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Il faut sauver le soldat Sochaux !

Par Raphaël Brosse

La DNCG devrait entériner, ce mardi, la rétrogradation administrative de Sochaux en National. Le spectre du dépôt de bilan pointe à l’horizon. Et c’est d’autant plus dramatique que le club franc-comtois occupe une place à part dans l’histoire du football hexagonal.

Illustration during the Ligue 2 BKT match between Sochaux and Bastia at Stade Auguste Bonal on April 30, 2022 in Montbeliard, France. (Photo by Vincent Poyer/FEP/Icon Sport) - Photo by Icon sport
Illustration during the Ligue 2 BKT match between Sochaux and Bastia at Stade Auguste Bonal on April 30, 2022 in Montbeliard, France. (Photo by Vincent Poyer/FEP/Icon Sport) - Photo by Icon sport

Certes, l’information ne fait pas les gros titres. Il faut dire que la concurrence, incarnée notamment par les rumeurs mercato et l’agaçant feuilleton Mbappé-PSG, est rude. On ne peut cependant rester insensible à la disparition probable d’un monument du foot français. Le 28 juin dernier, le FC Sochaux-Montbéliard était rétrogradé administrativement en National, après s’être présenté devant la DNCG avec un trou de 22 millions d’euros dans son budget. Depuis, les dirigeants se sont employés à trouver des solutions pour combler ce déficit abyssal. Entre ruptures de contrat et transferts, pas moins de 19 joueurs (!) sont partis, afin de libérer de l’espace dans la masse salariale. Le directeur général, Samuel Laurent, s’est quant à lui envolé pour Hong-Kong dans le but de rendre visite à Zhong Naixiong, le président fondateur du conglomérat chinois Nenking – actionnaire majoritaire du FCSM – et le convaincre de remettre la main au pot. En vain, selon L’Équipe et la presse locale. Sauf improbable retournement de situation, le gendarme financier devrait donc entériner, ce mardi après-midi, la décision prise en première instance. La chute pourrait ne pas s’arrêter là, puisque le club du Doubs risque, tout simplement, de déposer le bilan. Autrement dit, le Lionceau n’est pas encore mort, mais le diagnostic à venir ne laisse, hélas, guère de place à l’optimisme.

Sochaux a toujours fait partie du paysage

Au cours des années écoulées, les exemples de clubs brutalement retombés dans le monde amateur en raison d’une gestion financière scabreuse sont légion. Sauf qu’en l’occurrence, il ne s’agit pas de n’importe quel club. Sochaux, ce fut le premier de l’Hexagone à prendre, au début des années 1930, le virage du professionnalisme, engrangeant rapidement deux titres de champion de France (1935, 1938) et restant longtemps détenteur du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66). Sochaux, jusqu’en 2015 (et une vente synonyme de début des ennuis), c’était Peugeot, sa gestion paternaliste et des ateliers qui, encore aujourd’hui, jouxtent le stade Bonal. Une identité marquée et une fierté pour une région frappée par la désindustrialisation. Sochaux, ça a souvent été le poil à gratter sympathique du championnat, capable de battre n’importe quel cador sur sa pelouse, de coller un 4-0 au Borussia Dortmund en C3 et de s’offrir une petite Coupe de temps en temps. Sochaux, c’était Roger Courtois et Bernard Genghini, Albert Rust et Teddy Richert, Robert Pintenat et Pierre-Alain Frau. En fait, Sochaux a toujours fait partie du paysage. Et c’est sans doute la raison pour laquelle on a beaucoup de mal à admettre qu’il puisse ne plus en être.

Bien sûr, il reste toujours un espoir. Celui, bien mince, qu’un repreneur débarque dans les prochains jours, injecte immédiatement des liquidités et remette tant bien que mal la structure doubiste à flot. En cas de dépôt de bilan, en revanche, il faudra beaucoup de courage et de patience. Et, pourquoi pas, s’inspirer de Strasbourg. Reparti en CFA 2 (l’équivalent du National 3) en 2011, le Racing avait eu besoin de cinq ans pour remonter en Ligue 2, six pour revenir en Ligue 1. Il y avait alors un nouveau projet, incarné par Marc Keller. Et un peu de réussite, aussi, quand l’affaire Luzenac avait permis aux Alsaciens d’être repêchés en National en 2014. Pendant cette période tourmentée, le RCSA avait pu compter sur un engouement jamais démenti et un soutien sans cesse grandissant. À voir les images du rassemblement ayant eu lieu samedi à Montbéliard, on ne peut que penser que le peuple jaune et bleu, lui non plus, n’abandonnera jamais les siens. En ces temps troublés, c’est déjà un petit symbole d’espérance auquel se raccrocher.

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