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Michaël Isabey : « C’est toute la région de Sochaux qui peut s’écrouler »

Propos recueillis par Enzo Leanni

Durant une dizaine d'années, Michaël Isabey a porté les couleurs du FC Sochaux-Montbéliard. Le natif du Doubs a tout connu à Bonal, jusqu’à devenir le capitaine des Lionceaux. Vainqueur de la Coupe de France et de la Coupe de la Ligue, il est ensuite devenu le responsable de la préformation. C’est avec des trémolos dans la voix qu’il revient sur la rétrogradation du club en National.

Michaël Isabey : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>C’est toute la région de Sochaux qui peut s’écrouler<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Qu’est-ce que t’évoque la probable relégation administrative du FC Sochaux-Montbéliard ?

Je suis abasourdi, sonné. L’avenir du club est difficile à imaginer. C’est très flou, on ne peut pas se projeter. Voir le club dans cette situation est très dur à vivre. Je ne suis pas pessimiste, peut-être un peu résigné, mais je suis surtout triste. Le club tombe, c’est une vraie descente aux enfers. Maintenant, il va falloir rapidement envisager la suite, même si c’est compliqué en l’état actuel. Les dix prochains jours vont être très importants.

L’atmosphère dans la région est-elle pesante aujourd’hui ?

On sent un poids immense depuis quelques jours. Beaucoup, beaucoup de personnes sont amoureuses de ce club, le FC Sochaux a une vraie valeur dans la vie de tous les jours pour l’agglomération et cet événement nous le montre encore. Peut-être que ces gens ne revivront plus jamais de telles émotions au stade Bonal… Mais les manifestations dans les rues pour apporter un soutien montrent que le club ne sera jamais mort.

Quelles vont être les conséquences sur la ville et le territoire ?

Ça va avoir de grandes répercussions qui vont au-delà du football. Le FCSM permettait de faire vivre la région, de la dynamiser. Les entreprises, les partenaires, les supporters avaient tous un intérêt pour le club. On va en sortir touché, blessé et c’est difficile à avaler. Les partenaires qui aident le club depuis des années se retrouvent très affaiblis par la situation.

Ça t’attriste que le football français, dans son ensemble, n’aide pas davantage un club phare comme le FCSM ?

Je pense que beaucoup de clubs ont des difficultés propres. Il faut comprendre qu’ils ont d’autres choses à gérer. Auparavant, Strasbourg a dû se relever seul après être tombé. Ça peut arriver à n’importe quel club, c’est le cas à Sedan et à Nancy. Beaucoup sont en délicatesse à cause de l’argent. C’est pour ça que j’espère que Sochaux va pouvoir compter sur son centre de formation. On doit se battre pour garantir la survie du centre, parce que la survie du club tout entier passera par là.

Il faut surtout maintenir la bonne santé du centre de formation, puisque c’est ça qui va approvisionner l’équipe première. C’est le joyau du club.

Quelles sont les pistes de réflexion pour remettre le club sur les bons rails ?

Il faut prévoir que des personnes vont se battre pour trouver un plan d’action et repartir de l’avant. J’en suis convaincu, j’ai confiance en certains responsables et entreprises de la région pour réactiver tout ça. Il y a des amoureux du club qui savent que c’est toute une région qui peut s’écrouler. J’espère qu’il y aura assez de soutiens, car c’est sur le plan financier qu’il faut nous aider. Il faut surtout maintenir la bonne santé du centre de formation, puisque c’est ça qui va approvisionner l’équipe première. C’est le joyau du club. Le futur du club passera par son centre. C’est souvent le cas dans ces situations. Quand l’économie ne va pas bien, on s’appuie sur les jeunes qui ne coûtent pas très cher. Le travail qu’on fait depuis des années au centre ne se perdra pas, mais il faut voir sur le long terme, car ça ne se fera pas en un jour. Ça va être un travail de longue haleine. Le mal est déjà fait, donc il faut penser à la suite étape par étape.

 

(Photo by Sebastien Bozon/Icon Sport)
(Photo by Sebastien Bozon/Icon Sport)

Est-ce qu’un exemple comme Strasbourg peut servir de motif d’espoir pour les années à venir ?

C’est sûr qu’il faut regarder du côté de Strasbourg et de leur travail pour avancer. Malgré tout, ils ont mis une dizaine d’années pour revenir dans l’élite (six en réalité, NDLR). C’est un très long chemin, mais il faut se dire que le club ne sera pas mort.

Quel message pourrait adresser l’ancien capitaine pour convaincre des investisseurs d’aider le club ?

Le message est très clair pour moi. C’est un club historique qui a fait vivre le football français et qui le fait encore vivre aujourd’hui quand on voit Ibrahima Konaté et Marcus Thuram en équipe de France, ou Skelly Alvero qui a signé à Lyon. Ce ne sont pas des investissements à perte, au contraire. Un jour ou l’autre, il y a des retombées positives. Au vu de la ferveur autour du club et des nombreux messages de soutien des derniers jours, je pense que c’est une bonne nouvelle pour le futur repreneur.

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Propos recueillis par Enzo Leanni

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