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Paris a perdu sa magie
Trois matches, un petit point de pris. C’est le triste bilan des joueurs d’Antoine Kombouaré lors des trois dernières journées. Pendant ce temps, Montpellier en a pris sept, et pointe logiquement en tête de la Ligue 1. Pour le reste, que du logique. Les gros ont gagné, les petits ont perdu, et sont dans la merde. Plus que quatre journées, et c’est Noël. Voilà qui devrait panser bien des plaies.
Marseille OK
Comme quoi, une semaine pourrie peut se terminer en apothéose. Nuls mercredi face l’Olympiakos, logiquement annoncés comme tocards par les bookmakers avant la réception du Paris Saint-Germain, les Marseillais se sont transformés. Transcendés par l’enjeu et le désir de rachat, les joueurs de Didier Deschamps ont livré une prestation physique impressionnante. Souvent pointés du doigt, Azpilicueta et Morel ont livré une partie de haut niveau, pendant qu’Alou Diarra et Stéphane Mbia se rassuraient au milieu du terrain. Pas vraiment perturbés par l’affaire Gignac, dont seul Cheyrou et Valbuena, sur le banc hier soir, ont subi les dommages collatéraux, les Phocéens se sont réconciliés avec un public qui n’a pu faire la grève des encouragements que pendant neuf minutes. Certes, comme l’ont dit les milliers de supporters parisiens, agacés par les sms rageurs de leurs amis marseillais, l’OM ne pointe qu’à la neuvième place du classement après 15 journées. Mais le début de saison commence peut-être maintenant. Et puis les supporters marseillais savent quoi répondre : « C’est quand ton dernier titre de champion de France, déjà ? » .
Paris KO
La fatigue de Pastore. Ok. Le pansement sur le pif de Nenê. Ok, on commence à s’y faire. La coupe de cheveux de Ménez. Ok, c’est forcément un pari perdu avec un pote. Pour le reste, il y a quand même de quoi s’inquiéter. S’insurger contre les Qataris quand, au lendemain d’un nul vide de sens contre Bordeaux, ils parlaient déjà de Carlo Ancelotti, paraît logique. Quelques semaines plus tard, après deux prestations proches du néant footballistique, face à Nancy (0-1), un peu, et face à Marseille (0-3), surtout, Antoine Kombouaré a du souci à se faire. Hier, aucun joueur parisien sollicité par le micro en feu de Laurent Paganelli ne semblait inquiet: « Techniquement, on est au-dessus, on va revenir » . Alors c’est vrai, intrinsèquement, Pastore, Nenê et Menez, à eux trois, ont plus de technique que l’effectif marseillais au complet, André-Pierre Gignac compris. Mais pour les couilles, il faudra repasser. Hier, à part Mamadou Sakho et Momo Sissoko, les hommes de la capitale n’y étaient pas. Absents dans le défi physique, on les a plus vus par terre que devant le but marseillais, pour le résultat que l’on connaît. La réception d’Auxerre la semaine prochaine semble déjà cruciale pour Kombouaré qui, s’il pouvait mettre Pastore au repos, rendrait un joli service. Parce que là, ça devient gênant…
Giroud l’étendard
Être le favori légitime pour le titre de beau gosse de Ligue 1 2011, élu par le magazine Tétu, peut donner des ailes. Au fond, vu la forme qu’il affiche depuis le début de saison, Olivier Giroud n’en avait pas vraiment besoin. Mais histoire de convaincre les derniers sceptiques, le Montpelliérain a profité du déplacement à Sochaux pour claquer un triplé, et ainsi prendre le large au classement des buteurs, avec onze buts en quinze journées. Auteur notamment d’un but du droit, un pied qui de son propre aveu ne lui sert qu’à monter dans le bus, l’ancien Tourangeau vit un début de saison à l’image de celui de son équipe : exceptionnel. Très costauds au stade Bonal, où ils se sont imposés en véritables leaders, les hommes de René Girard ont profité de la débâcle parisienne au Vélodrome (0-3) pour s’emparer seuls de la tête de la Ligue 1, et offrir une bonne barre de rire à Loulou Nicollin, qui déclarait vendredi qu’être leader dimanche soir le « ferait bien marrer » . Bien aidés par un Younes Belhanda aussi à l’aise au milieu du terrain que sur le plateau du Canal Football Club, les Héraultais pourraient, n’en déplaise à certains, envoyer du LOL à Loulou pendant un certain temps. Le temps que Lugano se blesse par exemple.
