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Moreno, la météorite sévillane

Par Robin Delorme, à Madrid
Moreno, la météorite sévillane

Petit nouveau de la Roja, Alberto Moreno vit un rêve. Longtemps considéré comme un joueur moyen, le minot du FC Séville a conquis son monde en l’espace de six mois. Le tout grâce à la confiance d’Unai Emery, un repositionnement latéral. Et une envie grosse comme ça !

Alberto Moreno Pérez est le 37e joueur lancé en sélection par Vicente del Bosque. Mais sans doute l’un des seuls à connaître l’Estadio Carlos Belmonte d’Albacete – en compagnie du local de l’étape Andrés Iniesta. Titulaire pour sa première, il a occupé le couloir gauche de la Roja 90 minutes durant. Solide et prudent, il a fait le taf. Après-match, le latéral du FC Séville ne cachait pas son euphorie : « Ce fut un jour que je n’oublierai jamais. Un bon match qui nous a qualifiés pour le Mondial du Brésil. On ne peut pas demander plus. » Surtout, il se rappelait « qu’il y a peu, (il était) venu avec l’Atlético de Séville (équipe réserve du FC Séville, ndlr) dans ce stade, et aujourd’hui (il le fait) avec la sélection » . Contrairement aux surdoués espagnols, Alberto Moreno n’a jamais été un crack. Du haut de ses 21 printemps, il a longtemps galéré dans les catégories inférieures sévillanes. Et ce, avant de rencontrer Unai Emery. En six mois, le coach du FC Séville a fait de l’enfant de Séville un mondialiste en puissance. Chapeau.
Moreno : « À la maison, ils sont fous »
Natif du quartier de Cerro del Águila, Alberto Moreno est un enfant du cru. Cette capitale andalouse, il ne la quittera jamais. La faute au football. Car, après avoir signé sa première licence au FC Séville, il ne changera dès lors plus de club. Chez les Palanganas, il grimpe une à une toutes les catégories du club. Sans faire de vague. « Je me rappelle des Coupes UEFA, des Copas del Rey, des Supercoupes et de cette grande équipe avec Luís Fabiano, Kanouté, Adriano (…). Ça ne me semble pas si loin, mais cela fait déjà six ans. Le temps passe si vite » , livrait alors le supporter Moreno dans les colonnes d’Estadio Deportivo. Sportivement, Alberto est un bon joueur, sans vrai plus. Interior (position entre l’ailier et le numéro 10, à l’image de Santi Cazorla), il intéresse bien moins que ses comparses du même âge Luis Alberto, aujourd’hui à Liverpool, et José Campaña, à Crystal Palace. Ainsi, malgré une apparition en Liga lors de la saison 2011-2012, Alberto se fait les dents avec l’équipe réserve du FC Séville. En attendant mieux.
Armé de patience, il continue à s’entraîner avec l’équipe première avant de retourner en filiale – alors au troisième échelon national – les jours de match. Cette situation précaire va prendre une tout autre tournure dès l’arrivée d’Unai Emery en février 2013. Friand de latéraux très offensifs, le coach basque n’est pas un fan des Spahić, Cala et Botía. Sitôt débarqué, il fait alors confiance au minot Moreno, dont les qualités de vitesse et de technique l’émoustille. Bingo ! En une quinzaine de matchs, Alberto devient indéboulonnable. De quoi réjouir toute une famille « qui a souffert comme moi pour arriver ici » : « À la maison, ils sont fous. Ils me voient à la télé et dans les journaux, mais ne réalisent pas. » Une passion (et une aide) familiale qui ne sera de trop l’été arrivant. Jamais sélectionné dans les catégories de jeunes de la Roja, Julen Lopetegu, sélectionneur U21, fait appel à lui. Un seul match amical face à la Russie suffira à convaincre le coach espagnol qui l’emmène à l’Euro israélien. Un Euro qu’Alberto Moreno remportera comme titulaire.
Le Real, la Roja, le Mondial ?
Cette ascension supersonique attire l’œil des plus grands. En tête : le Real Madrid. Avec un Coentrão en instance de départ et un Marcelo au physique en bois, Florentino Pérez tente d’attirer le Jordi Alba 2.0. José Del Nido lui inflige alors un bash et prolonge une première fois son poulain. Avec déjà 13 matchs dans les guiboles – presque autant que dans sa courte carrière pro – Alberto Moreno réalise un début de saison canon. Suffisant pour être convoqué par la Roja de Vicente del Bosque. Alors qu’il était « avec les médecins et (s)on père » , il officialise dans la foulée une nouvelle prolongation agrémentée d’une clause libératoire à 30 millions d’euros. De quoi faire dire à José Del Nido, son ubuesque président, que « sa convocation avec la sélection championne du monde est une fierté pour nous et montre la très bonne santé de notre Cantera » . Plus honnête, Monchi, directeur sportif du FC Séville, avoue que « le premier responsable de ce succès, c’est lui, et ensuite, sans aucun doute, Emery » .

Par Robin Delorme, à Madrid

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