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Naples, plus dur est le retour sur Terre

Par Éric Maggiori
Naples, plus dur est le retour sur Terre

Après avoir battu la Juve à Turin la semaine passée, le Napoli, au courant de la victoire 3-2 de la Juve contre l'Inter, s'est écroulé face à la Fiorentina. Et dit vraisemblablement adieu au Scudetto, non sans polémique.

L’histoire retiendra donc que c’est sur un triplé de Giovanni Simeone que le Napoli a probablement dit adieu à son rêve. Un rêve qu’il avait cultivé depuis le début de la saison, sans jamais se cacher. Ce Scudetto, les Napolitains l’ont même eu dans le creux de leurs mains pendant 22 minutes. 22 minutes pendant lesquelles, samedi, l’Inter, à dix contre onze, a mené contre la Juventus. 22 minutes pendant lesquelles les Napolitains n’avaient qu’un mot à la bouche : sorpasso, et que la ville s’est mise à trembler. Passer devant la Juve, après lui avoir tant couru après, enfin. Malheureusement pour eux, les Bianconeri ont renversé la tendance dans les trois dernières minutes pour s’imposer 3-2. Le contrecoup psychologique a été trop dur à encaisser. Mettre un coup de collier quand vous savez qu’il y a une première place au bout, ils l’auraient fait. Mais tenter de poursuivre un adversaire qui parvient à rester debout alors qu’il vient de trébucher, ça non, ils n’ont pas réussi. Logiquement.

Jouer avant, un avantage

Prendre parti dans cette incroyable lutte pour le titre en Italie relève de l’impossible. Car il y a tant de paramètres à prendre en compte et les uns et les autres ont chacun leurs arguments. Avant de s’attaquer à l’épineux dossier de l’arbitrage, qui agite (encore et encore) l’Italie depuis samedi soir, mettons le doigt sur un premier problème : dans une lutte à deux pour le titre, les deux concurrents doivent jouer en même temps. Le même jour. À la même heure. Il n’est pas normal que, depuis le 1er janvier 2018, la Juventus ait joué neuf fois avant Naples, alors que Naples n’a joué que quatre fois avant elle. Certes, la Juve avait la Ligue des champions et il est donc compliqué d’aligner les calendriers. Mais connaître en permanence le résultat de son adversaire, surtout quand il s’appelle Juventus et qu’il gagne plus souvent qu’il ne commet de faux pas, met une pression psychologique qui crée forcément, à terme, une forme de déséquilibre.

D’ailleurs, le Scudetto se sera probablement joué sur deux épisodes issus de cette même configuration. Le 3 mars, la Juventus, deuxième, se déplace chez la Lazio. Alors qu’elle s’apprête à concéder le nul (0-0) et que Naples a donc l’occasion de s’envoler à +3 le lendemain, elle marque à la 93e minute par Dybala. Contrecoup : le lendemain, Naples s’incline 2-4 face à la Roma et voit la Juve lui passer devant. Idem ce samedi soir, avec la victoire juventina à San Siro, et la défaite napolitaine qui s’en est suivie. Cela ne reste que des suppositions, mais il est tout de même fortement probable que les hommes de Sarri auraient obtenu un autre résultat que deux défaites s’ils n’avaient pas connu les scores de la Juventus. Ou si les matchs s’étaient joués en même temps.

Système et erreurs arbitrales

Dossier arbitrage. Depuis samedi soir, donc, c’est toute l’Italie, Juventus exceptée, qui crie au scandale. En cause : le carton rouge reçu par Vecino pour une faute sur Mandžukić (jaune d’abord, puis rouge après avoir consulté la VAR), et la non-expulsion de Pjanić pour une faute relativement flagrante sur Rafinha. « Deux poids, deux mesures » disent les Interisti, évidemment rejoints par les Napolitains. Depuis, c’est la déferlante. Les deux camps, alliés dans leur lutte anti-Juve, parlent d’un système corrompu. Remettent sur la table Calciopoli. Parlent d’une mafia qui ne veut voir que la « puissante » Juve gagner. Expliquent par A+B que le Mondial 2018 se jouera sans l’Italie à cause de ce système qui favorise la Juve. Sortent des vidéos des arbitres qui se font des petites blagues en zone mixte. Montrent des photos du frère de l’arbitre en maillot de la Juve. Assurent que tout ça n’est qu’un complot. OK, on se calme. La Juve a été probablement plus favorisée que défavorisée par les arbitres cette saison, c’est un fait. Il suffit de se souvenir de quelques épisodes (la main de Benatia au match aller contre l’Inter (J16), les penaltys non sifflés en faveur de Cagliari (J20) et de la Lazio (J27), par exemple) pour s’en convaincre.

Mais à l’inverse, Naples non plus n’a pas été défavorisé, bien au contraire. En vrac : les deux penaltys non accordés à Crotone (J19), le but légèrement hors jeu de Mertens contre l’Atalanta (J21) ou encore le penalty très généreux donné à Callejón contre Bologne (J22).

Vidéo

Quant à l’adage qui voudrait que la Juventus obtienne plus de penaltys que ses concurrents, il est éteint par cette statistique : cette saison, 7 pénos ont été sifflés en faveur des Turinois, 3 contre eux (+4), quand 8 pénos ont été sifflés en faveur des Napolitains, 2 contre eux (+6). Mais que l’on avance telle ou telle situation, telle ou telle statistique, chacun défendra son bout de gras et trouvera un exemple ou un contre-exemple pour prouver que son équipe est désavantagée et que l’autre est favorisée. Et le pire, c’est qu’il aura raison.

Terriblement frustrant

Alors, d’accord, on comprend évidemment la désillusion des Napolitains. Ils font une saison magnifique, jouent merveilleusement bien, sont allés gagner à Turin, et naviguent à une moyenne de points de 2,40. Soit une moyenne plus élevée que celle des trois derniers titres de champion de la Juve (2,29 en 2015, 2,38 en 2016 et 2017). C’est frustrant, terriblement frustrant, surtout lorsque l’on attend ce titre depuis 28 ans et que, oui, cette saison, ils l’auraient probablement mérité. Et on ne peut pas leur en vouloir de rejeter la faute sur l’arbitre, sur le système, sur le calendrier ou sur les « grands pouvoirs » . C’est un réflexe naturel, et ce n’est pas la Juve qui va leur jeter la pierre : elle en a fait de même lorsqu’elle s’est fait éliminer par le Real Madrid à cause d’un penalty sifflé à la dernière minute. Elle a alors, elle aussi, crié au scandale et à un système corrompu qui favoriserait toujours le plus fort, en l’occurrence le Real. Dans les deux cas, la théorie du complot est aussi fondée que ridicule. Et elle continuera d’être alimentée, année après année, jusqu’à ce qu’un Napoli finisse par aller au bout de son rêve.

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Par Éric Maggiori

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