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L'interrupteur Mbappé

Par Maxime BRIGAND
L'interrupteur Mbappé

Très prudent pendant un peu plus d’une heure face à un Bayern pourtant loin d’être époustouflant, le PSG a ensuite eu la confirmation qu’il pouvait faire très mal aux Munichois dans la foulée de l’entrée de sa mobylette française.

Il est arrivé à la soirée loin des projecteurs, laissant ses potes se préparer sans lui et le Parc des Princes se bouffer les ongles, bien que résigné depuis déjà plusieurs jours à l’idée de voir le PSG aborder le virage le plus important de sa saison sans pédale d’accélérateur. Puis il a passé un peu moins d’une heure à regarder les titulaires du soir se débattre sans succès pour attaquer la profondeur et se déployer dans un 4-4-2 à plat compact et cohérent, dessiné par Christophe Galtier pour empêcher au maximum le Bayern Munich de poser ses nœuds dans les couloirs intérieurs et le forcer à n’avancer que via de longues diagonales. Enfin, au moment où il a fait tomber la veste, il n’a pu que constater, impuissant, les dégâts lorsqu’Alphonso Davies a pu armer son seul centre du soir afin de trouver Kingsley Coman à l’opposé, dans le dos de Nuno Mendes, prouvant en une séquence le bien-fondé d’attaquer à cinq flèches une ligne défensive à quatre têtes. Et, Kylian Mbappé est entré en jeu. Le PSG venait d’encaisser quelques minutes plus tôt le seul but de ce huitième de finale aller de Ligue des champions et n’avait plus le choix : il lui fallait, enfin, sortir le bout de son nez et s’éjecter du cafard. 

Le 4-4-2 à plat du soir avant l’entrée de Mbappé : un 4-4-2 très compact, qui a volontairement laissé libre les trois centraux munichois et les deux pistons pour densifier l’intérieur (Zaïre-Emery suit Goretzka, et Soler s’occupe de Sané jusqu’à un éventuel ballon vers Cancelo, piston droit). Restrictif, mais plutôt efficace : dans cette configuration, le Bayern a beau avoir tiré 10 fois au but, il n’a quasiment jamais été dangereux.

« On avait du mal à sortir le ballon, à le tenir très haut et on était acculés, a concédé Galtier après la rencontre au micro de Canal+. En jouant ainsi, sans la profondeur qui est nécessaire dans ces matchs-là, sans la verticalité, même si on aurait pu l’avoir avec nos latéraux, mais Achraf Hakimi a rapidement été diminué, on a connu une première période très difficile. Puis, il y a eu 25 minutes où l’équipe a su réagir dans une organisation qui lui correspond, avec plus de densité au milieu, et ça ne s’est pas joué à grand-chose. On verra si dans trois semaines, on aura un effectif au complet pour pouvoir faire un match complet au niveau de cette fin de match. » La bascule ? L’arrivée au bal de l’attaquant français, bien sûr, qui, au-delà d’être bien plus rapide que la défense munichoise, aura su, au moins sur une parenthèse de la rencontre, générer du stress et profiter des nombreuses pertes de balle axiales d’une proie qui aime s’ouvrir à tous les vents en phase de construction. Cela n’aura pas suffi, cette fois, même si Mbappé a cru égaliser au bout d’un déboulé de Nuno Mendes côté gauche, finalement signalé hors jeu pour un bout d’orteil. Cela pourrait suffire, dans trois semaines, face à un Bayern loin d’être époustouflant et imprévisible avec ballon, qui n’est surtout pas passé loin de payer son changement de structure sans ballon de seconde période.

Générateur de vie

Avant l’entrée de Kylian Mbappé, le PSG, longtemps incapable de faire courir le Bayern pour plusieurs raisons (Hakimi blessé, effectif mal construit et donc obligation pour Galtier d’aligner deux lanceurs – Messi et Neymar – qui aiment recevoir le ballon dans les pieds devant plutôt que des dévoreurs d’espaces…), n’a frappé que deux fois au but, dont une fois sur un coup franc envoyé dans le mur par Messi, mais n’a surtout jamais vraiment réussi à défoncer les portes entrouvertes malgré quelques inspirations de Soler et les nombreux ballons grattés par Danilo (8). Absent des gazons depuis quinze jours, le numéro 7 parisien a, lui, tout amené dans son sillage : de la vie, des percussions, du rythme, des courses dans les espaces ouverts (dont une qui a débouché sur la première vraie occasion parisienne du soir à la 74e), ce qui a également été aidé par un changement de système (le retour du losange). Ce qu’il en a dit au premier micro tendu : « Il faut vraiment retenir la fin. On a vu qu’on était capables de les mettre en difficulté. Je n’étais pas censé jouer, mais je voulais aider les copains, apporter de l’énergie. On a tout essayé, on a travaillé jour et nuit, et j’ai pu faire un bout de match… Aujourd’hui, je ne pouvais faire que ça. On a tout de même vu que quand on est au complet, on est capables de jouer vers l’avant, de jouer un football offensif, et ils n’étaient pas à l’aise. » Ce n’est pas Byzance, mais après plusieurs rencontres moroses, c’est déjà une éclaircie et un espoir pour un PSG qui n’aura récolté que de maigres points positifs de sa première nuit européenne de 2023 (le match rassurant de Ramos, la cohérence défensive de la première période malgré une tristesse dans l’exploitation des ballons à la récupération…). Mais avec le PSG, Mbappé, qui fait naturellement reculer le bloc adverse et aimante l’attention tout en libérant de la place pour d’autres coéquipiers (Nuno Mendes, notamment), peut suffire, surtout face à un Bayern qui ouvre des grands espaces, mais n’est pas vraiment à l’aise pour les protéger. On connaît la musique et on en a presque eu une nouvelle copie, sous les yeux d’un Julian Nagelsmann qui a noté : « Avec l’entrée de Mbappé, il y a eu un changement d’atmosphère dans le stade. Il a aussi réveillé les autres joueurs. On a dû plus défendre et par deux fois, on ne l’a pas très bien fait. On sait qu’il peut changer n’importe quel match. » Le rendez-vous est pris pour le 8 mars prochain. D’ici-là, le PSG sera peut-être retapé à 100% dans les têtes et dans les jambes. 

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