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Paris, toréador contrarié
Leader de Ligue 1, le PSG se déplace à Bilbao pour affronter l'Athletic à San Mamès. Un voyage en Espagne, une terre où le PSG a tout connu : gloire, désillusion, renversement et victoire probante. Paname et l'Espagne, c'est un peu "je t'aime moi non plus".
« Allez Vincent, oui Vincent. But. Quelle frappe. Il le mérite 100 fois. 100 fois il mérite ce but entre le match aller et le match retour. Il est né là. Juste derrière cette tribune, à Boulogne. Il le mérite, il a été héroïque » . Retour en mars 1995, Vincent Guérin vient de planter une banderille au FC Barcelone de Johan Cruyff. Jean-Michel Larqué est comme un dingue en direct sur TF1 au Parc des Princes. En quart de finale de C1, le PSG élimine le Barça. L’un de ses plus beaux chefs d’oeuvre sur le continent. Bien au-delà de leur voyage à San Mamès ce soir, les Franciliens ont toujours entretenu un rapport privilégié avec l’Espagne. Jamais, mais vraiment jamais, les rencontres entre le Paris-SG et les clubs espagnols n’ont été normales. Il s’est toujours passé quelque chose. Les joueurs de la capitale peuvent se vanter de présenter un bilan positif face aux Ibères (7 victoires, 3 nuls et 4 défaites). Mieux, en Espagne, Paname affiche 3 victoires, un nul et 2 défaites. Une terre souvent porte-bonheur, donc, mais pas tout le temps.
Le plus mémorable : La Corogne – PSG : 4-3 (2000)
Un nom qui sonne comme un cauchemar : Riazor. Un stade quelconque de Galice. C’est pourtant là que le PSG a connu l’une de ses plus humiliantes soirées européennes. A la hauteur du viol collectif de la Juventus en finale de la Supercoupe d’Europe 1997 (victoire italienne 6 à 1 au Parc). En phase de poules de C1, les ouailles de Luis Fernandez – revenu aux affaires deux mois plus tôt – se déplacent à La Corogne avec ambition. A l’heure de jeu, Paris mène 3-0. Leroy a nettoyé deux fois les ficelles de Molina et Okocha a également scoré. Paris est tranquille. Facile. Trop sans doute. Luis Fernandez s’enflamme et sort successivement Arteta, Benarbia et Okocha, les seuls lascars de son équipe capables de tenir le cuir. Le milieu de terrain coule et Letizi se fait déflorer quatre fois en trente minutes, dont à trois reprises par le seul Pandiani. Alors que les Franciliens menaient 3-0 à l’extérieur à la 57ème, ils repartent d’Espagne la gueule en sang et avec un mal de crâne carabiné. Une chose est certaine, ça a bien fait marrer l’Europe.
Le plus important : La Corogne – PSG : 0-1 (1996)
La C2 1996 ne s’est pas gagnée à Bruxelles contre Vienne, mais en Galice le 4 avril 1996. Alors au fond du trou mentalement en championnat, les hommes de Luis Fernandez préparent leur demi-finale aller sous pression. C’est alors que Luis tente un coup : il abandonne son 4-4-2 et se présente en 3-4-3 au Riazor avec un trident offensif composé de Loko, Nouma et Dely Valdès. Dans un match âpre et tendu, la défense parisienne résiste aux assauts de Bebeto, Fran, Donato & co. A dix minutes de la fin, Djorkaeff rentre sur la pelouse. A la 90ème, le Snake s’infiltre côté gauche de la surface espagnole, crochet extérieur, frappe enroulée, petit filet. Boum. Paris respire et vient de frapper un grand coup en s’offrant le scalp du Super Depor. A l’époque, Luis s’auto-félicite de son coaching gagnant: « Pour l’anecdote, Youri revenait de blessure. La veille, à l’entraînement, il avait bluffé tout le monde en mettant but sur but. Tout le monde me poussait à le titulariser d’entrée. Mais, moi, j’ai préféré le laisser sur le banc afin de le faire entrer au bon moment. J’ai attendu les dix dernières minutes afin que les défenseurs adverses soient fatigués. Dès son entrée, il a fait la différence. S’il avait joué d’entrée, jamais il n’aurait pu suivre le rythme » . Snake Plissken peut aller se rhabiller.
Le plus costaud : Real Madrid – PSG : 0-1 (1994)
On l’oublie bien souvent, mais le PSG a été le premier club français à s’imposer à Bernabeu. Certes, c’était en C2, mais en 1994, le Real ne s’était incliné que sept fois à domicile en 39 ans. On appelle ça un exploit. Même pour un PSG en route vers le titre de champion de France. Le 2 mars, le club entraîné par Artur Jorge traine son invincibilité depuis le 15 août (toutes compétitions confondues). Pour autant, le Real veut prendre sa revanche de 1993. Un an auparavant, les Parisiens avaient giflé les Madrilènes au Parc (4-1 avec le fameux but de Kombouaré) et les Espagnols n’ont toujours pas digéré. Mais la Maison Blanche est face à une forteresse : la défense française n’a pas encore pris un seul pion en C2 avant ce quart de finale aller. 30ème minute de jeu, David Ginola déborde et passe en revue l’arrière-garde madrilène avant de régaler George Weah en retrait. 1-0. Paname valide la moitié de son billet pour le dernier carré. Une confrontation victorieuse qui fera dire au coach moustachu qu’ « hier, on n’était rien en Europe. Aujourd’hui, on est devenu quelque chose… » .
Les autres matches du PSG en Espagne: Real – PSG, 1993, C3, 3-1 / Barcelone – PSG, 1995, C1, 1-1 / FC Séville – PSG, 2010, C3, 0-1.
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