- Serie A
- 16e journée
- Inter/Napoli
Milito/Cavani, duel de goleadors
Le duel entre l'Inter et le Napoli, ce soir, est aussi celui entre deux des plus grands buteurs en circulation : Edinson Cavani et Diego Milito. L’occasion de les opposer et de les départager, sur des critères bien à nous, évidemment.
Les cheveux longs
Diego Milito et Edinson Cavani, c’est, avant tout, une histoire de buteurs sud-américains aux cheveux longs. Dans la pure dynastie des Kempes, Batistuta, Zamorano ou Salas, les deux attaquants font perdurer la tradition. Des cheveux au vent lorsqu’ils courent pour célébrer un but, des cheveux qui volent lorsqu’ils placent un coup de tête. Autrement plus classe que la boule à zéro d’un Jan Köller, la crête d’un El Shaarawy ou les implants d’un Rooney. S’il faut les distinguer, il faut évidemment suivre leur évolution. Lorsqu’il débarque à Palerme, en 2007, Cavani affiche déjà une longue crinière. Et avant ? Les images de lui avec le maillot de Danubio, en Uruguay, le montrent également avec les cheveux longs. Un puriste, en gros. Quant à Milito, il a, pour sa part, toujours eu le cul entre deux chaises. À l’époque du Racing Club, il arbore des cheveux mi-longs, qu’il va laisser pousser au Genoa, avant de les raccourcir à Saragosse. Finalement, à l’Inter, il opte pour la coupe intermédiaire. Ni courte, ni longue. On préfère les véritables partis pris.
VICTOIRE : Edinson Cavani.
Le sosie
On ne va pas se mentir : il n’y a rien de mieux que les sosies. Fred et Francis Perrin, Lorànt Deutsch et Pavel Nedvěd, David Villa et Jean-Pascal, Olivier Giroud et Benoit Costil… À chaque fois, ça fonctionne et c’est rigolo. Et au jeu des sosies, Diego Milito fait très fort. Pourquoi ? Parce qu’il en a plusieurs, selon les époques. L’attaquant de l’Inter est d’abord le portrait craché d’Enzo Francescoli, l’ancien attaquant de l’Uruguay, dont Zizou était fan au point de baptiser son fils Enzo. Francescoli et Milito ont même poussé le vice encore plus loin : en jouant tous les deux, au cours de leur carrière, au Genoa. Mais Diego ne s’arrête pas aux frontières du football. Car il est aussi le sosie d’un jeune Sylvester Stallone. Pas la version botoxée d’aujourd’hui qui ne ressemble plus à grand-chose, hein. Le Stallone des premiers Rocky, fin des années 70. Costaud. Edinson Cavani, lui, est bien moins marrant. On a beau lui chercher des sosies, personne n’a encore trouvé. D’ailleurs, toutes les suggestions sont bonnes à prendre.
VICTOIRE : Diego Milito.
Le palmarès
Forcément, à la fin d’une carrière, on aime bien regarder en arrière et voir ce que l’on a accumulé dans sa vitrine. Cavani et Milito n’ont pas le même âge, certes. L’Uruguayen a 25 ans, l’Argentin 33. Ce dernier a donc eu plus de temps pour amasser les trophées. Et pour être tout à fait juste, il faut signaler que la plupart de ses titres ont été glanés avec l’Inter, lors des dernières saisons. Laissons donc le temps à Cavani. Mais bon, pour le moment, force est de constater que l’ancien du Genoa est devant. À son tableau de chasse : un Scudetto, deux Coupes d’Italie, deux Supercoupes d’Italie, une Ligue des champions, un Mondial des clubs et un championnat d’Argentine. À ces titres s’ajoutent les deux buts décisifs inscrits en finale de Ligue des champions, qui resteront évidemment gravés dans l’histoire du club nerazzurro. Le Matador, de son côté, ne compte encore que trois trophées dans sa hotte : un championnat d’Uruguay, une Coupe d’Italie, et une Copa América. Mais on est prêts à parier que Cavani en gagnera d’autres lors des prochaines années. Peut-être à Naples. Peut-être ailleurs.
VICTOIRE : Diego Milito.
Les ratés
Milito et Cavani sont des avants-centres exceptionnels. Il n’y a qu’à regarder les chiffres pour s’en convaincre. Au cours de leur carrière, toutes compétitions confondues, l’Interista et le Napolitain ont respectivement inscrit 233 et 148 buts. Pas loin de 400 à eux deux. Ils peuvent même se vanter chacun d’avoir inscrit un quadruplé en 2012. Milito y est parvenu lors d’un match de championnat contre Palerme en février (4-4), tandis que Cavani a réalisé cet exploit en Europa League, contre le Dnipro Dnipropetrovsk (4-2). Comme il est difficile de les départager par rapport à leur efficacité devant le but, prenons le critère inverse, à savoir la capacité à rater des buts tout faits. Or, dans cette catégorie-là, Milito se détache. Après avoir tout gagné avec l’Inter, il a connu une période de doute, avec des ratés incroyables. On se souvient, au hasard, de ceux contre l’Atalanta, Lille (vidéo) et même contre Cagliari, il y a quelques jours. Cavani, pour sa part, ratait souvent des buts tout faits du temps de Palerme. Mais depuis son arrivée à Naples, il est assez rare qu’il rate sa cible lorsque les filets lui tendent les bras. Tant mieux pour le cœur (fragile) de Mazzarri.
VICTOIRE : Edinson Cavani.
La famille
Pour un footballeur, on connaît l’importance du cocon familial. Edinson cavani a aujourd’hui une vie tranquille, avec sa femme Maria Soledad et leur fiston né l’année dernière, Bautista. Enfant, il a toujours été plongé dans l’univers du football. De fait, son père, Luis Cavani, a été un joueur évoluant en première division uruguayenne, et qui compte même quelques sélections en équipe nationale. Edinson a deux frères : Walter Guglielmone, son demi-frère, un ancien d’Ajaccio qui évolue aujourd’hui en deuxième division chinoise, et Cristian Cavani, défenseur du FC Salto, D2 uruguayenne. La famille Milito, on la connaît mieux. Les parents n’avaient rien à voir avec le monde du football, et pourtant, les deux fistons, Diego et Gabriel, sont devenus footballeurs. Le plus jeune des deux a joué à l’Independiente, Saragosse et au Barça, et vante 42 sélections en équipe d’Argentine. Mais bon. Même si le mec a un joli palmarès, il a passé la moitié de sa carrière à l’infirmerie. Donc, juste pour le kif, on donne le point à Cavani. Un point qui lui donne la victoire finale, ce qui, au final, est assez juste si l’on considère la forme actuelle des deux joueurs. Deux putain de joueurs, quand même.
VICTOIRE : Edinson Cavani.
Ci-dessus, Walter Guglielmone, le demi-frère de Cavani, lors de sa présentation à l’Esporte Clube Pelotas, et ci-dessous, Edinson avec son frangin Cristian. Bah voilà, on l’a trouvé, son sosie.
Score final :
Diego Milito – Edinson Cavani 2-3
Eric Maggiori