Mjällby l’a prouvé ce lundi : pas besoin de représenter une grosse métropole pour devenir le boss du pays. 1 200 habitants, un village de pêcheurs au bord de la Baltique, et un premier titre de champion de Suède. Et ce n’est pas le premier à faire le coup. Voici dix clubs européens qui ont décroché le Graal en venant de nulle part, ou presque.
NŠ Mura – Slovénie, 11 190 habitants
Imaginez un club fondé il y a 100 ans, qui a connu deux disparitions au XXIe siècle, et qui claque le grand NK Maribor (3-1) sur sa pelouse à la dernière journée pour décrocher son premier titre en 2021. C’est la performance folle qu’a réalisée le NŠ Mura, basé dans la petite ville de Murska Sobota et ses 11 190 habitants. Comme beaucoup de ces clubs, c’est un one shot : la saison suivante, le club slovène dispute la Ligue Conférence dans le même groupe que le Stade rennais, et termine dernier du groupe, malgré une belle victoire face à Tottenham (2-1). Depuis, Mura flotte dans les eaux du milieu de tableau, mais n’oubliera pas son sacre de folie.
FC Unirea Urziceni – Roumanie, 13 380 habitants
Championne de Roumanie en 2008-2009, l’équipe basée à Urzineci, à l’est de Bucarest, a écrit une belle histoire. Les Ialomitenii ont vécu une ascension folle sous l’égide de leur coach Dan Petrescu. Lors du match du titre à la dernière journée face au puissant Steaua Bucarest (1-1), les supporters adverses scandent des chants à leur honneur, la classe. Le club accède à la phase de groupes de Ligue des champions la saison suivante, et fait très bonne figure : 8 points, des succès contre Séville ou les Rangers, et une troisième place qui les envoie en Ligue Europa. La suite est moins brillante : un barrage perdu face à Liverpool (1-0 ; 3-1), un retour à la réalité, et une dissolution en 2011 à la suite du retrait du propriétaire. Un conte de fées rapide mais intense.
IFK Mariehamn – Finlande, 11 740 habitants
Sur l’archipel d’Åland, Mariehamn a fait exploser les compteurs en 2016 : le club remporte la Veikkausliiga pour la première fois de son histoire. Le bilan : 61 points, 40 buts marqués, 25 encaissés. Tout ça porté par son héros jamaïcain Dever Orgill (18 sélections), auteur de 13 buts en championnat. Le soir du sacre, les médias locaux annoncent qu’un tiers de la population de la ville (4 300 supporters) est au stade pour célébrer l’unique titre de son club, presque 100 ans après sa création. Par la suite, le club accède aux barrages de Ligue Europa, puis de Ligue des champions, sans qualification à la clé. Un exploit unique, mais gravé dans les mémoires.
🇦🇽 Five years ago this month, Åland Islands club IFK Mariehamn defied the odds to win their maiden Veikkausliiga title.
But who are the 'Finnish Leicester' exactly? What were the key reasons for their unlikely triumph? And how have they fared in the intervening years?
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Basé à Nova Gorica, à 50 bornes au nord de la ville italienne de Trieste, le club du ND Gorica a connu plusieurs moments de gloire au début des années 2000. Trois titres de champions (2004, 2007 et 2008), et surtout un parcours fou en barrages de Ligue des champions au début de la saison 2004-2005. Les Slovènes tabassent le Flora Tallinn au premier tour (7-3), avant de défier le FC Copenhague, 16 fois champion du Danemark. Défait 2-1 à l’aller, Gorica s’impose 5-0 au match retour et se qualifie. Le tour suivant ? Une déculottée monumentale face à l’AS Monaco (0-9), triste finaliste de la dernière édition. Le club reste encore aujourd’hui un challenger sérieux, mais ses 13 000 habitants attendent impatiemment le retour de la gloire.
EB Streymur – Iles Féroé, 320 habitants
Comment ne pas citer un club des Îles Féroé, nation surprise des qualifications à la Coupe du monde 2026. Un club perdu sur une île perdue au milieu de l’Atlantique, le schéma parfait pour écrire une belle histoire… ou deux. L’EB Streymur, basé dans le minuscule village de Streymnes, a réussi l’exploit de collecter deux titres de champion, en 2008 puis 2012. Et les joueurs ont adopté une tradition : naviguer entre les îles du pays pour aller fêter la victoire dans chaque village environnant. Réussir à exister au milieu des deux mastodontes de Tórshavn (24 titres, 14 095 habitants) et Klaksvík (21 titres, 5 883 habitants), ça se fête.
