Passés par toutes les émotions en première période, les Lions de l’Atlas s’en sont remis à un plat du pied de Brahim Díaz et à un bijou d’Ayoub El Kaabi pour dominer les Comores (2-0). De quoi parfaitement lancer cette CAN 2025 à domicile.
Maroc 2-0 Comores
Buts : Brahim Díaz (55e), El Kaabi (74e) pour les Lions de l’Atlas
Dans dix heures comme dans dix ans, des milliers d’enfants marocains et du monde entier voudront être Ayoub El Kaabi. Le temps d’une récré, d’un match de foot de rue, d’un five, tous ces passionnés voudront recréer le bijou offert à la planète par le buteur de l’Olympiakos. Une remise, une accélération de trois secondes, et le voilà dans les airs, planant comme une divinité, à catapulter d’un ciseau pied gauche un ballon un peu trop haut pour lui d’Anass Salah-Eddine. En marquant, El Kaabi n’a pas seulement libéré le Maroc ou lancer de la plus belle des manières cette excitante CAN 2025. Il a surtout transformé le médiocre en œuvre d’art, le banal en exceptionnel, et rappelé que le football était avant tout ça : un jeu pour ceux qui osent.
Pandor sort de sa boîte
Dans le flambant neuf et bouillant stade Prince Moulay Abdellah, sous les yeux du jeune prince héritier Moulay El Hassan, le Maroc de Walid Regragui s’avance vers son premier défi sans Achraf Hakimi, mais avec l’ambition d’envoyer un message au reste du continent. L’entame des Lions de l’Atlas le confirme, l’intensité est là, et voilà qu’au bout de dix minutes, le virevoltant Brahim Díaz obtient un penalty concédé par Idris Mohamed. Soufiane Rahimi s’élance, mais Yannick Pandor part du bon côté, première cartouche gâchée. La frustration laisse place à la tristesse, quelques minutes plus tard, lorsque le capitaine Romain Saïss pose les armes pour un nouveau souci physique. Lui qui a été de toutes les batailles et qui était déjà sorti face aux Bleus, en demi-finales de la Coupe du monde 2022, subit un nouveau déchirement.
De quoi saper, un peu, le moral des troupes marocaines qui peinent à percer la muraille comorienne mise en place par le sélectionneur italien Stefano Cusin. Il paraît qu’en avant-match, le technicien a montré aux siens la performance de la Grèce face au Portugal en finale de l’Euro 2004. Bingo : son plan fonctionne pour l’instant à merveille, et lorsque l’excellent arbitre congolais Jean-Jacques Ndala s’en va siffler la mi-temps sous une pluie de sifflets, il a en tête l’essentiel en vue. À savoir priver le Maroc d’une entrée en lice réussie.
Le show El Kaabi
Rapidement pourtant, le Maroc met dans ce deuxième acte davantage encore de cœur à l’ouvrage. Et va faire la décision, logiquement, à la suite d’un centre parfait de Noussair Mazraoui pour Díaz, qui débloque la situation en enfilant le costume de sauveur (1-0, 55e). Mais preuve que l’équilibre tactique et émotionnel n’est pas encore au point chez les coéquipiers de Nayef Aguerd, tout aurait pu basculer dans le sens inverse sur l’une des rares incursions adverses : Saïd, qui a profité d’un bug incompréhensible de la défense marocaine, manque l’égalisation face à un Yassine Bounou déterminant.
La seule véritable et chaude alerte comorienne avant un déluge d’occasions pour les locaux, Pandor sortant une double parade de gala devant Mazaroui et Jawad El-Yamiq, avant de priver Díaz d’un doublé. Le dernier rempart des Francs Borains, en D2 belge, fera illusion jusqu’au coup de génie d’El Kaabi (2-0, 74e). Rideau : le Maroc enchaîne un vingtième succès consécutif et démarre parfaitement son tournoi. Même s’il a en tête, et ce sera le cas jusqu’au bout, que seule la victoire finale compte.