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On était à Fiorentina-Milan, en Curva

Par Eric Marinelli, à Florence
On était à Fiorentina-Milan, en Curva

Coché dès l'annonce du calendrier de Serie A, fin juillet, le premier choc italien de la saison, entre la Fiorentina et le Milan AC, a tenu toutes ses promesses. Dans un Artemio Franchi souvent oublié, à tort, lorsqu'il s'agit d'évoquer les plus belles ambiances de la Botte, la Viola, bien aidée par un public en feu, a fait le spectacle. Ça tombe bien, on était en plein cœur de l'événement, en Curva Fiesole. Récit d'une soirée enthousiasmante.

Situé un peu à l’écart du centre de Florence, au Nord-Est de la ville, le stadio Artemio Franchi n’impressionne pas vraiment, vu de l’extérieur. Les charmes de l’arène de la Fiorentina, camouflée par les bâtiments voisins et une végétation assez dense, ne se dévoilent effectivement pas si facilement. Heureusement une fois à l’intérieur, précisément en Curva Fiesole où se regroupent les principaux groupes de supporters organisés, impossible de rester insensible. Le coup d’envoi est pourtant dans plus d’une heure, mais la tribune, qui se remplit peu à peu, vibre déjà. S’y retrouvent, le plus souvent, des amis de longue date, habitués des lieux. C’est le cas de Matteo, Francesco et Loris, tous membres du club de supporters de Piombino, à quelque deux heures de route et 160km de là. « Aujourd’hui, nous ne sommes que cinq, car certains d’entre nous sont encore en vacances. Mais d’habitude, nous sommes environ une quinzaine, explique Francesco. Ça peut aussi être bien plus. On a par exemple rempli deux bus pour Fiorentina-Liverpool en Ligue des champions, en 2009 » , tonne-t-il avec fierté. Maître nageur de profession, il a toutefois bien du mal à se jeter à l’eau pour un pronostic, sans doute par superstition : « Je ne sais pas. Je vois plus le Milan s’imposer. »

En attendant, les gardiens de la Fiorentina ont fait leur apparition à l’échauffement, sous les applaudissements. Le groupe milanais est, évidemment, accueilli d’une tout autre manière. Sévèrement visé, Riccardo Montolivo, ex-Florentin parti libre au Milan, peut en témoigner. Dans ce monde de brutes, la douceur est néanmoins bel et bien là, avec une gent féminine présente en nombre. Quant à la première vraie émotion, elle intervient avec la nouvelle de la défaite de la Juventus qui circule de bouche à oreille. « La soirée commence bien » , se réjouit Francesco. L’ambiance monte encore d’un cran avec les premiers chants qui se font entendre. Parmi ceux-ci, un en l’honneur d’un tifoso interdit de stade. « Tu vois là-bas, c’est son fils » , ajoute Loris, en désignant un jeune homme, quelques mètres plus loin. Après un message de prévention sur le racisme, diffusé sur l’écran géant du stade, place à la présentation des équipes. La Curva Fiesole, désormais comble, donne de la voix pour saluer les siens et entonne avec ferveur un hymne à la gloire du club. Frissons garantis. Pelouse abondamment arrosée, le choc de cette première journée de Serie A peut débuter.

Marcos Alonso s’envole, la Curva le suit

Debout, sans discontinuité, la Curva Fiesole entame un large répertoire. Le classique « Va te faire… » y passe, mais il n’est cette fois qu’un chant parmi tant d’autres. On ne va certainement pas s’en plaindre. L’ambiance électrique exhorte d’ailleurs les joueurs de la Viola, qui mettent d’entrée le couteau sous la gorge des Rossoneri. Très vite, la défense milanaise se montre friable, notamment en profondeur, et il faut un premier bel arrêt de Diego López pour empêcher l’ouverture du score d’Iličić. Pris de vitesse par Kalinić, Rodrigo Ely échappe, lui, de peu à l’expulsion… pour cette fois. Après avoir maudit le coup franc gâché par Iličić, Matteo, gérant d’un café à Piombino, dévoile son secret pour apaiser son stress : « Je vais me chercher un café tous les quarts d’heure. » Déformation professionnelle. Sur le terrain, la Viola fait pourtant tout pour rassurer ses supporters. Carlos Bacca est ainsi totalement muselé par un Gonzalo Rodríguez impérial. Kalinić est toutefois moins inspiré devant Diego López. « Pu… même moi, je la mettais » , enrage un tifoso d’une vingtaine d’années. « Même Gómez la met… Non, j’ai rien dit, quand même pas Gómez » , plaisante-t-il.

