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Lassine Sinayoko, l’agile du Mali
De retour en forme avec Auxerre avant la Coupe d’Afrique des nations, Lassine Sinayoko porte une grande partie des espoirs du Mali dans le tournoi. L’attaquant de 26 ans se doit d’assumer cette pression, alors que les Aigles jouent déjà une partie de leur avenir face à l’épouvantail marocain.
S’il avait fallu miser sur un mec, il n’aurait certainement pas eu la faveur des pronostics. Et pourtant, au moment de se trouver un homme pour débloquer un match jusqu’alors verrouillé face à la Zambie, c’est bien lui qui s’en est chargé. Un corner très mal défendu, un ballon qui traîne : il n’en fallait pas plus à Lassine Sinayoko pour crocheter le dernier défenseur et envoyer une praline sous la barre, pensant que son sixième but en 20 sélections offrirait alors la victoire au Mali.
[⚽ VIDÉO BUT] 🏆 #CAN2025 #MALZAM 🇲🇱🤯 Lassine Sinayoko délivre le Mali sur un but gag ! 😬 Quelle erreur de la défense zambienne sur corner ! 🔥 1-0 pour les Maliens !#beINCAN2025 https://t.co/hPewbSO4B6
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) December 22, 2025
Le succès aurait été au rendez-vous si son missile n’avait pas choisi le mauvais côté du montant quelques minutes plus tard. Au sein d’une attaque malienne en manque d’inspiration, c’est bien l’Auxerrois qui s’est montré le plus à son aise, après avoir notamment vu El Bilal Touré manquer un penalty. Insuffisant pour débuter par une victoire (nul 1-1), mais preuve que si les Aigles veulent aller loin dans cette CAN, cela passera forcément par de belles prestations du buteur fan de MMA.
Le meilleur des moments
Il faut dire que l’attaquant formé à Auxerre s’est appliqué à faire les choses bien. Près de quatre mois après son départ avorté vers Lens, il a retrouvé sa pleine confiance juste avant de s’envoler pour le Maroc. « Sur le coup, c’est vrai que ça a beaucoup parlé, confiait récemment à Ligue 1+ celui qui sera en fin de contrat au terme de la saison. Même avec le coach (Christophe Pélissier, NDLR), on en a discuté. Psychologiquement, ce n’est pas toujours facile, mais ce club m’a tout donné, je l’admire et je ne peux pas partir en guerre. » Après n’avoir trouvé le chemin des filets qu’une fois en douze journées de Ligue 1, l’intéressé a de nouveau enfilé sa cape de héros d’un club contre Metz, puis avec un doublé contre Lille (malgré la défaite des Icaunais). Une belle manière de remettre les pendules à l’heure avant de quitter les siens pour, il l’espère, de longues semaines.
Ce n’est pas toujours facile, mais ce club m’a tout donné, je l’admire et je ne peux pas partir en guerre.
Droitier mais considéré comme meilleur frappeur du gauche par Pélissier, l’attaquant espère faire autant valoir sa polyvalence sur le front de l’attaque sous les ordres de Tom Saintfiet. Et assumer ce rôle de leader en devenir, lui qui dispute sa troisième Coupe d’Afrique des nations (il n’était entré que pour 15 minutes contre la Mauritanie il y a quatre ans). Aux côtés notamment du feu follet Dorgeles Nenê et de plusieurs connaissances de l’Hexagone (El Bilal Touré donc, mais également Kamory Doumbia ou la révélation lensoise Mamadou Sangaré), le natif de Bamako se sait très attendu.
Un Aigle n’a pas peur d’un épouvantail
Quart-de-finaliste voilà deux ans (battu en prolongation par la Côte d’Ivoire, futur vainqueur), le Mali sait que Sinayoko peut s’avérer une arme décisive pour faire aussi bien, voire mieux comme l’espère son sélectionneur Tom Saintfiet. Arrivé en 2024, le Belge retrouve le continent africain avec une grande ambition après un court passage par les Philippines. Avec déjà l’obligation de rebondir ce vendredi face au Maroc, hôte de la compétition et principal favori à la victoire finale. « Nous avons de très bons joueurs, un mélange équilibré de jeunes talents et de joueurs expérimentés, techniques et puissants », confiait-il ces derniers jours en conférence de presse.

Un registre dans lequel s’inscrit parfaitement celui qui est un grand fan de Neymar et Allan Saint-Maximin et qui a commencé sa carrière dans la peau d’un joueur attiré avant tout par le dribble. « En grandissant, surtout dans une équipe qui joue sa peau, on doit prendre moins de risques, développait encore le garçon, devenu plus décisif ces dernières saisons, sur le plateau de Ligue 1+. Ce genre de joueur s’efface un peu, mais j’ai toujours aimé jouer comme ça. » Son évolution se ressent particulièrement à la lecture de sa réussite à la CAN, lui qui chiffre désormais quatre caramels en sept apparitions dans la compétition. Finaliste en 1972, le Mali attend toujours l’homme providentiel qui pourra l’amener sur le toit de l’Afrique. Pour cette fois, la meilleure carte se nomme Lassine Sinayoko.
La Zambie arrache le nul face au MaliPar Tom Binet



























