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Montpellier et le Cabelhanda

Par Alexandre Pauwels
5 minutes
Montpellier et le Cabelhanda

L’un a été le leader technique du champion de France, l’autre est le leader technique d’une équipe rentrée dans le rang. Younès Belhanda et Rémy Cabella, passé et présent. Deux joueurs en lutte, si ce n’est pour le même poste, sinon la même étiquette. Deux joueurs qui constituent assurément le principal casse-tête montpelliérain. Topo sur un dilemme.

« Cabella, il est au top. C’est un excellent joueur et il a un excellent état d’esprit car un coup, il joue, un coup, il ne joue pas, mais il ne dit jamais rien et répond toujours présent. C’est la classe. Il est l’un des leaders, l’un des meilleurs joueurs de l’équipe. Mais il n’y a que l’entraîneur qui ne semble pas en être sûr. » C’est Loulou Nicollin himself qui a posé les bases d’un débat qui divise Montpellier cette saison : confier les clés du jeu ou non, à Rémy Cabella. Chouchou du président du MHSC, le joueur impressionne à chacune de ses sorties. C’est simple, lorsqu’il est à la baguette, Montpellier joue mieux. Mieux, que lorsque Younès Belhanda est en charge de cette fonction. Pourtant, donc, René Girard insiste avec l’international marocain. Difficile de blâmer le coach, qui s’est reposé toute la saison dernière sur les exploits de son milieu offensif, assurément l’un des hommes clés du succès héraultais en Ligue 1. Mais la donne a changé.

Belhanda et Cabella, des évolutions différentes

Younès Belhanda et Rémy Cabella, deux hommes à la fois proches et lointains. Proches, car ils appartiennent tous deux à la génération 90, ont appris ensemble au centre de formation de Montpellier. Ensemble, ils ont remporté une Gambardella en 2009. De cette formation commune cependant, les joueurs ont pris des chemins divers. Pour Belhanda, crack annoncé, la progression est limpide : après le titre chez les jeunes, il intègre l’effectif pro, dispute 33 matchs en faveur du MHSC en 2009/2010, et jouit déjà du bonheur de la « titularité » . Pendant que son pote découvre les joies de la L1, Cabella, lui, doit patienter. La faute à une rupture des ligaments croisés, qui le tient éloigné des terrains toute la saison. L’année suivante, le voilà contraint de passer par la case prêt à Arles-Avignon, où il attend la fin de l’exercice avant de s’imposer en tant que titulaire. C’est discrètement qu’il rentre à la Paillade la saison du titre. Saison où il retrouve Belhanda, et où, ironie du sort, il se retrouve à jouer sa doublure. En janvier 2012, il entrevoit enfin l’occasion de ramasser plus que des miettes. Parti disputé la CAN, le Marocain laisse vacant le poste de numéro 10, Cabella saisit sa chance. Et ce qui ne devait être que de l’intérim expérimental se mue en CDD prolongé : avec le Corse en playmaker, Montpellier continue d’enchaîner les résultats. Et si le retour de Belhanda le propulse de nouveau vers le banc de touche, le « petit jobard » , comme le surnomme Loulou, a gagné la confiance de René Girard. Ce dernier lui confère un statut de joker, capable de dépanner sur l’aile droite. Dans l’esprit du technicien, tout est clair : c’est Belhanda, le numéro 10. Logiquement, ce dernier affiche un bilan saisonnier de 26 titularisations, là où son « remplaçant » n’en compte que 8. Rien de bien choquant, pour le coup.

Girard et Loulou, chacun son chouchou

Mais depuis, un été s’est écoulé. Quelques transferts plus tard, le champion de France perd confiance, et réalise un début de saison tout pourri. À l’image de son club, Belhanda n’est plus transcendant, plus décisif. Et Cabella de rappeler qu’il est là, à chacune de ses sorties. C’est notamment lorsque le Marocain n’est pas aligné d’entrée, comme dans un match de championnat contre Valenciennes ou une rencontre de Coupe de la Ligue face à Nice, que Montpellier joue mieux. Parce que le poste où Cabella excelle, plus que celui d’ailier droit que René Girard s’obstine à lui confier depuis le début de saison (manière d’aligner ses deux cracks ensemble), c’est celui de 10 électron libre derrière un attaquant. Exactement le poste occupé de longue date par Belhanda. Et qui dit longue date, dit forcément rapport de confiance avec René Girard, l’homme qui l’a lancé dans le grand bain dès son arrivée dans l’Hérault à l’été 2009. Ce qui explique, quelque part, son entêtement : « Il fait beaucoup d’efforts. C’est vrai qu’il n’a pas trouvé la plénitude qu’il avait la saison dernière. Un peu comme l’équipe, tout lui réussissait. Mais il fait tous les efforts pour revenir à son meilleur niveau. C’est vrai qu’il a beaucoup de déchets dans son jeu. Il peut mieux faire. Il sait qu’il n’est pas aujourd’hui à son rendement maximum. L’explication ? Quand un garçon ne fait pas le maximum, on peut la trouver facilement. Mais il tente beaucoup de choses et joue à un poste qui lui convient parfaitement, derrière l’attaquant, où il a beaucoup de liberté. »

Belhanda transférable ?

Deux hommes, deux talents, en concurrence pour mener le jeu. Comment contenter tout le monde ? Les aligner ensemble au milieu ? Girard l’a déjà fait. Dans un 4-3-3, en faisant reculer Cabella dans un registre plus défensif, ce qui ne lui colle pas vraiment à la peau. Ou comme face à Sochaux en septembre dernier, dans un 4-1-4-1 inédit (pour une victoire 3-1). Mais le technicien ne semble pas disposé à retenter l’expérience, préférant encore utiliser Cabella sur une aile, plutôt que de risquer un éventuel déséquilibre de son milieu de terrain. Compréhensible. Sacrifier l’influence d’un Cabella pour le positionner sur un côté (ou encore, sur le banc), voilà le choix du coach pour le moment. Un choix discutable, qui ne le serait plus en cas de regain de forme du Marocain. Ce qui semble s’amorcer, avec un match de haut vol ce weekend face à Ajaccio (3-0, Belhanda marque et réalise un assist). Mais le truc qui pourrait aussi contrarier les plans du coach, c’est la volonté de Loulou. Un homme qui adore son Cabella, et pourrait voir d’un mauvais œil l’attitude nonchalante et les récents écarts de son autre pépite (carton rouge contre le PSG, la célébration « fermez-là » aux supporters). Comme il l’a déclaré lui-même : « À part Stambouli, Cabella et un ou deux autres, la porte est ouverte durant le mercato. » On ne sait pas si Belhanda fait partie des intouchables. Mais après tout, un transfert, aussi, pourrait clore le débat.

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Par Alexandre Pauwels

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