- MLS
- New York RB-New York City
New York, le derby estival
Si le début de l’été est synonyme de vacances pour le football européen, ce n’est pas le cas dans le monde entier. Surtout aux États-Unis, où la Major League Soccer bat son plein actuellement, avec un New York Red Bulls-New York City qui promet ce samedi.
En général, les derbys entre équipes d’une même ville opposent deux teamsassez proches géographiquement. Un quart d’heure à vol d’oiseau pour celle qui se déplace, et le tour est joué. Et en général, ces derbys se disputent entre le mois d’août et le mois de mai. Soit les dates de début et de fin d’une saison. Reste que ces généralités concernent avant tout le football européen, dont les cinq grands championnats s’arrêtent en juin-juillet. Ailleurs, c’est parfois différent. Aux États-Unis, par exemple. En ce 24 juin 2017, trois jours après le début officiel de l’été, New York va ainsi voir les deux équipes phares de sa ville, New York City et New York Red Bulls, se bagarrer à la Red Bull Arena, dans le New Jersey, à la frontière de Manhattan et à 35 minutes (selon Google Maps, qui ne prend pas en compte le trafic et le niveau de conduite des New-Yorkais) du stade de NY City, situé dans le Bronx. Rien que pour ces critères spatio-temporels, le derby de New York est spécial.
Prévue à 13h30, dans une chaleur plus qu’étouffante – droits télé obligent – et devant un peu moins de 30 000 spectateurs, la battle fait saliver la grosse pomme. Maxime Chanot, qui se prépare au rendez-vous en salle de soins, donne une idée de l’ambiance qui s’est installée sur les lieux et qui va régner durant la partie : « À New York, c’est clair que c’est le match de l’année, même si le match retour va arriver très rapidement, fin août. Historiquement, les Red Bulls sont, avec le Los Angeles Galaxy, ceux qui cartonnent le plus en Major League Soccer. Et nous, on est désormais un club très solide de MLS. » Le défenseur de NY City sait d’ailleurs parfaitement ce que lui réserve l’événement : « Lors de ces rencontres, tu sens la rivalité sur le terrain. Même si tu as l’intelligence de te dire que c’est un match comme les autres, il y a l’ambiance tout autour qui te plonge dans une atmosphère spéciale. »
Une histoire de classement… et d’orgueil
Sans oublier que sur le plan sportif, on a affaire à deux clubs qui comptent actuellement en MLS. À mi-parcours (seize journées sur 34), City est calé en troisième position, quatre unités devant son adversaire du jour, cinquième. Sachant que les six premiers se qualifient pour les playoffs, que le top two a un barrage de moins à jouer et que le septième, Atlanta, n’est qu’à deux petits points des Red Bulls, les deux New York ont tout intérêt à rafler la mise. City pour rester dans la roue de ceux de devant et pour noyer son rival, NY RB pour s’accrocher au podium et rattraper son retard. Tout en ayant évidemment à l’esprit de prouver sa supériorité sur le voisin. « C’est un match qui compte pour la rivalité new yorkaise, pour l’aspect derby. Je ne te fais pas de dessin, ça va être costaud, prévient Chanot.En plus, on les a joués la semaine dernière en coupe et on a perdu 1-0. Donc c’est important pour nous, pour l’image du club et pour les supporters de prendre notre revanche. Si on l’emporte, on sera vraiment pas mal. »
Emporté par son élan, le Luxembourgeois lance sans s’en rendre compte les débats : « Qualitativement, on est à peu près du même niveau ces derniers temps. Mais sans leur manquer de respect, je pense qu’on est un peu au-dessus cette année. Le classement le prouve. En coupe, sur un match, ils ont très bien joué le coup, ont été intelligents dans leur façon de défendre, ont fonctionné en contre-attaque et on s’est fait avoir. Mais, franchement, on joue bien au ballon. Patrick Vieira a apporté une certaine philosophie de jeu, qu’il a assimilée tout au long de sa carrière et notamment ces dernières années à Manchester City, avec des joueurs comme Andrea Pirlo et David Villa qui amènent une grosse touche technique. On fait plaisir à voir jouer. » Façon de dire que ce n’est pas le cas pour l’ennemi. Un ennemi qui disposerait donc d’un effectif plus complet ? Peut-être pas. Mais City arrive avec les crocs. Battue six fois lors des sept dernières confrontations (pour un seul succès), la bande de Pirlo veut montrer que le 7-0 encaissé à domicile il y a un an appartient au passé. Et que les Red Bulls ont perdu leurs ailes pendant que City s’emparait de Gotham.
Par Florian Cadu
Propos de MC recueillis par FC