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- Real Madrid-Atlético
Derby de Madrid : passez votre chemin
Présenté comme le véritable choc européen de ce mardi soir, le derby entre le Real et l’Atlético de Madrid risque au contraire d’être le match qu’il faudra zapper lors de ces huitièmes. Mais pourquoi exactement ? Éléments de réponses subjectifs et teintés de beaucoup de mauvaise foi.

→ Parce que le scénario est déjà couru d’avance
C’est Carlo Ancelotti lui-même qui le dit en conférence de presse : « Ce sera un match serré qui se décidera au retour. L’idée est de gagner, mais nous ne pouvons pas penser à prendre une grande avance demain, car l’adversaire est fort. » Adepte du robinet d’eau tiède, Diego Simeone déclare quant à lui que « l’histoire du Real Madrid en Ligue des champions est extraordinaire, mais demain (ce mardi soir, NDLR), nous avons une grande opportunité » et s’attend à « un match avec beaucoup de respect contre un grand adversaire, et je pense qu’ils nous respectent de la même manière ». Bref, 1-1 à l’aller – ouverture du score de Rodrygo et égalisation Correa à la 90e+4, avec le Cholo qui montre ses cojones à Bernabéu –, victoire du Real 3-2 avec une énième remontada au retour : tout est écrit. Pour ce prix-là, autant se taper Emilia Pérez sur Canal à la place.
→ Parce que les duels intranationaux avant les quarts, c’est nul
Voilà probablement le talon d’Achille de la nouvelle formule de la Ligue des champions. Alors qu’auparavant, deux clubs d’un même pays ne pouvaient se rencontrer avant les quarts de finale, c’est désormais possible à partir des barrages ! Après PSG-Brest, place désormais à Bayern-Bayer et Real-Atlético donc. Super pour la diversité, ça !
→ Parce que jouer 150 fois le même match par saison, c’est bon pour l’Écosse
Ce qui est rare est cher, c’est bien connu. Voilà pourquoi, hormis pour les locaux et les bandeurs de conflit catholiques-protestants, la demi-douzaine de derbys annuelle entre le Celtic et les Rangers perd de sa saveur année après année. Pour Real-Atlético, c’est pareil. Les deux équipes se sont déjà affrontées deux fois en championnat cette saison (pour deux matchs nuls, 1-1) et peuvent potentiellement se retrouver en finale de la Coupe du Roi. Alors une double confrontation européenne en prime, sérieusement ? Même pas sûr que la population madrilène trouve suffisamment d’arguments pour se diviser autant en une seule année.
→ Parce qu’après Bruges-Aston Villa, on sera déjà rassasiés
La Coupe d’Europe, c’est super pour assister à des rencontres qu’on n’a pas l’habitude de voir. C’est le cas – pour les moins cocardiers qui en viendraient à boycotter le parcours du LOSC – de cet alléchant PSV-Arsenal par exemple, mais aussi, et surtout, du FC Bruges-Aston Villa en lever de rideau (18h45). Un match entre deux équipes classées très très en bas du tableau des probabilités de victoire finale de l’agence Opta et qui n’ont donc rien à perdre. Engagement, jeu âpre et tacles rugueux, voilà tout ce qu’on a envie de voir pour se défouler par procuration après une journée de frustration au bureau. Et ces deux heures suffisent comme sas de décompression parce qu’après, il faut quand même penser à faire à dîner et à coucher les gosses.
Brahim Díaz chambre gentiment Diego Simeone après son butPar Julien Duez