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Pourquoi Nancy va se maintenir en Ligue 1
Poissards, nerveux, stériles devant le but, défaits sept fois sur les neuf derniers matchs... Tous les signaux sont alarmants pour les Nancéiens, dix-huitièmes de Ligue 1, qui devront cravacher (le fameux « charbon » lorrain) pour éviter de basculer à l’étage inférieur. Pourtant à neuf journées du gong, il reste plusieurs motifs d’espoir pour les hommes de Pablo Correa.
Parce que son calendrier est en or
La dernière défaite contre Lille à Marcel-Picot est d’autant plus rageante pour l’ASNL qu’elle lui coûte cher dans le mini-championnat qui se dessine entre les équipes qui luttent pour le maintien. Mais son calendrier devrait lui octroyer d’autres cartouches pour se rattraper. Au programme : la réception d’un Lorient au fond du seau ce samedi soir, un court voyage fin avril chez le rival messin pour un derby au parfum de finale régionale et un déplacement à Dijon pour l’avant-dernier match de la saison tel un barrage avant l’heure. Les Nancéiens ont tout intérêt de faire le plein, surtout quand on sait qu’ils ont battu tous ces concurrents directs lors de la phase aller. Sortez les calculettes : 28+9=37 points. Et n’allez pas dire que pour arriver aux 41 nécessaires pour sauver sa pomme, il n’y a pas quelque chose à allez gratter face à Guingamp et Rennes, qui planifient déjà leurs parties de pêche à pied estivales, ou contre Saint-Étienne qui, à la 38e journée, aura certainement déjà verrouillé sa 7e place non européenne à la suite d’une série de onze nuls consécutifs.
Parce qu’il a un effectif taillé pour la 17e place
« Il a manqué une bonne dose d’humilité à l’arbitre. Quand on est mauvais, mais humble, on peut pardonner. » Pablo Correa pouvait pester tant qu’il voulait contre l’arbitrage du week-end dernier, il tient là une maxime qui sied parfaitement à son collectif. Car à défaut d’être bon et beau dans le jeu, Nancy sait qu’en faisant avec ses moyens, il a le potentiel pour sauver les meubles et trouver encore une peu d’estime auprès de son public. Les jeunes Maouassa, Koura, Diagne, Aït Bennasser, Marchetti ou Badila commencent à prendre suffisamment d’étoffe pour assumer leurs part de responsabilité, tout en pouvant se reposer sur les épaules des vieux briscards Benoît Pedretti ou Alou Diarra qui en ont vu d’autres. S’ils arrivent à remettre en route la machine offensive, tâche qu’a initiée Issiar Dia contre Lille en mettant fin à une période d’inefficacité de 596 minutes (à 25 minutes seulement du record historique de 1996-1997), tout reste possible. D’autant plus que Don Pablo a déjà réussi une mission maintien tout aussi périlleuse en 2011. L’ASNL était passée de la 18e à la 13e place, lors des trois dernières journées, au détriment de l’AS Monaco. Si Pascal Berenguer et Julien Féret ne sont plus là, Michaël Chrétien et Youssouf Hadji faisait déjà partie du casse du siècle.
Parce que même la version pessimiste lui laisse de la marge
Les plus réalistes diront que le meilleur atout des Nancéiens se trouve dans le niveau affligeant de ses poursuivants, Lorient et Bastia. Respectivement à six et trois points des Lorrains, Bretons et Corses auront du mal à combler leur retard compte tenu de leur calendrier et de leur forme. Et puis, si elle ne peut rattraper le peloton des non relégables, l’ASNL pourra toujours se raccrocher à un barrage de la dernière chance contre le 3e de Ligue 2 et être la première équipe à bénéficier de cette seconde chance depuis son instauration cette saison. Même si l’adversaire probable est difficile à identifier aujourd’hui, étant donné la densité du haut de tableau de la Ligue 2, une double confrontation contre Brest, Strasbourg ou encore Nîmes, ce n’est pas la mer à boire !
Parce que la ville risquerait de sombrer dans la morosité
Si la capitale ducale lorraine a l’habitude de voir l’ASNL faire l’ascenseur, un drame autrement plus marquant se prépare sur les bords de la Meurthe. Car cette place forte du basket s’apprête à voir son fleuron du SLUC tomber pour la première fois depuis 1994 en Pro B. Si les deux clubs fanions de la ville venaient à être relégués la même année, le nombre de personnes en phase de dépression errant sur la place Stanislas exploserait de façon exponentielle. Il y a donc fort à parier que la pression populaire pousse les footeux à se décarcasser pour laisser Nancy sur une des cartes de l’élite du sport français. Et ce n’est pas Jacques Rousselot, qui concourt à la présidence de la FFF, dont les résultats seront annoncés ce 18 mars, qui y pourra quelque chose !
Parce que c’est aussi l’avis d’Olivier Rouyer
« Nancy a toutes les raisons d’espérer rester en Ligue 1, car l’équipe a encore toutes les cartes en main. D’abord, parce que Lorient et Bastia sont plus faibles. Le match de samedi contre Lorient sera déterminant. Personnellement, je ne les estime pas spécialement en danger même s’ils devaient finalement s’en remettre au barrage. S’ils font preuve de motivation, de concentration, qu’ils ont le désir et la volonté de le faire, il n’y a aucune raison que ça ne marche pas. Le club s’est déjà retrouvé dans cette situation, mais je n’aime pas vraiment faire des comparaisons avec les autres saisons. En 2010-2011, il n’y avait pas la même qualité dans le groupe, même si quelques éléments sont encore présents aujourd’hui. Nancy a l’habitude de se battre pour le maintien et je croise les doigts pour qu’on n’ait pas à attendre le dernier match contre les Verts pour se sauver de façon miraculeuse. »
Par Mathieu Rollinger
Propos d'Olivier Rouyer recueillis par MR