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Pourquoi Manchester City galère-t-il autant cette saison ?

Par Quentin Ballue
4 minutes

Humilié par Arsenal dimanche, Manchester City n’a gagné que 17 de ses 36 matchs cette saison et a déjà encaissé 53 buts. Une baisse de performance qui s’explique en partie par des blessures, un épuisement général, mais aussi par l’incapacité des Skyblues à résoudre certaines équations tactiques.

Pourquoi City galère-t-il autant cette saison ?

→ La recherche du juste milieu

L’absence de Rodri dans l’entrejeu fait beaucoup de mal aux Skyblues. Le Ballon d’or agissait comme le point d’équilibre de l’équipe et, aussi doués soient-ils, ni Mateo Kovačić, ni İlkay Gündoğan, ni Kevin De Bruyne, ni Bernardo Silva n’offrent un profil similaire. La responsabilité en incombe à Pep Guardiola et à ses collègues puisqu’ils auraient pu travailler à lui trouver un suppléant, histoire d’avoir un plan B, au lieu d’empiler les joueurs offensifs et les défenseurs surpayés. Sans la dimension physique, le sens du placement et la vision du jeu de l’Espagnol, le milieu mancunien répond forcément moins bien face au pressing, comme on a pu le voir contre Liverpool, le PSG ou Arsenal, et dans les transitions. Oliver Glasner avait justement relevé sur le plateau de Sky Sports que City était l’une des équipes de Premier League faisant le moins de sprints cette saison (117 par match, là où elle tournait entre 124 et 133 ces dernières années) et qu’il y avait beaucoup d’espace à exploiter dans la zone de Gündoğan. « Lorsque vous jouez dans un 4-1-4-1 comme City, il y a beaucoup d’espace à gauche et à droite du numéro 6. La question est de savoir comment vous trouvez cet espace », expliquait le coach de Crystal Palace. Ses Eagles avaient réussi à le trouver, et à prendre un point en décembre (2-2). L’absence de Rodri se ressent aussi plus globalement dans la fluidité du jeu mancunien, amputé de sa qualité dans le jeu long. Sa justesse dans les transmissions lui avait permis de distiller neuf passes décisives en Premier League la saison dernière.

→ Balle aux centres

La défense citizen est désespérément privée de continuité à cause de l’accumulation des blessures. Ce qui se ressent particulièrement sur la gestion des centres. Au Parc des Princes, João Neves s’est retrouvé seul dans la surface à deux reprises sur des coups francs : il n’a pas pu ajuster son coup de tête la première fois, mais a puni cet oubli à la 78e minute pour le but du 3-2. Joško Gvardiol a aussi dû écoper sur un corner en sauvant le ballon sur sa ligne. Rodri et son mètre 90 manquent, là encore, puisque l’Espagnol gagnait 71% de ses duels aériens en 2023-2024. Rúben Dias (1,87 m) et John Stones (1,88 m, seulement cinq titularisations en championnat) traînent aussi à l’infirmerie, ce qui n’aide pas pour régner dans les airs. Mais tout n’est pas qu’une question de taille, ni de phases arrêtées. Ces dernières semaines, City a été victime du combo centre-coup de boule face à la Juventus (2-0), Crystal Palace (2-2) ou encore Brentford (2-2). À la réception d’un centre pied gauche de Keane Lewis-Potter, Christian Nørgaard avait remporté son duel avec Manuel Akanji pour permettre aux Bees d’arracher le nul. Les Skyblues avaient aussi cédé sur un centre très mal appréhendé par leur défense contre Everton : Iliman Ndiaye avait alors profité du manque de vigilance de Rico Lewis pour marquer d’une demi-volée et accentuer le doute chez le quadruple champion d’Angleterre en titre.

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→ Le goût du risque

Pep Guardiola n’en démord pas, même dans la tempête. « Qu’est-ce que je devrais changer ? Si j’avais changé pendant ma première saison, peut-être que nous n’aurions pas gagné la Premier League six fois en huit ans. Je ne changerai pas, affirmait-il cet automne. Nous croyons dans les principes fondamentaux que nous devons appliquer. » Romantique certes, mais peu efficace. Guardiola insiste toujours sur les relances courtes, l’un des marqueurs forts de sa philosophie. Ce qui est une grosse prise de risque quand on l’applique à des joueurs en manque de confiance. Démonstration désastreuse avec Matheus Nunes, positionné latéral (un poste qui n’est pas le sien) pour dépanner contre Manchester United. Le Portugais a voulu jouer avec son gardien, ce dont son coach est friand puisqu’il souhaite voir la totalité de ses joueurs impliqués dans la circulation du ballon. Malheureusement, sa passe en retrait a été anticipée par Amad Diallo, et Nunes, revenu comme un bœuf pour se rattraper, a concédé le penalty qui a relancé le derby. La volonté de jouer court s’est une nouvelle fois payée dimanche lorsque Manuel Akanji a perdu le ballon devant sa surface dès la 2e minute sur l’ouverture du score des Gunners. Une autre erreur individuelle, cette fois signée Abdukodir Khusanov, avait coûté un but aux Mancuniens contre Chelsea. « La confiance est un élément important dans tout ça, expliquait Gündoğan après la défaite contre la Juventus. Vous pouvez voir que parfois, nous manquons le ballon ou perdons un duel, et nous perdons immédiatement le rythme. Il faut se concentrer sur les choses simples et créer de la fluidité. C’est comme ça qu’on retrouve la confiance. » En attendant, un bon gros dégagement, de temps en temps…

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