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Philippe Diallo à la FFF, non rien n’a changé

Par Nicolas Kssis-Martov
4 minutes

Sans surprise, Philippe Diallo a été intronisé par l’assemblée fédérale, ce samedi. L’unanimité dont il bénéficie éclaire surtout l’envie de tourner définitivement la page de la récente crise de gouvernance, toujours vécue en interne comme une « agression » extérieure, notamment de l’État et des médias.

Philippe Diallo à la FFF, non rien n’a changé

Des unes de journaux, une ministre sur le front, des débats à n’en plus finir sur les plateaux télé ou les réseaux sociaux, un rapport au vitriol de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR) sur le fonctionnement de la fédération et en particulier de son président, finalement contraint de démissionner… Et à peine trois mois plus tard, l’assemblée fédérale de la FFF a ramené tout l’enjeu de cette crise à une banale affaire de famille. Candidat unique du comité exécutif (comex), Philippe Diallo a récolté 91,26% des voix des 179 votants, un score soviétique qui prolonge son « intérim » jusqu’à la fin du mandat actuel en 2024.

Avec 91%, non seulement la majorité est confortée, mais elle est élargie. Je suis très fier d’avoir rassemblé la quasi-totalité du monde du foot derrière ma candidature.

Philippe Diallo

Cité dans les colonnes de L’Équipe, il n’a pas caché sa satisfaction, en présentant la confiance placée en son magistère comme le gage d’un retour à la normale. « J‘étais intérimaire, je deviens élu, fait-il remarquer. Je suis très sensible au score réalisé. Lorsque Noël Le Graët avait mené la campagne en 2021, on avait fait 73%. Et après toutes les crises, on pouvait se demander si on allait pouvoir reconstituer cette majorité. Avec 91%, non seulement la majorité est confortée, mais elle est élargie. Je suis très fier d’avoir rassemblé la quasi-totalité du monde du foot derrière ma candidature. » Il n’est pas assez naïf pour ignorer que les vraies ambitions, citons Marc Keller, se révéleront l’an prochain.

L’aura de Le Graët et l’entre-soi

Gage de continuité donc, et insidieusement qu’aucune leçon n’a été tirée. Noël Le Graët conserve intacte son aura et même la reconnaissance de ses pairs, voire une certaine influence. « Quand il a démissionné, raconte son désormais successeur, toujours dans le quotidien sportif, il m’a demandé de pouvoir continuer à venir à la Fédération de manière ponctuelle. Je n’y ai vu aucune difficulté. Maintenant, il vient moins, car il a des fonctions ailleurs, notamment auprès de la FIFA. Samedi, comme c’est la tradition, il est invité à l’assemblée fédérale et sera là. C’est naturel et légitime que les présidents qui ont contribué à forger cette maison soient toujours associés à ces réunions. (…) Par rapport à ce qu’il a apporté au football français, il y a une certaine élégance à avoir. (…) En attendant, dans le respect de la présomption d’innocence, il faut respecter quelqu’un qui a contribué au rayonnement de la FFF pendant des années. » Aucun droit d’inventaire sur la façon dont ses prises de position et de paroles avaient pu nuire à la fédération, ce qui pour le coup aurait relevé du rôle du comex ou de cette assemblée, sans avoir à se réfugier derrière les sentences des tribunaux. Il se niche dans cette posture un petit affront envers la ministre et l’État.

Cette élection constitue clairement un retour à l’ordre des choses. Le profil du nouveau « boss » l’incarne à lui seul. Davantage adepte de la culture d’entreprise (recourir aux compétences, à des cabinets d’expertise, etc.) que des valeurs démocratiques du monde associatif version loi 1901, il entend combiner une communication maîtrisée avec la protection de la réputation de la « marque » (sa réponse concernant l’affaire Nicolas Pottier en témoigne). Choisi dans l’entre-soi de la noblesse fédérale pour régler une situation périlleuse, il cherche d’abord à rassurer par sa capacité à gérer les dossiers (droits à l’image des Bleus, contentieux avec Florence Hardouin, etc.). « Pour Corinne Diacre (la sélectionneuse des Bleues écartée de son poste), j’ai demandé à des membres du comex de faire un audit, dans le choix du nouveau sélectionneur (Hervé Renard), j’ai voulu une short list de candidats. De la même manière, pour le directeur général, j’ai sollicité un cabinet et demandé à cinq membres du comex d’être associés à l’audition des candidats. »

Philippe Diallo, qui confie prendre désormais goût à « la lumière » de ses nouvelles responsabilités, tout en assumant son « leadership », propose une méthode de travail sans pour l’instant donner le sentiment de posséder une vision de ce que doit être le foot français. Le monde amateur s’avère d’ailleurs de nouveau le grand absent, alors que ses difficultés s’accumulent, de la disparition des clubs (entre autres dans le pays de Montbéliard, documenté dans un article récent de L’Est républicain), à la violence que subissent les arbitres des districts. Non, rien n’a vraiment changé.

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