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Monaco au bord du gouffre ?
En début de saison, la jeune escadrille de Monaco drivée par Guy Lacombe laissait présager de belles choses. Aujourd'hui, le club princier pointe à une molle onzième place. Déculottés le week-end dernier par Lille (4-0), les Monégasques s'apprêtent à défier Rennes puis Lyon en l'espace de trois jours... Y aurait-il quelque chose de pourri sur le Rocher ?
Pourquoi se geler les miches à Nancy quand on peut être footballeur sur la Côte d’Azur, spécialement à Monaco ? Il y fait beau, on raque moins au moment des impôts, on s’entraîne au soleil de La Turbie. Bref, on se laisse vivre. Trop même… Cognés par les Lillois dimanche à Louis II, les hommes de Guy Lacombe n’ont pas vu leurs voitures saccagées le lendemain. Pas même une petite insulte de la part des supporters. Pourtant, les résultats monégasques sont en chute libre depuis quelque temps. Un point récolté sur les cinq derniers matches, contre Grenoble qui plus est, ce n’est vraiment pas la joie. Aucun jeu collectif, pas d’envie, une défense en bois, le tout sous l’œil d’un président fantôme (Étienne Franzi, qui es-tu ?). L’ASM stigmatise tous les maux d’une équipe en manque de repères. Illustration contre Lille, où Sébastien Puygrenier, censé montrer l’exemple au sein d’une défense d’adolescents (Mongongu, Muratori), s’est complètement manqué pendant 90 minutes.
Reste que Puygrenier ne constitue pas réellement une erreur de casting comparé à Eidur Gudjohnsen… Lorsqu’il débarque du Barça, l’ASM pense avoir tiré le gros lot. Quatre mois après, l’Islandais ne connaît toujours pas le bonheur que procure un but en Ligue 1. On appelle ça un gros bide. D’autant que le coach des Rouge et Blanc, Guy Lacombe, se lave les mains de ce problème : « On fondait beaucoup d’espoirs sur lui, mais il y a la vérité du terrain. Je n’ai pas trop envie de parler d’un cas individuel aussi épineux que »Gud », c’est à lui de résoudre ce problème… Le championnat de France est différent de ceux qu’il a connus » . C’est clair ?
Guy Lacombe, entraineur mal aimé
Guy Lacombe, justement, semble déjà être dans sa période noire. En interne, l’ancien entraineur rennais met en doute la qualité réelle de son effectif. Coutadeur ? « Il a un problème de cheville depuis le match amical contre l’OM. Cela a grandement influencé son parcours » . Nenê ? Sans remettre en cause ses belles statistiques sur coups de pied arrêtés et son réalisme, le Brésilien se regarde actuellement jouer… Ajoutez à ces déceptions et fausses promesses, un coaching des plus loufoques de la part de Moustache. Contre Valenciennes, Haruna remplace Coutadeur à la demi-heure de jeu avant d’être prié de laisser sa place à la pause ! La Lacombe’s touch sans doute. Au vrai, l’Aveyronnais semble toujours marqué par son échec parisien. Une cicatrice restée ouverte. L’ancien Cannois n’arrive plus à se fondre dans un projet et donne l’impression d’avoir besoin de se sentir aimé, désiré. N’est-il pas parti de Rennes parce qu’il attendait un geste fort de ses dirigeants ?
Question chaleur humaine, on a connu mieux que l’ASM, où la solitude est omniprésente. « Ça demande beaucoup de valeurs morales et mentales de signer à Monaco. On sait qu’on ne va pas jouer devant 60 000 spectateurs » tançait le coach après Lille. Justement, le moral, l’ASM n’en a pas. Les Monégasques n’arrivent pas à se sublimer dès que la pression se pointe. La faute notamment à un manque de leader(s) dans le groupe. Alonso, le capitaine, est soit blessé, soit discret. Ruffier n’a pas encore les épaules. Puygrenier est seulement prêté. Le vide laissé par Lucas Bernardi, parti en janvier dernier, est donc béant. Chaque week-end, l’équipe trimballe son mal-être sur les pelouses, oscillant entre le meilleur (victoire au Vélodrome 2-1) et le pire (défaite à Nancy 4-0). Ce soir, les Monégasques doivent impérativement se refaire la cerise contre Rennes, l’ancienne régulière de Guy Lacombe, avant de recevoir Lyon. « Si je ne vois pas de réaction lors des prochains matches, ça va devenir compliqué. Mais, de toute façon, ça ne va pas s’arranger du jour au lendemain. On a trop laissé glisser certaines choses » se résigne Guy Lacombe. Lui-même le sait, à Monaco, on consomme les coaches comme des petits fours : six depuis le départ de Didier Deschamps. Mais au moins il fait beau…
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