🇫🇴 Nordic Footy vs The World (Week 1)
To start this series that will see our plucky little Nordic nations take on the world we are going to start with one of the stories that got me into Nordic Footy...
🇫🇴 EB/Streymur v Man City 🏴 - UEFA Cup 2008
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Non, vous ne rêvez pas, vous avez bien lu 282 habitants. Pour Loughgall, ça se passe en seconde division nord-irlandaise. Champion en 2023, le club est promu en D1, où il termine 7e sur 12 de la saison régulière l’année suivante. Mais l’histoire est écrite : perdu au milieu de la campagne, ce club s’est hissé vers les sommets, devenant la plus petite commune d’Europe avec un club en première division. Un club familial : dix supporters ont fait le déplacement à Ibiza en 2024, pour assister au mariage d’un des joueurs. Et l’anecdote qui relève de la légende : le coach choisissait son équipe « en fonction de qui avait coupé le gazon du stade avant le match ». Sans réseau internet, mais avec un grand cœur.
Petrocub Hîncești – Moldavie, 11 300 habitants
L’histoire est récente. Le club de Petrocub, basé à Hîncești à la frontière roumaine, remporte le titre moldave à l’été 2024 pour la première fois de son histoire. Régulièrement en phases de qualification pour les coupes d’Europe, les hommes d’Eduard Blanuta accèdent à la phase de ligue de Ligue Conférence à l’issue de la saison 2023-2024. Bon, ils ont fini 36e sur 36, avec deux points en six matchs, mais l’essentiel est là. Ça leur a permis de gagner 4 millions d’euros, et c’est déjà très bien. Avec ça, ils auraient pu acheter Messi, mais avoir pu mettre fin à la domination outrageuse du Sheriff Tiraspol, champion à 21 reprises durant les 25 dernières saisons, c’est déjà pas mal.
🏆 We are champions!!! Petrocub won the Super League title for the first time!!! pic.twitter.com/GS0prE9M3L
Là, on parle d’un vrai mastodonte. 18 titres de champion dans la deuxième partie du XXe siècle, le seul club qui s’est mêlé à la bataille entre les quatre clubs de la capitale, Reykjavik (76 titres à eux quatre depuis 1912). Et tout ça dans une petite bourgade de seulement 8 000 habitants, qui a vu naître un certain Hakon Haraldsson. Dans un pays de 400 000 habitants, ça peut paraître moins impressionnant, mais le petit port au nord de la capitale est considéré comme le petit Poucet. «Seulement» 29 matchs en Coupes d’Europe, la dernière fois en 2008, mais un ancien géant que personne n’a oublié sur la Terre de Glace.
Ungmennafélagio Stjarnan – Islande – 18 000 habitants
Contrairement à Akranes, Stjarnan est un vrai petit du championnat islandais. Un seul titre décroché en 2014, en passant devant le leader à la dernière journée, puis un beau parcours en qualifications en Ligue Europa, notamment la victoire face au Lech Poznań au 3e tour. Avant d’affronter l’Inter, et évidemment de se faire sortir (0-9). Mais ce club, basé dans le quartier de Garðabær, est surtout connu pour ses célébrations fantasques, souvent à base de pêche ou de plongeon. Une vraie « banlieue » de Reykjavik, au bord de l’eau.
Dans la ville au nom imprononçable de Rrogozhinë, l’Egnatia est sorti de nulle part. Fondé en 1964, le club n’a pas gagné un seul titre majeur jusqu’en 2023. Et depuis, le palmarès est immense : 2 championnats (2024 et 2025), 2 Coupes d’Albanie (2023 et 2024), et 1 Supercoupe d’Albanie (2024). Ajoutez à ça deux finales perdues, et vous comprendrez que pour un bled de 12 000 personnes, c’est irréel. Parce que, comme souvent dans ces pays, ce sont les clubs de la capitale qui raflent tout, et Tirana ne fait pas exception : 63 titres partagés entre ses trois équipes. Et comme les autres de la liste, ils tentent de se frayer un chemin dans les qualifications pour les coupes d’Europe, sans grand succès pour l’instant (à part l’élimination du Dinamo Minsk cet été). Regardez le championnat albanais, vous ne serez pas déçus.
En 2018, la touriste française Tiphaine Véron disparaissait au Japon alors qu’elle s’apprêtait à visiter les temples de Nikko. Depuis, sa famille se bat pour faire progresser une enquête délaissée par la police nippone. Enlèvement, séquestration, meurtre? Nous sommes partis sur ses traces.