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Marchetti, le retour du banni

Eric Maggiori
6 minutes
Marchetti, le retour du banni

Federico Marchetti a tout connu. En 2010, il est le gardien de la Nazionale lors de la Coupe du monde 2010. Puis plus rien. Le néant. Revenu à son plus haut niveau avec la Lazio, il retrouve pour la première fois le maillot de la Squadra. Enfin.

C’était quasiment devenu une affaire d’état. Un plaidoyer. Federico Marchetti en Nazionale. Il le fallait, c’était inévitable, la plèbe le réclamait. Après deux années et demie à faire le difficile, Cesare Prandelli a fini par craquer. Le portier de la Lazio fait bien partie du groupe qui affrontera demain soir les Pays-Bas. Titulaire, peut-être pas, mais c’est déjà un immense pas en avant. Car Marchetti, depuis ce maudit été 2010, a véritablement tout connu. Le pire comme le meilleur. D’abord mis hors du groupe à Cagliari par son président, Cellino, il finit par rebondir à la Lazio après un an d’inactivité. C’est à Rome qu’il retrouve petit à petit ses sensations. Après une première saison positive, il réalise une première partie de saison 2012/13 tout simplement monstrueuse. Meilleur gardien de Serie A selon tous les observateurs du football transalpin, il semblait impossible que le sélectionneur national continue de l’ignorer. D’autant qu’à 29 ans (il fêtera ses 30 ans après-demain), Marchetti n’a plus de temps à perdre. Buffon n’est pas éternel, et le meilleur gardien de ces dix dernières années prendra certainement sa retraite internationale après la Coupe du monde 2014. Il faudra alors prendre la relève.

De rien à tout, puis à nouveau rien

Dire que Federico Marchetti a eu un mental d’acier serait presque réducteur. Beaucoup, dans la même situation que lui, auraient sombré. Retour en arrière, en 2008, très exactement. Massimo Cellino, le président de Cagliari, fait venir un gardien quasiment inconnu au bataillon, en provenance d’Albinoleffe, en Serie B. En quelques mois, Marchetti va s’imposer comme le titulaire indiscutable dans les cages du club sarde. Il va exploser aux yeux de tous le 25 janvier 2009. Un peu comme si le destin le savait déjà, ce jour-là, Cagliari se déplace à Rome pour y affronter la Lazio. Marchetti réalise un match ahurissant, en sortant deux pénaltys dans la même rencontre. Cagliari s’impose 4-1 au Stadio olimpico et entre dans le collimateur des grands clubs italiens. Quelques mois plus tard, Marcello Lippi le convoque pour un match amical contre l’Irlande du Nord et le fait jouer titulaire. Une première réussite. Le gardien originaire de Bassano del Grappa, près de Venise, devient le vice-Buffon. À tel point que lors de la Coupe du monde 2010, lorsque le portier de la Juve se blesse dès le premier match de la phase de poules, c’est lui qui enfile les gants. Il va défendre les cages de la Nazionale face au Paraguay, à la Nouvelle-Zélande et à la Slovaquie. Mais son intérim correspond au fiasco azzurro. L’équipe championne du monde en titre est éliminée dès le premier tour et Marchetti sait qu’il n’est pas exempt de tout reproche sur certains buts encaissés.

Après cela, le gardien part en vacances pour oublier cet évènement malheureux, mais son calvaire ne fait que commencer. Quelques jours plus tard, il fait ouvertement part de son envie de s’engager avec la Sampdoria, qui vient tout juste de se qualifier pour le tour préliminaire de la Ligue des champions. Une déclaration qui ne plaît pas du tout à Cellino, qui décide non seulement de ne pas le vendre, mais aussi de le rétrograder au poste de troisième gardien. La saison 2010/11 commence et Marchetti ne joue plus, laissé seul, hors du groupe. Il s’entraîne à part, avec son agent qui tente tant bien que mal d’arranger la situation, et ne reçoit même pas le soutien de ses anciens coéquipiers, effrayés à l’idée de se retrouver dans la même situation. Débute une année de solitude, de doutes et d’attente. Finalement, son sauveur se nomme Claudio Lotito. Le 5 juillet 2011, le président de la Lazio lâche 5 millions d’euros pour le faire venir à Rome. La peine est purgée.

Il dégoute la Juventus

Évidemment, Marchetti doit tout reprendre à zéro. Il n’a plus joué depuis un an, doit retrouver ses sensations sur des matchs officiels et surtout s’adapter à un nouveau club, qui cultive d’autres ambitions que son équipe précédente. Les débuts sont en demi-teinte. Le portier doit, en plus, faire oublier Fernando Muslera, qui avait su gagner la sympathie des tifosi laziali au fil des années. Au cours de la saison, Marchetti monte en puissance, même si cela ne suffit pas à convaincre Cesare Prandelli de lui donner sa chance. Jusqu’au dernier moment, le chevelu espère faire partie du groupe qui ira disputer l’Euro 2012. Mais il doit se résigner. Prandelli mise sur ses valeurs sûres, à savoir Buffon, De Sanctis et Sirigu. Ce n’est que partie remise. La nouvelle saison commence et le gardien de la Lazio entre alors dans une nouvelle dimension. Dès les premiers matchs, on sent que quelque chose a changé. Il est plus sûr de lui, plus hargneux. Bref, plus fort. Le 17 novembre, la Lazio se déplace à Turin, pour y affronter la Juve. Marchetti réalise un match démentiel et écœure les attaquants bianconeri. La Lazio s’en sort avec un 0-0 qui porte la griffe de son gardien au maillot vert fluo. À partir de là, il devient inébranlable.

Il est décisif face à l’Inter, lors de la victoire 1-0 des siens, mais va surtout envoyer son équipe en finale de Coupe d’Italie quasiment à lui seul. Sa victime ? La Juve, encore. À l’aller, il sort deux parades sur Matri et Vidal qui permettent à son équipe de ne pas sombrer (et de finalement égaliser). Au retour, rebelote, avec un arrêt complètement fou à la 94e minute face à Giovinco. Même les joueurs turinois, à l’instar de Barzagli, s’inclinent face aux prouesses de « Super Market » . Prandelli finit par ne plus pouvoir éviter l’inéluctable. Pour le match amical face aux Pays-Bas, à disputer demain soir, il insère une quatrième case sur la ligne des gardiens, aux côtés de Buffon, De Sanctis et Sirigu. Cette case est pour Federico Marchetti. « Je vis au jour le jour. Cela fait deux ans et demi que je ne fais plus partie du groupe, j’ai perdu la Nazionale d’une manière absurde. Il y a eu des moments très durs, mais j’ai compris que, dans la vie, il y a toujours pire. Je vois désormais les choses différemment en tant que personne, je suis presque content de ce que j’ai vécu, cela m’a rendu plus fort et cela m’a fait voir tant de choses d’une autre manière » , a affirmé le gardien. Qu’on se le dise : Federico a retrouvé la Nazionale. Et il n’est pas près de la quitter à nouveau.

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Eric Maggiori

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