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Mercato : la Premier League et le reste du monde

Par Julien Faure
4 minutes

De nouveau partie sur les chapeaux de roues en matière de dépenses, la Premier League vit un énième mercato agité. Bien loin de ses concurrents européens, mais finalement, comme d’habitude.

Mercato : la Premier League et le reste du monde

C’est déjà la fin du mois, vous n’avez plus un rond en poche et voilà que votre pote anglais qui les a toujours plus profondes vous propose d’aller dîner dans le dernier resto tendance du moment. Problème, il n’est pas du genre à inviter. Manque de bol, alors que vous avez déjà passé toute la saison à vous priver du petit plaisir du vendredi, voilà que le choix est double : soit vous suivez, et vous enclenchez une spirale destructrice, soit vous passez, et voyez votre ami enchaîner les plaisirs sans vous.

Cette deuxième option, c’est celle que la plupart des grands championnats européens doivent adopter face à la puissance financière de la Premier League. Encore parti sur des bases très élevées, et alors que l’ouverture précoce du mercato pour le Mondial des clubs a incité la plupart de ses clubs à casser leur tirelire encore plus tôt que d’habitude, le championnat anglais se distingue à nouveau par un marché des transferts où les chèques affichent des montants de plus en plus hauts. Un phénomène qui perdure, et devient petit à petit la norme.

Money, money, money

Alors que les droits télé des quatre prochaines années promettent un pactole toujours aussi épais aux équipes de première division (1,95 milliard à se partager chaque année jusqu’en 2029), les clubs anglais continuent de mettre la main à la poche malgré des audiences en baisse. Quand dans le même temps, la Ligue 1 crève la gueule ouverte et se tourne vers une nouvelle stratégie, mais que la Serie A tire son épingle du jeu avec… DAZN, la PL se délecte (à raison ?) de son pactole pour faire quelques folies.

Pêle-mêle, on peut déjà citer Martin Zubimendi pour 70 millions à Arsenal, Jamie Bynoe-Gittens (64) à Chelsea, Thierno Barry (30) à Everton, Florian Wirtz (125) à Liverpool, Tijani Reijnders (55) à Manchester City, Habib Diarra (31) à Sunderland, Todibo (40) à West Ham ou Jørgen Strand Larsen (27) à Wolverhampton. Tous les clubs dépensent, peu importent leurs ambitions. D’ailleurs, d’autres transferts aux sommes astronomiques devraient bientôt se concrétiser, comme pour Hugo Ekitike ou Victor Gyökeres pour ne citer qu’eux.

La tendance n’est pas nouvelle, mais la Premier League est en lice pour battre son meilleur total des dernières années en matière de dépenses estivales. Avec déjà environ 1,6 milliard dépensé peu avant la mi-mercato, les clubs anglais ont les 2,8 milliards de l’intersaison 2023-2024 dans le viseur, alors que les 2,3 milliards de l’été dernier pourraient bien être rapidement avalés. Si la majorité des gros mouvements semble être passée, les panic buy n’ont pas encore pointé le bout de leur nez.

Loin, loin, très loin des autres

Surtout, c’est le décalage avec les autres grands championnats qui interpellent. Si, à l’exception de Chelsea ou de Manchester United, la plupart des clubs semblent avant tout se renforcer sur leurs points faibles peu importe le coup, ils mettent la concurrence dans le rétro. Seul championnat à avoir dépassé le milliard de dépenses (l’Italie, deuxième, n’est qu’à 614 millions), la Premier League affiche déjà un déficit cumulé de 801 millions, contre 732 à la fin du mercato l’été dernier. Si seule la Ligue 1 connaît une balance positive avec 195 millions de profits cet été, la Bundesliga (455 millions dépensés) et la Liga (379) sont restées relativement sages jusqu’ici, dans la lignée du mercato d’été 2024, avec un déficit de 13 et 20 millions au 21 juillet. Même la Saudi Pro League ne suit pas le rythme, avec une balance négative de « seulement » 98 millions. De quoi constater un écart irrattrapable d’ici fin août.

Il faut toutefois observer que la Premier League se nourrit aussi par elle-même. Preuve en est en constatant que plusieurs des grosses transactions de l’été ont été effectuées au sein même du royaume. Matheus Cunha (74 millions), Rayan Aït-Nouri (36), Noni Madueke (55), Djordje Petrovic (28), João Pedro (63), Liam Delap (35), Milos Kerkez (46), Anthony Elanga (61), Mohamed Kudus (63) sont ainsi tous restés en Premier League pour des montants colossaux. Une façon aussi de faire tourner la machine, alors que les grandes manœuvres ne sont pas terminées. Car si rien n’est encore signé de leur côté, Bryan Mbeumo, Yoane Wissa, Marc Guéhi, Ilya Zabarnyi ou Alexander Isak pourraient bien bouger, tout en restant outre-Manche, de quoi continuer de garnir les caisses anglaises. De là à parler de modèle vertueux ? Les clubs anglais ne sont en tout cas aucunement en danger, dépensent des sommes qu’ils peuvent étaler sans sourciller et emboîtent finalement le pas des dernières campagnes. Même s’ils ont pris la dernière Ligue Europa et la Ligue Conférence, les clubs anglais ne dominent pas pour autant outrageusement en Ligue des champions (pour l’instant ?), voilà pour le lot de consolation.

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Par Julien Faure

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