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On est allé chez Wyscout, leader mondial du scouting

Par Valentin Pauluzzi
On est allé chez Wyscout, leader mondial du scouting

C’est dans une anonyme ville italienne que se trouve le siège d’un des plus importants acteurs de la planète foot. Une plateforme désormais indispensable pour préparer les rencontres et chercher ses nouvelles recrues. Visite.

Le cours Garibaldi est une des artères principales de Chiavari, où vivent un peu moins de 30 000 âmes sur la côte ouest de l’Italie, entre Gênes et La Spezia. Au loin, on peut apercevoir le port et la statue d’un certain Christophe Colomb, ou plutôt Cristoforo Colombo, régional de l’étape et regard tourné vers la mer. Sous les arcades imposantes, les devantures alternent avec les entrées d’immeubles. Plusieurs plaques sont fixées au numéro 32, celle d’un avocat, d’un médecin, d’une agence d’assurances couleur or et celle en noir de Wyscout. C’est dans cette ville, seulement la 9e plus peuplée de Ligurie, que le meilleur outil du marché des transferts est confectionné. Il n’y a même pas d’ascenseur pour grimper jusqu’au 4e étage, l’un des deux occupés par cette ancienne start-up fondée en 2004 par trois amis, Simone Falzetti, Matteo Campodonico et Piermaria Saltamacchia. À la base, 1500 € investis dans une caméra et un trépied pour filmer des matchs amateurs ; douze ans plus tard, ils sont un des principaux engrenages d’une des plus importantes économies de la planète. Le tout sans jamais oublier d’où ils viennent.

1500 matchs par semaine

Près de 80 personnes sont au turbin, toutes rigoureusement derrière un PC ou un écran. Ils ont entre 25 et 35 ans, le grand patron Matteo est bien le seul quadra, et encore, il vient tout juste d’intégrer la catégorie. Dans les couloirs recouverts de maillots de différents clubs, le dynamisme se ressent. Une entreprise jeune, positive, passionnée, qui ne cesse de regarder vers l’avant et n’a jamais abandonné son état d’esprit start-up. Le hasard a fait que cette société grandissait en même temps que l’équipe du coin, la Virtus Entella, un de ces petits miracles de province italienne aujourd’hui en Serie B. D’ailleurs, le président Antonio Gozzi a toujours suivi de très près ses voisins, il fut même leur « business angel » , distillant de précieux conseils. Le Stadio comunale n’est d’ailleurs pas bien loin, mais des matchs, les employés en ont probablement déjà assez vu. La première salle sur la gauche héberge une équipe dédiée à l’enregistrement des rencontres, utilisant comme support les canaux du monde entier. « Celles de première division évidemment, mais aussi le reste. En France, cela va jusqu’à la CFA2 et même la Gambardella. En outre, on a établi des accords donnant-donnant avec les équipes de National, on vous fournit le produit, vous nous fournissez les images de vos matchs. En Italie, grâce aux chaînes officielles des clubs, cela descend jusqu’aux U15. En moyenne, 1000 à 1500 rencontres sontuploadéespar semaine avec un record de 367 en une seule journée » , raconte Paolo les yeux rivés sur son écran. Le décorticage, le travail le plus contraignant, est délocalisé. En Bulgarie, au Sénégal et en Moldavie, 200 mordus de foot dissèquent les matchs et indexent le tout : passes décisives, buts, tacles, centres, pertes de balle, etc. Par équipe et par joueur. Un boulot de fourmis. De fait, la database ne finit plus de s’agrandir avec 333 000 joueurs présents, Football Manager peut se ranger.

Au tour des arbitres et des féminines

Plus bas, le rez-de-chaussée est la demeure des développeurs qui traficotent leurs lignes de codes, correction des bugs, support technique, mais aussi testing, car la nouvelle version, la V5, est sortie tout récemment. Les serveurs qui se situent hors d’Italie chauffent, d’autant que rien n’est jeté à la corbeille, tout est conservé. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » , disait ce bon vieux Lavoisier. Si l’analyse vidéo est sous-traitée, les données sont entrées ici à Chiavari, à la main, à l’ancienne, quand des collaborations ne sont pas mises en place avec les boîtes bossant pour les ligues. C’est une sorte de préfiltre du scouting qui est effectuée : « Chaque semaine, nous envoyons une newsletter qui recense tous les joueurs ayant fait leurs débuts professionnels » , révèle Marco, peu avant de filer à la cantoche de la boîte. La direction voyage de pays en pays nouer des accords exclusifs avec les fédés, comme celle brésilienne qui a mis à disposition le produit pour tous ses clubs pros ou encore l’association des entraîneurs français. Grâce à Pierluigi Collina, les arbitres ne sont pas en reste, ils sont la nouvelle cible de Wyscout. L’idée est d’aider les hommes en noir à mieux appréhender les joueurs qu’ils vont arbitrer. Bientôt, les féminines vont avoir une section extra complète. 600 clubs, près de 50 fédérations, 170 championnats, les chiffres ne cessent de grimper, et, par ricochet, l’entreprise de s’agrandir.

Wyscout doit aussi sa notoriété à la série d’évènements qu’elle organise à travers le monde. Des forums de mises à jour sur le monde du football à Barcelone, Milan et surtout Londres où se trouve le siège commercial du groupe. Avant chaque session de mercato d’hiver, c’est un gigantesque speed-dating qui se déroule avec des représentants de plus de 300 équipes et autant d’agents. Et un « festival du football » a eu lieu fin juin à Chiavari. Une ville qui bénéficie énormément de la renommée de cette excellence : « Qu’est-ce que j’irais faire à Milan ? J’ai tout ici, ma famille, mes amis. Il y a des limites logistiques mais pas technologiques, on est connectés avec le monde H24 désormais » , conclut Campodonico. En même temps, il y a aussi la statue de Christophe Colomb sur le port, un autre gars de Ligurie, parti d’ici et arrivé très loin.

« Des dirigeants ont cru qu’on avait inventé l’IPad »

Par Valentin Pauluzzi

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