Tandis qu’une fausse embrouille éclate en Curva – en réalité, seulement deux amis qui se chamaillent – Luiz Adriano et Facundo Roncaglia ne font pas semblant sur la pelouse. Pas le temps de palabrer, Rodrigo Ely est à nouveau pris par la patrouille et doit quitter ses partenaires prématurément. Iličić laisse, cette fois, le ballon à Marcos Alonso. À raison, puisque l’Espagnol expédie une frappe extraordinaire dans la lucarne de Diego López. La Curva Fiesole peut exploser, la Fiorentina vient de faire le plus dur à quelques minutes de la mi-temps.

La Viola maintient le rythme, la Curva aussi

Comme pour les joueurs, la pause permet aux tifosi de recharger les batteries. Ici et là, on s’assoit pour refaire la première mi-temps, on fume une cigarette – et pas que -, se désaltère avec une bière bien fraîche ou gratte les dernières piqûres de moustique. « On a beau être beaucoup, il y aura toujours plus de moustiques que de tifosi » , constate un tifoso fraîchement piqué. Entre deux gorgées, Matteo livre, lui, une délicieuse anecdote : « Tu sais, il y a deux ans, contre la Juve, quand Rossi a mis le quatrième but, le garçon qui passe en tribunes vendre les boissons est devenu fou et a offert tout ce qu’il lui restait. Il n’y avait plus une bière en stock au Franchi ! » Distraite, la Curva en oublie de siffler les remplaçants milanais qui font leur retour en premier sur la pelouse. Les chants peinent aussi à reprendre malgré la reprise des débats sur la pelouse. Toutefois, la Fio met le coup de collier nécessaire pour rebooster son public, même si Iličić bute encore sur Diego López. Une superbe parade qui ne fait que repousser l’échéance.

En effet, quelques instants plus tard, au pied de la Curva Fiesole, Romagnoli concède un penalty devant l’intenable Iličić. Le Slovène ne se fait, cette fois, pas prier pour doubler la mise et assommer un Milan totalement hors du coup. Mihajlović a beau faire les cent pas dans sa zone technique, le Milan reste totalement aphone. Tout le contraire des tifosi florentins qui acclament le départ à l’échauffement de Giuseppe Rossi. La domination de la Fiorentina s’accentue même avec une très longue séquence de conservation de balle ponctuée par les « Ole » . Sans oublier quelques chants bien sentis à destination des Rossoneri. « La balle, c’est ce petit truc blanc. […] Milanais, vous nous faites rire. » Mihajlović, passé sur le banc de la Viola en 2010-2011, n’est pas non plus épargné : « Sinisa, tu vas te faire virer. » Comme Montolivo qui prend une nouvelle salve, lorsque Nocerino et Cerci entrent en jeu, ce qui est synonyme de son maintien sur le banc. « Où est Montolivo ? » reprend en chœur et avec amusement la Curva. Cerci a, lui, droit à l’indifférence. « Pas besoin de le siffler, les tifosi rossoneri s’en chargent » , taille Loris, hilare. L’attaquant italien n’aura de toute manière pas la moindre occasion de briller, pas plus que Bacca ou Adriano avant lui. Le Milan a manqué dans les grandes largeurs sa première en Serie A face à une Fiorentina qui a confirmé ses bonnes prédispositions estivales. Matteo n’a, lui, pas le temps d’attendre les remerciements des joueurs à leur public « Faut que je trace, je dois ouvrir le café à six heures demain matin. » Sans doute avec les traits tirés, mais également un large sourire et le sujet évident des conversations du jour.

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