S’abonner au mag
  • En partenariat avec l’ambassade de Suisse

On était à l’ambassade de Suisse pour le lancement de l’Euro féminin 2025

SF
4 minutes

À l’occasion du match d’ouverture de l’Euro féminin opposant la Suisse à la Norvège, l’ambassade de Suisse en France a réuni lors d’une table ronde quatre intervenants afin d’échanger sur les enjeux et les défis du football féminin et d’imaginer quel sera celui de demain.

On était à l’ambassade de Suisse pour le lancement de l’Euro féminin 2025

Il est 19 heures. Dans les vestiaires du stade Saint-Jacques à Bâle, les joueuses de la sélection helvète finissent de se préparer. La capitaine Lia Wälti adresse sûrement quelques mots puissants et encourageants à ses coéquipières, avant de retrouver les Norvégiennes sur le terrain. Au même moment, l’ambassade de Suisse à Paris accueille dans ses jardins une table ronde discutant de l’avenir du foot féminin. Au micro, que des pointures : Andreea Koenig, vice-présidente de la Première Ligue (football féminin) française et présidente du RC Lens Féminin ; Yannick Vancoff, entraîneur adjoint de l’équipe Servette FC Chênois féminin et responsable technique de l’académie ; Marie Patouillet, étoile du paracyclisme français, médaillée d’or aux Jeux paralympiques de Paris l’année dernière ; et Élodie Crausaz, journaliste sportive à Blue Sport, ancienne commentatrice de football à RTS. Le tout modéré par Anne-Laure Bonnet, journaliste sportive et présentatrice de l’émission Le Sport au féminin sur Public Sénat.

Rappelons tout de même qu’un tiers de pages nous est accordé, contre 11 pages pour les hommes.

Hôte de l’Euro féminin de football pour la seconde fois, la Suisse n’est pas peu fière. « 600 000 billets vendus », clame Yachar Nafissi-Azar, ministre conseiller de l’ambassade qui espère de tout cœur que la totalité des matchs se joue à guichets fermés. « On compte 500 millions de fans de foot féminin dans le monde, surenchérit Andreea Koenig. D’ici 2030, il y en aura 800 millions, dont 60% de femmes. Les revenus du foot féminin augmentent de 43% par an (en 2025, le sport de haut niveau féminin devrait générer plus de 2,3 milliards de dollars). Je vous mets au défi de me trouver une boîte normale capable d’obtenir ces chiffres… » Pour la présidente, non seulement le train est en marche, mais il accélère. « J’y crois à fond la caisse », lance-t-elle avec excitation. Maintenant, tout n’est pas rose : Élodie Crausaz pointe du doigt la qualité médiocre des retransmissions, rappelant que les femmes jouent encore « dans des stades différents de ceux des messieurs, où vous avez à côté un tractopelle et une montagne de cailloux ». « On ne se donne pas les moyens de faire un produit qualitatif », insiste-t-elle. Sans oublier le manque cruel de caméras : « Vous savez combien il y en avait pour la finale de la Ligue des champions ? Soixante », rit Andreea Koenig avec crispation. Fort heureusement, il y a des exceptions : l’équipe féminine du RC Lens a par exemple pu jouer, comme l’équipe masculine, au stade Bollaert – soit 40 000 places. Face aux sceptiques, Andreea Koenig n’a rien lâché. « Résultat : on a eu la plus grosse affluence de la D2, on était bénéficiaire et les gens nous demandaient : “C’est quand le prochain match ? »

Quel exemple suivre ?

La visibilité du foot féminin passe-t-elle seulement par les infrastructures ? Non, si l’on écoute attentivement Marie Patouillet, persuadée que les sportives ont aussi leur part de responsabilité. « Si les médias actuels ne veulent pas nous accorder de place, c’est à nous de la prendre. Rappelons tout de même qu’un tiers de pages nous est accordé, contre 11 pages pour les hommes. Mais il faut qu’on apprenne ensemble à se raconter. Nous avons des tas de valeurs à partager et à transmettre. » La cycliste prend comme exemple le documentaire LOUVES – disponible sur Paramount+ le 26 septembre prochain – où l’on suit le quotidien de l’équipe de France féminine de judo. « Preuve que l’on peut parler de judo sans nécessairement parler de Teddy Riner », ironise Anne-Laure Bonnet en toute amitié. En 45 minutes, impossible de lister l’ensemble des freins auxquels les sportives sont confrontées. Mais si l’on devait en retenir un : « Courir avec un cuissard pour homme et d’en avoir encore des cicatrices entre les jambes aux Jeux de Tokyo », lâche la championne de paracyclisme. De quoi choquer quelques oreilles. « J’ai dû attendre trois ans avant d’avoir un cuissard pour femme, et je ne peux m’empêcher de penser que c’est arrivé parce que les Jeux de Paris approchait. »

Outre les équipements, les invités font état des freins inhérents à la condition des femmes : que ce soit à travers le corps, la maternité ou la rémunération, les sportives doivent constamment se battre pour espérer un minimum de considération et d’égalité. Doit-on copier le Canada qui brise la distinction entre féminin et masculin pour ne parler que de soccer ? Doit-on unir les compétitions et proposer un seul Euro féminin et masculin ? Sur cette dernière question, le quatuor est peu convaincu : « On ne raconte pas les mêmes choses et ce n’est pas dans l’ombre des hommes qu’on va se raconter », rétorque Marie Patouillet. « De plus, on ne s’adresse pas au même public », ajoute Élodie Crausaz. Et pour Yannick Vancoff, il s’agit de « vendre un produit unique ». À présent, place au jeu ! Après une entame de match dominée et une ouverture du score, les Suissesses finissent par s’incliner (1-2). Mais si l’on en croit la présidente de la Confédération suisse, Karin Keller-Sutter : « En Suisse, même quand on perd, on gagne.  »

 

Marcos Leonardo, un parcours neymaresque peut en cacher un autre

SF

À lire aussi
Les grands récits de Society: Luigi Mangione, un cauchemar américain
  • Récit
Les grands récits de Society: Luigi Mangione, un cauchemar américain

Les grands récits de Society: Luigi Mangione, un cauchemar américain

C’est l’histoire d’un élève modèle issu d’une famille modèle qui avait tout pour vivre le rêve américain, mais qui se retrouve aujourd’hui accusé du meurtre du PDG de la première compagnie d’assurances santé privée des États-Unis.

Les grands récits de Society: Luigi Mangione, un cauchemar américain
Logo de l'équipe Fluminense
Thiago Silva, O Eterno
  • Mondial des clubs
  • Quarts
  • Fluminense-Al Hilal
Thiago Silva, O Eterno

Thiago Silva, O Eterno

Thiago Silva, O Eterno
Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

05
Revivez Portugal - Espagne (0-5)
Revivez Portugal - Espagne (0-5)

Revivez Portugal - Espagne (0-5)

Revivez Portugal - Espagne (0-5)

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • La revue de presse foot des différents médias, radio et presse française/européenne, du lundi au vendredi en 3 à 4h!
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine