a préféré quand son maître à jouer a balancé deux frappes merveilleuses au fond des filets de Guglielmo Vicario. Il n’empêche : l’entraîneur ne peut être que bluffé par le rayonnement incessant de l’international portugais, lequel passe également par certaines prises de risques dans la construction du jeu.

Et on fait tourner le serre-tête !

Si cette perte de balle coupable prête plus à sourire qu’autre chose, c’est aussi parce que jusqu’à cette 72e minute, Vitinha avait offert un chef-d’œuvre à son Parc des Princes, en pâmoison devant son talent depuis de longs mois déjà. Un énième match à plus de 100 ballons touchés avec un déchet proche du néant, sept récupérations, cinq frappes, dix passes dans le dernier tiers adverse… Autant de statistiques records dans la rencontre qui illustrent une activité incessante, tout comme ses 11,9 kilomètres parcourus pour être partout et tout faire, aux quatre coins de la pelouse.

Le prochain Ballon d’or pourrait bien être Vitinha, waouh quel joueur !

Thomas Frank

« Le prochain Ballon d’or pourrait bien être Vitinha, waouh quel joueur ! s’exclamait le pauvre Thomas Frank devant la presse après n’avoir pu que constater les dégâts et l’échec de son plan à quatre milieux axiaux pour bloquer le rayonnement des Parisiens dans l’entrejeu. Ce milieu de terrain, c’est quelque chose… »

Sous les yeux de Marco Verratti, venu assister au récital depuis les loges, le numéro 17 y est en effet allé d’un triplé. En commençant par deux frappes sublimes, à chaque fois pour ramener son équipe au score, avant un penalty qu’il avait lui-même obtenu, histoire de plier l’affaire et s’assurer que ce troisième but encaissé ne serait qu’une péripétie sans conséquences. L’occasion également de travailler son autre geste désormais signature : cette célébration où il fait tourner son serre-tête au-dessus de sa tête.

« C’était vraiment une soirée inoubliable, pour moi au niveau personnel, confiait-il quelques instants plus tard dans les entrailles du Parc des Princes. Je vais m’en souvenir toute ma vie parce que je ne pensais jamais pouvoir marquer un triplé. » Le genre de moments qui marquent l’aventure d’un joueur au sein d’un club qui l’a vu devenir à la fois l’un des tout meilleurs joueurs du monde à son poste et un leader incontestable.

Il est le système

Personne ne sait aujourd’hui si Vitinha atteindra un jour les 500 matchs avec le PSG (il en compte 171 à ce jour), mais force est de constater que son influence (sportive, mais pas que) n’a jamais été aussi grande chez les champions d’Europe. Et n’a pas fini de s’étendre. Ce n’est pas un hasard si personne, à l’exception de Khvicha Kvaratskhelia l’espace d’une demi-seconde, n’a trouvé quoi que ce soit à redire en le voyant s’élancer pour transformer le penalty malgré ses échecs récents. Pas un hasard non plus si c’est lui qui est venu discuter avec M. Zwayer au coup de sifflet de la première période pour échanger en toute sérénité sur les décisions de l’homme en noir au cours des 45 premières minutes.

Ces dernières semaines, le mot « patron » colle de mieux en mieux à celui qui avait subi les remontrances des superstars de l’effectif lors de sa première saison dans la capitale. Trois ans plus tard, la donne a bien changé, au fil de prestations de grande qualité. À tel point que le Portugais est aujourd’hui l’un des cadres du vestiaire, qui plus est avec l’absence longue durée d’Achraf Hakimi.

Mon grand défi, au niveau individuel, est de maintenir ce niveau. Mais je vais toujours revenir sur la même chose : l’équipe, c’est le plus important.

Vitinha

« Il faut surtout parler de l’équipe, de la force qu’on a montrée encore une fois, poursuivait-il face aux micros tendus des journalistes. On a su surmonter d’énormes difficultés comme on a fait beaucoup de fois l’année dernière, en étant menés au score deux fois. Et même là, avec l’aide et l’ambiance du Parc, c’était incroyable. Ils n’ont jamais cessé de croire en nous et ça se ressent sur le terrain. Je pense que ça montre le caractère de cette équipe, la personnalité. » Toujours plus facile à faire lorsqu’il y a un guide à suivre.

Un nouveau statut qui doit également beaucoup à l’importance de l’ancien de Porto dans le jeu de ce PSG aux principes très précis depuis qu’il est façonné par Luis Enrique. Au cœur d’un automne où tous les joueurs ou presque sont passés par la case infirmerie sans que l’équipe ne s’arrête totalement de tourner (d’un point de vue comptable en tout cas), il apparaît comme le seul indispensable. Que se passerait-il s’il devait se retrouver sur la touche pendant plusieurs semaines, comme certains de ses coéquipiers ? Rien de bon pour le PSG assurément, tant aucun autre joueur ne semble en mesure d’endosser ce rôle de bâtisseur absolument primordial. « La première année, Luis Enrique m’a énormément aidé, développait-il encore. Mon grand défi, au niveau individuel, est de maintenir ce niveau. Mais je vais toujours revenir sur la même chose : l’équipe, c’est le plus important. » Un collectif qui tourne quand même de plus en plus autour d’un seul et même maître à jouer.

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Par Tom Binet, au Parc des Princes

Tous propos recueillis par TB et JF

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