- France
- Ligue 1
- 16e journée
Montpellier seul vainqueur de la soirée
Brillants à domicile, malgré une pelouse très difficile, les joueurs de René Girard sont facilement venus à bout d’Ajaccio (3-0). Sur les autres terrains, que des matchs nuls, parmi lesquels ceux cruels de Nancy face à Valenciennes (1-1) et de Troyes face à Nice (1-1).
Nancy 1–1 Valenciennes
Soirée cruelle pour l’AS Nancy-Lorraine. Infiniment plus intéressants que lors des quinze dernières journées mises bout à bout, les joueurs de Jean Fernandez ont finalement dû concéder un nouveau match nul – le quatrième consécutif – face à une formation de Valenciennes qui avait déjà la tête à la réception de Paris. Bien entrés dans leur match, à l’image d’un bon Jamel Bakar, les coéquipiers de Yoann Mollo ont fait mouche à la demi-heure de jeu sur leur premier corner. Parfaitement servi par Mollo au point de pénalty, Jordan Loties trompe Penneteau d’une reprise de volée propre. Le sourire est là, le plaisir aussi. Les Valenciennois, eux, se débrouillent comme ils peuvent. Les hommes de Daniel Sanchez ont la possession de balle, mais ne savent pas trop quoi en faire. C’est finalement d’un coup franc de Foued Kadir, entré à l’heure de jeu, que va venir le salut nordiste. Malheureux, Haïdara, de la tête, fout le ballon dans son propre but. Mais à vrai dire, quand on s’attarde sur la sortie de Ndy Assembé, le vrai responsable est vite trouvé. Nancy est toujours dernier. Le public de Marcel Picot siffle encore.
Troyes 1–1 Nice
Mauvaise idée d’être petit et dans la merde, ce soir. Convaincants, les joueurs de Troyes ont subi exactement le même sort que leurs homologues nancéiens, ce soir, au stade de l’Aube. Solides en début de rencontre, les joueurs de l’OGC Nice s’exposent à des contres troyens. La 32e minute est le moment choisi par le génie de Benjamin Nivet pour débloquer la rencontre. L’appel de Darbion dans la profondeur est bon, mais que dire de la transversale du meneur de jeu de Jean-Marc Furlan… Servi dans des conditions parfaites, Darbion dégaine un extérieur du gauche et trompe tranquillement Ospina. Aidés par une défense solide et par la barre transversale, sur un coup franc de Bauthéac, les locaux tiennent bon. Jusqu’à la 90e minute. Intenable ces dernières semaines, ce renard de Dario Cvitanich traîne encore dans la surface alors que tout le monde a la tête aux vestiaires. 1-1, le tueur argentin vient de refroidir tout un stade. Neuf points en seize journées, ça commence à être dur.
FC Sochaux 1–1 Lille
Quand on connaît le niveau de Steeve Elana, on sait que le problème que vont devoir affronter les Lillois jusqu’à la fin de la saison n’a pas grand-chose à voir avec le poste de gardien. Excellent ce soir, l’ancien portier de Brest a montré aux sceptiques – si tant est qu’il puisse y en avoir – qu’il avait largement le niveau pour garder les bois nordistes. Au vrai, le gros point noir du départ de Mickaël Landreau, c’est qu’il a montré que certaines choses n’allaient pas du côté de Luchin. Et ça, ça s’est vu ce soir. Nerveux et agressifs, les coéquipiers de Rio Mavuba étaient méconnaissables sur la pelouse de Bonal. La tension est à son comble entre une équipe qui a besoin de point et une équipe qui va mal. Les premiers à dégainer sont les locaux, grâce à Corchia sur coup franc, mais Elana est impérial. Le match se joue sur un faux rythme et, malgré la superbe tête à bout portant de Privat, il faut attendre la deuxième période pour voir des buts. Et des embrouilles. Pas prêts à partir en vacances ensemble, Boudebouz et Pedretti ont parlé poésie quelques minutes avant le bijou de Nolan Roux, parfaitement servi en profondeur, qui a totalement largué Carlao avant d’ajuster Pouplin tranquillement. Mais à peine le temps de réaliser que, lors d’un seul et même match, Roux a été efficace et Rodelin a claqué un centre en coup du foulard, que Yassin Mikara égalise. L’erreur de la défense lilloise – Basa en tête – est grossière, et le Sochalien, seul, ajuste Elana de l’extérieur du pied. Poujol se fera exclure en toute fin de rencontre, mais le résultat est là. Un 1-1 bien dégueu pour les deux équipes.
Rennes 2 – 2 Brest
Une spontanéité dans les frappes et dans la célébration. Toujours en train de surfer sur la vague de la réussite, Romain Alessandrini a fait marrer son monde ce samedi soir, sur la pelouse du stade de la route de Lorient. On joue la 69e minute d’un bon derby breton quand le Rennais croise une frappe du gauche et fait le break. Heureux comme un gosse, il dégaine une célébration Balotelli, le torse nu, les muscles contractés, avec le smile en plus. Seul bémol, Mario Balotelli, lui, a gagné contre l’Allemagne. Mis sur de bons rails grâce à un nouveau but plein de classe de Féret et, donc, par ce pion d’Alessandrini, les Rennais ont craqué sur deux erreurs défensives. La première est collective : en duel face à Lesoimier, Danzé se fait bouffer, Théophile Catherine met trois heures à venir couvrir, ce qui permet aux Brestois de scorer. À trois minutes de la fin du match, Charlie Winston Benschop, bien servi au centre et au duel avec Théophile-Catherine, dégaine une tête parfaite et trompe Costil qui, au vu de la gueule d’Antonetti à la fin du match, ne se consolera même pas avec son titre de footballeur le plus sexy de Ligue 1.
Montpellier 3 – 0 Ajaccio
Ce Montpellier-là a une bonne gueule. Du genre bien meilleure que celle de la pelouse de la Mosson, par exemple. Opposés à des joueurs d’Ajaccio qui coulent doucement mais sûrement vers la zone rouge, les hommes de René Girard avaient de faux airs de champions de France, ce samedi. Très à l’aise techniquement malgré une pelouse pourrie, les Héraultais ont mis de suite leur patte sur le match. Au vrai, les coéquipiers de Marco Estrada n’ont besoin que d’une petite demi-heure pour valider leur belle domination. Seul sur son côté gauche et enfin épargné par les blessures, John Utaka mystifie Medjani et Mostefa d’un seul crochet, puis croise parfaitement une frappe du gauche. Peu inspirés en défense, les Corses ne mettent que dix minutes à concéder le break. Maladroit, Medjani renvoie mal un ballon dans les pieds de Rémi Cabella. Sans trop se poser de question, le Montpelliérain se met sur le pied gauche et envoie une minasse à huit mètres des buts d’Ochoa. Le bruit du filet est délicieux. Si, ce soir, Montpellier avait une gueule estampillée 2011-2012, c’est aussi parce que l’un des hommes forts de la folle épopée a sorti une prestation de haut-vol. De mieux en mieux après avoir connu une période très creuse, Younès Belhanda attend la seconde mi-temps pour se distinguer. Aux trente mètres, le Marocain dégaine une feinte de frappe, un crochet, lève la tête et envoie une enroulée toute douce, avec un petit rebond qui trompe Ochoa. 3-0, l’affaire est dans le sac, et même Herrera sort sous les applaudissements de la Mosson. Montpellier atteint enfin la barre des 20 points.
Par Swann Borsellino