- Ligue 1
- J27
- Brest-PSG
PSG : relever la tête
Trois jours après le – nouveau – coup pris sur la tête à Munich, le PSG entame une fin de saison peu palpitante à Brest. Au-delà de l'obligation d'aller chercher le titre, le club de la capitale a déjà du pain sur la planche pour commencer à panser les plaies.
La saison du PSG est-elle terminée après l’élimination à Munich ? Pas vraiment. D’abord parce que le club de la capitale doit encore aller valider un onzième sacre national, ce qui constituerait un record absolu. Ensuite, parce qu’au-delà de la déception de mercredi soir, la bande de Christophe Galtier serait bien inspirée de se fixer deux ou trois axes de travail sur les douze derniers matchs de son exercice. Une sorte de test grandeur nature en vue de la saison prochaine, qui peut permettre de mener certaines expérimentations pour déjà penser à la suite. Et cela commence dès ce samedi soir, dans un stade Francis-Le Blé prêt à rêver de l’exploit.
Tester, expérimenter, développer
Christophe Galtier, dont l’avenir sur le banc parisien s’écrit désormais en pointillé, restera donc en poste jusqu’en fin de saison, au moins. À charge donc pour l’ancien boss de Nice et son staff de faire déjà bouger les lignes sur le rectangle vert, sans attendre que vienne l’été. « Il y a eu beaucoup de déception dans le vestiaire. De la colère aussi, parce que vous êtes dans l’excitation et la déception », se désolait-il vendredi en conférence de presse à propos de la soirée bavaroise de ses ouailles. Mais aucune résignation, affirme-t-il. « Chaque année, une seule équipe gagne la Ligue des champions. Il faut maintenant se projeter sur l’objectif du championnat. »
Un objectif qu’il refuse d’estimer au rabais : « Si le PSG gagne le championnat, ça sera la onzième fois, ça n’a jamais été fait. (…) Je vois ce qu’il se passe dans les autres championnats : prenons l’exemple du Bayern Munich. Il ne gagne pas la Ligue des champions chaque année, mais quand il gagne le championnat, ses joueurs en sont fiers. C’est une grande fête. » Redonner le sourire à des supporters toujours plus frustrés année après année face à un projet qui n’avance pas ne sera pas chose aisée.
Mais si les Rouge et Bleu parviennent à maintenir un important niveau d’exigence, tout en se montrant convaincant – pour une fois – lors des quelques chocs qu’il lui reste à vivre (Rennes, Lyon, Lens, tous à la maison), alors peut-être… Peut-être aussi que voir de nouvelles têtes passer de faire-valoir ou souffre-douleur quand tout va mal à un rôle plus important pourrait aider, aussi. Parmi les rares alternatives à Munich, Warren Zaïre-Emery et El Chadaille Bitshiabu ont besoin de grandir, et le contexte s’y prête parfaitement. Sans oublier Ismaël Gharbi, ni bien sûr Hugo Ekitike. Qui sait le bien que pourrait faire à l’ancien Rémois une fin de saison comme titulaire à la pointe d’une attaque en manque de solutions ? Attention, il pourrait même emmagasiner un peu de confiance.
Planifier plus grand
Tel un vulgaire pensionnaire du ventre mou ou pire, un condamné à la descente, Paris se retrouve donc à consacrer sa fin de saison à planifier la suivante. Les enseignements à tirer pourraient être bénéfiques. Les recrues attirées par Luis Campos depuis un an n’ont eu de cesse d’être pointées du doigt – le conseiller football du club reconnaissant lui-même que le mercato hivernal 2022 n’avait pas été à la hauteur. Cette fin de saison partiellement en roue libre se prête parfaitement à leur offrir un maximum de continuité pour les juger pleinement, et trancher. Quitte à envoyer pour cela sur le banc certains cadres, qui pour beaucoup ont bien besoin de souffler. Y compris des joueurs dont l’avenir reste encore à écrire, à l’image de Lionel Messi et Sergio Ramos, dont l’implication – en particulier pour l’Argentin – sera à surveiller de près. Bref, en profiter pour se défaire de cette éternelle chape de plomb des statuts d’indéboulonnables.
« Pour progresser, on doit être tous ensemble, on doit faire les choses ensemble et pas individuellement. On doit continuer comme ça, parce que Paris est une grande équipe », lançait l’un des rares soldats à la hauteur mercredi soir dans les entrailles de l’Allianz Arena : Danilo. C’est le moment d’inclure dans cette mission l’intégralité de l’effectif, pour mieux décider qui mérite de continuer à en être dans quelques mois. Tout en commençant à identifier, déjà, les profils à chasser cet été pour s’éviter un nouveau fiasco lors de la période des transferts. Et dernière chose que le PSG peut prendre le temps de faire d’ici début juin : se poser devant la télévision les soirs de Ligue des champions. Ça pourrait donner quelques inspirations bienvenues.
Par Tom Binet