Pierre Dréossi aux rênes du PSG ?
Personnage incontournable du foot français, Pierre Dréossi aurait été approché récemment par les chasseurs de tête de Colony Capital pour occuper les fonctions de directeur général. Rien de plus logique en fait quand on sait que l'actuel manager du Stade Rennais incarne tout ce dont le PSG a besoin désormais....
Le portable de Pierre Dréossi a sonné dans le vide. Des dizaines de fois, ce jeudi. A Paris pour une réunion de la Ligue (officiellement), le manager général du Stade Rennais était pourchassé par les journalistes de l’Hexagone et de Navarre pour donner sa version sur l’intérêt de Colony Capital à son égard. Selon son entourage, l’ex-directeur sportif du LOSC ne serait pas encore convaincu par le projet de l’actionnaire majoritaire du PSG.
Pierre Dréossi n’est pas homme à déserter le Titanic au milieu des icebergs. En plus, la saison prochaine ne commence que dans quatre mois, au crépuscule du présent exercice. Il ne quittera pas la Bretagne au milieu du gué pour devenir le futur DG du tout frais émoulu nouveau président du directoire, Sébastien Bazin. Homme de moyen terme, la trajectoire de Dréossi dirigeant obéit à des cycles qui tournent autour d’un quinquennat : quatre ans à Cannes (1992/96), six ans à Lille (96/02) et à Rennes …pour l’instant. A chaque fois, il quitte ses clubs à la fin d’une aventure et généralement au sommet d’une courbe. Cannes était en coupe de l’UEFA, le LOSC en ligue des Champions et Rennes fait pour l’instant un candidat plausible à l’Europe en septembre prochain. Joint au téléphone, il s’est, bien entendu, refusé à toute conjecture – « la seule certitude, c’est que je suis à Rennes » – mais il n’a pas nié catégoriquement l’intérêt du club francilien – « Je ne peux décidément rien vous dire » -.
Dréossi et Paris : le mariage a de bonnes raisons objectives de se nouer. Il y a comme une conjonction d’intérêts et de trajectoires. D’abord et avant tout, avec Paul Le Guen, le coach en chef du PSG. Ils partagent la même philosophie, un parcours analogue et appartiennent à la même génération. Mieux : ils partagent un même large front qui les fait vieillir prématurément et arborent un profil bas qui dissimule leur ambition. Dréossi pourrait aussi importer dans la capitale la politique de jeunes et le savoir-faire rennais. Cela tombe bien puisque le PSG ne sort plus de jeunes hors-normes (qui est le successeur d’Anelka ?) et que Rennes est le meilleur club français sur la question (vainqueur de la Gambardella en 2008 et meilleur centre de formation l’année dernière). Le PSG ne sort (presque) plus personne alors que l’Ile-de-France est unanimement considérée comme un des terreaux les plus fertiles d’Europe, le pays de l’or noir.
Ironie de l’histoire : le Stade Rennais a développé sur le territoire francilien un réseau incroyablement performant de recruteur (19 scouts y travaillent). Outre ces compétences indéniables, Colony Capital et son président, Sébastien Bazin, recherchent un cadre qui correspond au mieux aux codes en valeur dans les entreprises du CAC 40. De ce point de vue, un manager général, roué au travail de terrain comme aux négociations serrées des fins de mercato et à la pratique d’un boss tel François Pinault, comme Pierre Dréossi présente plus au profil du poste qu’un ex-producteur de télé tabloïd au passé de parachutiste.
Finalement, le seul reproche qu’on pourrait faire au natif de Wasquehal, c’est d’être le parfum de l’année comme le PSG se l’est souvent offert au cours des saisons. Quand Lens marchait, on a fait venir Lamarche. Quand la banlieue avait le vent en poupe, on a recruté Anelka, Luccin, Dalmat et consorts. Là, Rennes déjoue les pronostics et on pense à Dréossi, le parfait contraire de Villeneuve, l’homme qui amène avec lui Giuly et Kezman. Mais il est quelque part écrit que le manager rennais doit passer par la case PSG.
Quel est le point commun entre Luis Fernandez, Vahid Halilhodzic, Philippe Bergerro, Paul Le Guen et Guy Lacombe ? Le PSG ? Non ! Pierre Dréossi ! Le Rennais a joué au LOSC (comme Bergeroo), débuté sa carrière de coach à Cannes (comme Lacombe et Fernandez), avant de devenir manager à Lille (où il côtoya Vahid), puis d’atterrir à Rennes (où tous sont passés à part Luis). Les dirigeants de Colony Capital l’ignorent probablement mais dans cette incroyable martingale, une des dernières options concerne le transfert de Pierre Dréossi au PSG. Chiche ?
Marc Hervez et Gino Caramel
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