PSG-Rennes : Luis Enrique doit-il faire tourner avant de défier Liverpool ?

Les supporters parisiens peuvent se réjouir : leur club dispose enfin d’un effectif cohérent. Avec 24 joueurs (sans compter Randal Kolo Muani, Marco Asensio et Milan Škriniar respectivement prêtés à la Juventus, Aston Villa et Fenerbahçe en janvier), le Paris Saint-Germain s’est ainsi détaché de l’étiquette d’équipe fourre-tout qui lui colle à la peau depuis l’arrivée de QSI. Mieux, l’ensemble de ces 24 joueurs a disputé au moins un match cette saison – même les trois gardiens. De quoi concerner tout le groupe donc, et placer Luis Enrique dans les meilleures dispositions au moment de faire ses choix. Pour autant, l’entraîneur espagnol aura de quoi se gratter la tête ce samedi, quand il faudra coucher sa composition pour affronter Rennes. En effet, alors que se profile le huitième de finale retour de Ligue des champions contre Liverpool, quelle solution doit privilégier Enrique ? Faire tourner ou laisser jouer les cadres ?

Historiquement, le turnover entre deux joutes continentales n’est pas le régime favori de Luis Enrique. En 23 matchs à élimination directe de Ligue des champions, étalés entre le FC Barcelone et le PSG, Lucho n’a effectivement procédé qu’à trois revues notables : contre Getafe et la Real Sociedad, respectivement avant les huitièmes et les quarts retours de la saison 2015-2016 (titularisations d’Arda Turan, Paco Alcácer, Munir El Haddadi, André Gomes ou Rafinha) et face à Toulouse, avant le barrage retour l’opposant à Brest (titularisations de Safonov, Beraldo, Mayulu et Lee). Qui plus est, sur l’ensemble de ces entre-deux européens, ses équipes ne se sont écroulées qu’une seule fois : au cours du mois d’avril 2016, correspondant aux quarts de Ligue des champions et durant lequel le Barça a enchaîné quatre défaites consécutives (Real Madrid, Real Sociedad, Valence et Atlético, avec élimination de C1 à la clé). Chez les amoureux rouge et bleu, pas trop d’inquiétude à avoir donc, en regardant dans le rétro.

À Paris, il n’y a plus de remplaçants, mais des titulaires bis

« Luis Enrique a réussi quelque chose d’assez remarquable, en concernant tout le monde dans son effectif, souligne Luis Fernandez, ancien habitué des bancs parisiens. Il a une équipe type, mais ses remplaçants ne sont pas vraiment des remplaçants, ce sont des titulaires en puissance. Avec lui, deviner une compo à l’avance est donc compliqué. » Il faut dire que l’histoire est le seul élément à même de donner des indications sur les noms que couchera Enrique à Rennes. L’intéressé, lui, n’a souhaité offrir aucun indice en conférence de presse, malgré le pressing de nos confrères : « Quel est le plus important dans ma réflexion sur le turnover ? Le plus important pour moi est de ne donner aucune piste à l’entraîneur de Rennes. » Ne reste qu’à savoir si les têtes du onze présent au Roazhon Park samedi seront réellement en Bretagne ou plus au nord, vers Anfield.

En regardant les autres écuries européennes, plus habituées encore que le PSG à ces dilemmes nerveux, il est intéressant de noter que le turnover n’est là aussi qu’un concept. Exemple parmi les exemples, le Real Madrid évolue aussi en effectif réduit depuis près de quatre ans et le retour de Carlo Ancelotti sur le banc (maximum de 25 joueurs). Pas de quoi le priver de remporter deux fois la Ligue des champions, en dépit des blessures et d’une profondeur de banc limitée. Fernandez y voit un fonctionnement similaire à Paris : « Depuis son arrivée, Enrique n’arrête pas de parler de “rotation”, donc je ne vois pas ce qu’il y aurait de surprenant à ce qu’il change quatre, cinq voire six joueurs contre Rennes. Surtout que ces mecs sont loin d’être remplaçants et ont autant leur place en Ligue 1 que contre Liverpool en Ligue des champions. Si contre Rennes, il fait jouer Warren Zaïre-Emery, Lucas Hernandez ou Gonçalo Ramos, pour vous c’est vraiment un turnover ? Non, car ce sont aussi des titulaires. » Pas de remplaçants, que des titulaires bis.