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Le top du Diop

Par Sacha François
4 minutes

En marquant à chaque fois lors des cinq dernières journées de Ligue 1, Sofiane Diop a dépoussiéré une vieille statistique dans les livres d’histoire de l’OGC Nice. Il reste maintenant au joueur de 25 ans à réaliser une saison pleine et d’en finir avec les montagnes russes.

Le top du Diop

Dans ses habituelles montagnes russes, Sofiane Diop se trouve actuellement dans les hauteurs. L’attaquant niçois, auteur d’un début de saison remarqué, a inscrit son nom dans l’histoire du club azuréen en marquant lors des cinq dernières journées de Ligue 1. Une série qui sent bon les années 1970, celles de Nenad Bjekovic, le Serbe étant le dernier à avoir réussi une telle prouesse à Nice, et des chemises ouvertes sur la Promenade. Derrière les chiffres se cache un joueur de contrastes, fait d’élans et de rechutes, d’ombres longues et d’éclats aveuglants. Le rollercoaster Diop, version 2025, a repris de la vitesse.

Sofiane do Brazil

Tout a vraiment recommencé un après-midi de septembre, face au Paris FC. Avant la pause, Diop est parfaitement lancé par une passe un peu hasardeuse de Mohamed-Ali Cho, au point que le défenseur parisien Otavio fasse le geste « tranquille, on laisse passer pour le gardien », et hop, l’air de rien, le ballon finit dans les filets. Premier but, première délivrance. Comme une déflagration sous les projecteurs de l’Allianz Riviera. Depuis, le compteur tourne : Monaco, Lyon, Rennes, Lille. Cinq matchs, six buts, avec un doublé contre le voisin monégasque. L’Aiglon plane à nouveau, mais toujours avec cette crainte que le vent tourne.

Formé à Rennes, grandi à Monaco, Diop a connu trop tôt le vertige des promesses. Les projecteurs de la Ligue des champions, les conseils de Cesc Fàbregas, les éclats de Radamel Falcao, et puis le silence des soirs sans convocation. Des blessures, des doutes, un prêt en Ligue 2, et cette belle petite tape dans le dos de la vie qui, tel un paternel, te rappelle que rien n’est acquis.

Je saturais au centre d’entraînement, et même le staff médical m’a dit de prendre une semaine ou dix jours, et que quand je reviendrais, ce serait du tout-droit. Il n’a pas fallu me le dire deux fois.

Sofiane Diop à Kampo

Dans ses périodes sombres, le gamin de Tours a su garder son calme et sa passion intacte. Le dernier exemple en date, qu’il a partagé lors d’une interview sur la chaîne Youtbe Kampo, concerne une virée improvisée au Brésil, une sorte de pèlerinage à La Mecque du football pour laver toutes les mauvaises ondes et blessures : « Je suis resté huit mois éloigné des terrains (une blessure au pied lors de la saison 2023-2024, NDLR), et j’avoue qu’à un moment, j’avais besoin de souffler. Je saturais au centre d’entraînement, et même le staff médical m’a dit de prendre une semaine ou dix jours, et que quand je reviendrais, ce serait du tout-droit. Il n’a pas fallu me le dire deux fois. Je suis donc parti au Brésil avec deux potes, sur un coup de tête, ça s’est fait en deux ou trois heures. Là-bas, je travaillais quand même un jour sur trois, genou, cardio, mais surtout beaucoup de repos. Je suis revenu tout bronzé. »

Un déclic sans les claques ?

Depuis, le gamin de Tours joue différemment. Moins de fioritures, plus de lucidité. Il parle souvent d’insouciance retrouvée, de plaisir retrouvé aussi. « Le foot, c’est un jeu avant tout, note-t-il. Si tu oublies ça, tu oublies pourquoi t’as commencé. » Un déclic notable, celui d’une préparation mentale. Depuis sa blessure au pied, Diop en a pris conscience et admet l’avoir négligée au début de sa carrière : « Ça a été une de mes meilleures décisions. Au départ, je pensais que ce n’était pas forcément important, mais j’ai commencé à travailler avec un préparateur au moment de ma grosse blessure. Maintenant, c’est régulier, toutes les semaines, même quand ça va. Et c’est d’ailleurs ça le plus important. »

On voit qu’il est en train de passer un palier, même au-delà des buts.

Franck Haise

Son entraîneur à Nice, Franck Haise, observe chez lui un passage à un vrai cap franchi : « On voit qu’il est en train de passer un palier, même au-delà des buts. » Diop acquiesce : « J’essaie de prendre ma chance dès que je peux. C’est ce que le coach me demande souvent, et c’est ce qui me faisait défaut avant. Il y avait souvent une touche de trop, un dribble de trop. Quand on se donne les moyens et qu’on frappe de loin, ça peut faire ficelle. » Demandez aux Rennais ce que ça donne, Sofiane qui tire sans trop réfléchir… Cette simplicité tardive sonne comme une maturité enfin conquise.

À 25 ans, il ne cherche plus à prouver, juste à durer. Diop incarne une certaine catégorie de joueur qui apprend à son rythme, sans brûler les étapes ni renier ses failles, mais qui reste ambitieux. Il ne cache pas ses objectifs : « À terme, je veux jouer la Ligue des champions tous les ans, et je n’ai pas peur de le dire. » Tandis que l’OGC Nice continue sa marche tranquille vers les hauteurs, on se dit que le gamin, cette fois, ne lâchera plus. Le frisson est revenu sur la Côte d’Azur, et il porte le numéro 10.

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