OM – Bienvenue au Velodrome ?
Meilleure équipe à l'extérieur, l'Olympique de Marseille est une formation moyenne chez lui. Les adversaires ne ressentent même plus le besoin de fermer le jeu et d'attendre un exploit pour jouer le nul voire la victoire au Vélodrome. Dans la dernière ligne droite du championnat, les Phocéens doivent retirer cet horrible paillasson « Welcome Home » de leur pas de porte.
Plus la peine de chercher un endroit chaleureux où passer la soirée à Marseille. Spacieux, chaleureux avec vue sur la Bonne Mère, le Vélodrome est l’endroit idéal pour se détendre en fin de journée. Enfin, pour les touristes. Demandez aux Parisiens (2-4), aux Nancéens (0-3) et aux Lorientais (2-3) de quel accueil ils ont joui quand ils sont descendus en Provence. L’OM sait recevoir cette saison, laisse de l’espace à ses hôtes et se montre impuissant voire stérile quand il pénètre dans la chambre de ses invités.
C’est un fait, sur quarante-deux points possibles, les Phocéens n’en ont pris que vingt-cinq. Se permettre quatre nuls et trois défaites dans son jardin, quand on joue le titre, est un luxe désuet. Bien que certaines claques soient méritées, face au PSG ou à Nancy, et ne souffrent d’aucune accusation de hold-up, les Olympiens auraient pu aborder cette fin de championnat dans un canapé doté d’une meilleure assise. Car, si ses joueurs ne finissent qu’à quelques points d’un trophée convoité depuis tant de saisons, Erik Gerets se repassera sans doute les enregistrements des nuls vierges face au Mans ou à Valenciennes, pourtant pas les braqueurs les plus redoutables de Ligue 1. Dès lors, il ressentira la plus désagréable des sensations, le regret… Il pourra aussi s’en vouloir de s’être montré trop accueillant avec Lille ou Monaco, eux aussi repartis avec un point souvenir de l’enceinte du boulevard Michelet.
Parmi ces dix-sept points perdus chez lui, l’OM aurait été bien inspiré d’en garder quelques-uns. Mais on ne rejoue pas les matchs et les semblables de Lorik Cana ont su sauver les meubles… loin de chez eux ! Ils sont d’ailleurs désormais la meilleure escouade en déplacement. Alors, qu’est-ce qui ne va pas une fois déployée au Vélodrome ? Chez soi, entre les murs d’une maison, on peut un jour se trouver à l’étroit, calfeutré, isolé ou étouffé, parfois même s’ennuyer, se laisser gagner par la flemme puis la dépression. Mais dans un stade de cent cinq mètres sur soixante-huit, à ciel ouvert devant soixante mille sièges bouillants, ces prétextes ne sont pas imaginables.
Ce samedi, l’OM attaque le dernier couloir du championnat, une série de dix matchs dont la moitié à disputer à domicile. Avec un groupe quasi au complet, les dauphins de Lyon devront se montrer plus entreprenants que lors de leurs trois dernières rencontres à domicile (un seul but) pour se réapproprier leur jardin. D’autant plus qu’au mois de mai, l’OL, Toulouse et Rennes, de gros clients, ont réservé leur chambre, et ne viendront pas faire de la tapisserie. Alors, pour la réception du FC Nantes, seizième du classement, les Marseillais ont pour obligation de refaire de leur antre une cage pour leurs canaris d’invités et la place forte de leur ambition. Et ne plus laisser n’importe qui venir y prendre du bon temps comme dans une maison close.
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