Ça gagne en haut
Bredouilles depuis deux matches, Lille et Lyon ont profité du week-end pour renouer avec la victoire. Bien aidés par l’arbitre, mais surtout par le retour de Lisandro Lopez, les joueurs de Rémi Garde se sont imposés 3 à 0 sur la pelouse d’Auxerre. Double buteur, l’Argentin a, comme souvent, fait la paire avec Michel Bastos. Des retours en forme qui vont faire du bien du côté de Tola Vologe. A Lille, on reste sur la lancée du très bon match de Ligue des Champions sur la pelouse du CSKA Moscou. Costauds, les Lillois sont venus à bout de Brest (2-0), grâce à Moussa Sow et Dimitri Payet, auteur d’un splendide enroulé du gauche. Et si les Parisiens ont passé un mauvais week-end, c’est aussi parce que l’OL et le LOSC ne sont pas les deux seuls gros à avoir gagné. Outre Montpellier, Rennes face à Evian (3-2), Toulouse face à Valenciennes (2-0) ou encore Saint-Étienne face à Ajaccio (3-1), ont remporté leurs matches. En fait, à part Caen, défait à Bordeaux (2-0), et donc Paris, toutes les équipes de la première moitié du tableau se sont imposées. Ou quand pour remplir sa grille de LotoFoot, il n’y a qu’à regarder le classement.
Ça pue pour Nice et Ajaccio
« René, il faut qu’on parle. C’est bientôt Noël, et j’ai un beau cadeau à te faire. Tes premiers pas sur un banc de touche en tant qu’entraîneur principal » . Sympa, Eric Roy. Présents dans les tribunes VIP de Lorient, où il a vu l’OGC Nice, dont il est devenu le directeur sportif, perdre pour la huitième fois de la saison, l’ancien Marseillais a fait un cadeau empoisonné à son ancien adjoint René Marsiglia. Privés d’Ospina, Mouloungui et Civelli, une semaine après le fameux week-end des trois cartons rouges, les Niçois n’ont pas fait de miracle. Pire, ils ont fait du Nice, en prenant un but… sur pénalty. Encore pire, c’est que cette faute de Mabiala, qui offre à Mvuemba l’occasion de frapper son tir au but comme un malpropre, donne au score final (1-0 pour Lorient) un côté assez illogique, tant les Niçois se sont montrés ambitieux. Mais un jour, Ray Charles a dit : « Je suis aveugle, mais on trouve toujours plus malheureux que soi » . Et à ce petit jeu-là, les joueurs de l’AC Ajaccio sont cul-de-jattes. Bon derniers, les Corses ont subi leur neuvième défaite de la saison à Saint-Etienne (3-1), et ont fini le match à dix après l’expulsion logique de N’Diaye. Après tout, le niveau de la Ligue 2 est devenu très relevé.
En bref :
– Pour la première fois depuis le début de la saison, il n’y a pas eu de match nul ce week-end.
– Contre le Paris Saint-Germain, Loïc Rémy a inscrit son septième but de la saison, le cinquième de la tête. L’entorse à la cheville n’a donc rien d’inquiétant.
– L’Auxerrois Kamel Chafni s’est vu refuser son deuxième pénalty logique en deux semaines. Ce n’est pas du racisme, mais presque. Quand on vous dit que les Bourguignons sont opprimés.
Par Swann Borsellino