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Nouveau FC Valence, mêmes emmerdes

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Nouveau FC Valence, mêmes emmerdes

Le FC Valence est entre la vie et la mort depuis des mois. Merci qui ? Merci Koeman. Finances plombées, joueurs bradés, nouveau stade en retard croissant, l'avenir du club à la chauve-souris s'assombrit de jour en jour. Mais Manuel Llorente, l'effaceur, est arrivé. Sans se presser. Avec son cheval et son grand chapeau.

Vicente Soriano n’est plus. Pour remplacer l’ancien président du FC Valence, les gestionnaires de la caisse d’épargne Bancaja -chargés de remettre de l’ordre dans les comptes du club-, ont décidé de faire appel à Manuel Llorente. Ancien dirigeant du club à l’époque où Valence squattait le haut du classement en Liga et se qualifiait pour la finale de la Ligue des Champions, Llorente avait néanmoins refusé le poste il y a six mois pour ne pas trahir son mentor, le richissime Juan Roig.

Pour intégrer ses nouvelles fonctions, le nouveau président de Valence a ainsi dû démissionner de la présidence du Pamesa, le club de basket de la ville, et attendre le feu vert de l’actionnaire et ami Juan Roig. Homme de confiance du frère de Fernando (président de Villarreal) et de Francisco Roig (ancien président de Valence), Llorente est l’un des hommes d’affaires les plus influents de la péninsule ibérique. Ses succès à la tête de la chaîne de supermarchés Mercadona, dont la famille Roig est propriétaire, sont là pour attester de ses compétences dans le management et la gestion financière. Valence entame donc une nouvelle étape cruciale pour son avenir en reprenant une formule maintes fois répétée : faire du neuf avec du vieux.

Inconnu du grand public, Llorente fut sacrifié par l’infâme Juan Soler lors de son intronisation. Après dix années passées au club, Llorente avait tout de même eu la lucidité de voir avant tout le monde la catastrophe vers laquelle se dirigeait le club avec son nouvel actionnaire : « Soler m’a dit qu’il voulait gérer l’institution comme il le fait avec ses complexes de cinéma. Visiblement, il ne connaît rien au football, et c’est très dommage pour Valence » .

Llorente n’est pas Soler, ni même Sebastien Bazin. Malgré son look de comptable, il connaît parfaitement le football et ses problématiques. C’est pourtant à cause de lui que Rafael Benitez a émigré à Liverpool. C’est également lui qui avait décidé de virer Javier Subirats, l’ancien directeur sportif du club, pourtant grand artisan de la venue de joueurs comme Baraja, Canizares, Villa ou Silva. Llorente a vu le club s’effondrer comme un château de cartes sous ses yeux, c’est vrai, mais il était également présent lorsque le club a connu son zénith footballistique au milieu des années 90. C’est en vendant à prix d’or des stars comme Mendieta, Farinos, Claudio Lopez, Gerard ou Kily Gonzalez que les Che ont assuré un temps leur avenir. Enfin, c’est ce que tout le monde pensait à l’époque… L’arrivée de Llorente coïncidera sûrement avec le départ des stars actuelles du club. Des cracks qu’il n’est pourtant pas prêt à brader : « Villa ne partira pas à moins de 45 millions, et Silva restera au club si personne ne met 35 millions sur la table » . Llorente se fout d’être impopulaire aux yeux des supporters. Il ne pense pas avec le cœur mais avec la tête. Et c’est bien pour ça qu’il a été choisi.

Pour “nettoyer les saletés” et faire table rase au niveau de la direction, Llorente a fait savoir qu’il allait foutre tous les dirigeants à la porte, sauf Fernando Gomez, qui fut l’espace d’un instant président intérimaire du club et le seul à tenir la baraque dans son rôle pourtant difficile de directeur sportif. Pour remplacer des branques dépassés par les évènements, le nouvel homme fort des Che a placé son vieil ami Vicente Andreu dans l’organigramme du club. Économiste réputé et expert dans les relances d’entreprises, Andreu sait déjà ce qui l’attend, puisqu’il est également chargé de remettre d’aplomb Levante, un club à la situation encore plus critique que celle de Valence. Quoique…

Pour enrayer la crise économique traversée par le club, la nouvelle équipe dirigeante a déjà annoncé une augmentation du capital à hauteur de 93 millions d’euros. Juan Soler, qui détenait jusqu’à présent 37 % des actions du club, a été sommé par Bancaja de vendre ses actifs. Le vilain moustachu avait acheté des titres pour 600 euros pièce… Ils ne coûtent dorénavant que 34 euros l’unité. Soucieux de « démocratiser le club » , Llorente a également fait savoir que les socios du club bénéficieraient de prix attractifs pour acheter des actions. L’augmentation du capital et la redistribution des cartes au sein de la sphère économique du club ne seront pourtant pas suffisantes pour relancer une institution qui a dépensé six fois plus qu’elle n’a encaissé lors des six dernières années.

Le club, dont la dette s’élève aujourd’hui à 540 millions d’euros, a donc besoin de partenaires économiques privés et publics. La mairie de Valence et la Generalitat de la région valenciane ont déjà promis qu’elles ne laisseraient pas mourir le FC Valence, véritable monument de la région. Les “Che” devraient également solliciter un nouveau prêt de 200 millions d’euros à Bancaja -qui s’ajouteraient ainsi aux 240 millions déjà accordés par la caisse d’épargne espagnole- pour finir la construction du stade.

Le nouveau Mestalla est d’ailleurs l’objectif le plus important du FC Valence. Gomez affirme « qu’il s’agit d’une question de vie ou de mort » . Il a raison. Ce n’est qu’avec son inauguration en 2013 que le club pense obtenir ses premiers bénéfices après dix ans de mauvais résultats. 8000 fidèles ont déjà payé 100 euros, simplement pour avoir le privilège d’attendre afin de se pointer au nouveau stade avec le carnet de socio. Une fois que le Mestalla new-look sera prêt pour accueillir des spectateurs, le club prévoit également de changer de centre sportif. Vendre celui de Paterna, pour s’installer à Riba-Roja, une petite commune située dans la banlieue de Valence. Pour résumer, Valence devrait revenir sur le devant de la scène d’ici une quinzaine d’années. Aujourd’hui, en effet, les considérations économiques sont plus importantes que celles du terrain.

Dans les prochaines semaines, un régime drastique devrait, en effet, être mis en place par Manuel Llorente afin de faire baisser considérablement une masse salariale dantesque estimée à 112 millions d’euros par an. Soit trente millions de plus que les bénéfices enregistrés l’année dernière… Au moment de l’annonce officielle de sa nomination, Manuel Llorente a reçu des centaines de félicitations parmi lesquelles celles de Florentino Perez, le vautour du Real. Intéressés par Villa, Silva, Albiol et Mata, les Merengues sont prêts à mettre 120 millions d’euros sur le tapis pour dépouiller le FC Valence de ses meilleurs éléments. Les Che n’auront pas vraiment d’autre choix que de les laisser partir, s’ils veulent réduire d’au moins 30% une masse salariale dangereuse comme un cancer. Pour remplacer les stars, Llorente et ses dirigeants semblent orienter leur politique de recrutement vers des seconds couteaux tels que Jérémy Mathieu ou Mouhamadou Dabo, l’actuel Stéphanois. Il y a fort à parier que les socios des Murcielagos n’ont jamais vu le film “La Haine”. Ils savent pourtant déjà que « le plus important, ce n’est pas la chute, mais l’atterrissage » …

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