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«Nicollin est un personnage de Pagnol»
Depuis qu'il a rangé définitivement son vélo, Stéphane Goubert (39 ans), le doyen du peloton français, a du temps pour mater les matches de Ligue 1. Ça tombe bien puisque Montpellier, l'équipe de sa ville, se mêle à la lutte pour le titre. Et ça pourrait même devenir un peu plus sérieux si elle se paie le scalp du leader Bordeaux ce soir. Interview avec le nouvel antistress de Loulou Nicollin.
Depuis que tu vas à La Mosson pour voir les matches, Montpellier ne perd plus. C’est donc toi le porte-bonheur des « Loulou boys » ?
Ah bon ? Je leur porte chance mais il y a pas que ça hein, c’est surtout leur jeu qui en fait le dauphin de Bordeaux. Bon c’est vrai, je n’ai vu que des victoires depuis que je vais au stade cette saison et pourvu que ça dure. Ceci dit, je ne suis pas le meilleur talisman puisque l’équipe gagne aussi à l’extérieur sans moi (rires).
Ton attachement au club est ancien ou tu surfes sur la hype actuelle ?
Ah non, mon amour pour le Montpellier-Hérault remonte à la victoire en championnat, euh en finale de la Coupe de France plutôt. Je me rappelle avoir applaudi les vainqueurs sur la place de la Comédie. Et quand j’étais gamin, j’allais souvent au stade pour les encourager. Je me rappelle encore le maillot orange et bleu et le sponsor. D’ailleurs, j’ai conservé une affiche de l’époque. J’ai toujours aimé le foot. Normal vu que j’ai grandi à La Paillade. Y en a un qu’on reconnaissait facilement dans la rue, c’est Carlos Valderrama avec son énorme touffe de cheveux.
T’es prêt à devenir le Julien Courbet du MHSC, le supporter VIP n°1 ?
Oh, je ne sais pas si je suis le plus connu. Mais j’étais déjà présent quand le club galérait en Deuxième Division, même plus qu’aujourd’hui. Et d’ailleurs, s’il retombait, ça ne m’empêcherait pas de les soutenir encore plus !
Tu as même passé quelques matches assis à côté de Louis Nicollin. C’était comment ?
J’ai eu cet honneur quelques fois, assis entre le président et son conseiller Michel Mézy. J’ai appris des trucs parce que moi, je suis un technicien du vélo, pas du foot. Dans ces moments-là, je ne dis pas un mot mais j’ouvre grand mes oreilles. Pierre Bourdel, le dircom’ du club, est l’un de mes meilleurs amis, il a fait la connexion entre le club et moi. Au début, on m’a offert des places et puis je me suis rapproché.
Justement, il est vraiment vulgaire Nicollin ?
Je ne dirais pas ça. Pour moi, c’est plus un personnage de Pagnol avec les expressions qui vont avec. Pendant les matches, il est concentré, appliqué même sur le jeu de son équipe. Il a besoin d’être rassuré tout le temps et c’est Mézy qui lui dit : « Ça va, ça va, on joue mieux que l’équipe adverse » . Il a besoin de ça. J’aime leur belle complicité.
Il est dingo de vélo aussi ?
En tout cas, il était au départ de mon jubilé il y a quelques jours. Ça m’a beaucoup touché qu’il se lève aussi tôt un samedi matin. Je l’en remercie énormément.
Tu enfiles le maillot quand tu viens au stade ?
Non mais j’en ai plusieurs. D’ailleurs, le club m’en a offert un avec mon nom et le numéro 34. Au stade, j’ai le maillot dans le cœur. Par contre, j’ai offert à Louis Nicollin plusieurs de mes maillots de coureurs de l’équipe AG2R La Mondiale. C’est un bonheur de lui donner des pièces pour son musée parce qu’on sait qu’il va les mettre en valeur mieux que personne. C’est quand même l’un des plus grands collectionneurs au monde.
Et l’équipe actuelle, t’en penses quoi ?
Bah c’est sûr qu’on n’aura plus jamais Cantona (rires). Pas grave, Montano est fabuleux et j’aime bien Camara aussi. J’y serai pour voir le MHSC contre Bordeaux.
Un petit prono ?
Je garde le score pour moi mais je donne victoire de Montpellier. Faut pas croire mais la deuxième place, ce n’est pas de la chance, c’est du talent. On peut toujours rêver de voir Montpellier à la première place.
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