- Coupe intercontinentale
- Finale
- PSG-Flamengo (1-1, 2-1 TAB)
Matveï Safonov : de la cohabitation au renversement ?
Ce mercredi, Matveï Safonov a porté le PSG vers son sixième et dernier titre de 2025, en remportant la Coupe intercontinentale contre Flamengo. Le portier russe s'est adjugé la séance de pénos à lui tout seul en arrêtant quatre tentatives adverses, et montre qu'il prétend à plus qu'une simple coloc' avec Lucas Chevalier.
Au début du mois de juin, on n’imaginait sûrement pas que le Paris Saint-Germain allait se retrouver à la fin d’année 2025 avec un dilemme de gardiens de but. Six mois en arrière, Paris était fraîchement champion d’Europe, portant entre autres en triomphe les exploits de son portier italien Gianluigi Donnarumma, sans imaginer que des brouilles internes allaient finalement le mener à aujourd’hui regarder Rayan Cherki mettre des bangers avec Manchester City. Pensant bien faire, le PSG activait l’été dernier la carte du protectionnisme en misant sur un gardien de l’Hexagone en provenance de Lille, Lucas Chevalier. Un changement qui, finalement n’a pas vraiment perturbé les affaires parisiennes : ce mercredi, le club de la capitale vient de faire le sextuplé en remportant la Coupe intercontinentale aux tirs au but contre Flamengo (1-1, 2-1 TAB), intégrant le cercle très fermé des deux autres formations à avoir fait l’exploit de glaner six trophées sur une année civile en Europe (Barça 2009 et Bayern 2020). « Merci Chevalier », s’exclamerait sûrement un supporter parisien qui se serait téléporté du mois d’août à ce mercredi 17 décembre. Ce à quoi tout le monde lui répondrait : « Eh non, merci Safonov ! Tu sais le gars qui jouait qu’en Coupe de France la saison dernière… »
SAFONOV OFFRE LE TITRE AU PSG !! 🧤🏆 IL ARRÊTE TOUT ! Quatre tirs au but stoppés par le gardien russe, Paris est champion de la Coupe Intercontinentale ! (TAB 2-1) Suivez le match #PSGFLA en direct sur M6 et M6+ : https://t.co/Lw2k034J0D#FIFAInternationalCup pic.twitter.com/8i8XsS0jIj
— M6 (@M6) December 17, 2025
Dans la lignée d’un titulaire
Au-delà d’imaginer la gueule complètement ahurie du supporter parisien à l’écoute de cette réponse, il faut surtout se pencher sur les récentes performances du portier russe, qui a fait l’exploit ce mercredi soir de stopper quatre des cinq tentatives cariocas lors de la séance victorieuse. De quoi mettre son Paris dans une situation bancale, en lui offrant son dernier triomphe d’une année 2025 légendaire certes, mais aussi en le mettant devant un sacré dilemme. Comment gérer la hiérarchie des gardiens quand la doublure, censée palier une blessure dans un contexte où le titulaire est en méforme et essuie régulièrement un torrent de critiques ?
4 - Matvey Safonov devient le premier gardien du Paris SG à stopper quatre penalties lors d'une même séance de tirs aux buts au 21e siècle. Mur. #PSGFLA pic.twitter.com/zsNcgRwlFU
— OptaJean (@OptaJean) December 17, 2025
D’autant plus quand, avant même cette performance de haut vol, le coach Luis Enrique décide de le titulariser pour la quatrième fois d’affilée, alors que Chevalier était apte ? Une décision qui pourrait faire office de tournant dans l’esprit du technicien espagnol, qui n’a bien sûr pas tari d’éloges sur son pari gagnant : « C’est la première fois que je vois un gardien qui arrête quatre tirs au but », a réagi Enrique auprès de L’Équipe. Impressionné par le talent de son portier dans cet exercice, le coach parisien a pourtant eu cette année une lignée de gardiens très efficace sur péno : lors des trois séances de péno du PSG en 2025, seulement 5 des 13 tentatives adverses ont fait mouche (1/3 pour Liverpool contre Donnarumma, 3/5 pour Tottenham face à Chevalier et donc 1/5 pour Flamengo contre Safonov).

Quatre arrêts, un cercle très fermé
Quatre pénos arrêtés dans une même séance, ce n’est arrivé que deux fois : Helmuth Duckadam avec le Steaua Bucarest en finale de C1 1986, et plus récemment à la CAN ivoirienne de 2024, où Ronwen Williams qualifiait à lui tout seul l’Afrique du Sud pour la demie face au Cap-Vert. Avec une telle performance, Safonov montre surtout qu’il a des chiffres dans la lignée d’un gardien titulaire au Paris Saint-Germain. De fait, le débat Safonov-Chevalier est relancé, mais encore tabou, sans doute protégé par l’euphorie d’une victoire collective qui n’en a pas été une, tant le collectif parisien a galéré pendant 120 minutes avant d’être sauvé par son gardien. « Vous pensez que c’est le moment de parler de ça, vraiment ? », a pesté Luis Enrique devant les journalistes à propos de ce rapport de force à redéfinir.
Plus qu’une tentative de cohabitation équitable, c’est un soulèvement qu’initie Safonov depuis plusieurs rencontres. Discret, serein et rassurant dans son body-language pour compenser son manque de charisme pourrait aussi faire l’unanimité dans son vestiaire. Pas impossible à écouter Nuno Mendes : « Je suis content pour lui. C’est une très belle personne, qui rigole avec tout le monde. On est content de l’avoir avec nous. Sur et en dehors du terrain, c’est une personne incroyable », a réagi le Portugais en zone mixte. Le vrai perdant de l’équation est en revanche tout trouvé. Et si une titularisation de Lucas Chevalier ce samedi contre Fontenay en Coupe de France (National 3) viendrait entériner ce changement de statut ?
Avec un dernier trophée en 2025, le PSG intègre la cour des très grandsPar Théo Juvenet
























