M.Chamakh : «Prêt à manger du Marseillais»
Toujours dispo et souriant, Marouane Chamakh, terreur des défenseurs de Ligue 1, répond avec humour et engagement physique au questionnaire. Déterminé à atteindre la barre des dix buts en championnat (il en est à 6), à se qualifier pour la Ligue des Champions, et à remporter un trophée cette saison avec Bordeaux, ce qu'il trouverait «très beau», l'attaquant girondin déroule et tacle Plestan, qui n'a qu'à pas pleurer.
Marouane, à quelques heures du déplacement à Marseille, en championnat, comment sens-tu le groupe ? Es-t-il prêt à croquer du Sudiste ? Oui, tout à fait ! Nous sommes prêts à manger du Marseillais ! (Rires) Disons que nous sommes bien, et dans un bon état d’esprit. Il ne faut pas tomber dans un excès de confiance, mais plutôt essayer de continuer à véhiculer ce que nous montrons ne ce moment, tout simplement.
Le Stade Vélodrome réussit plutôt bien aux Girondins depuis plusieurs saisons. Comment expliques-tu cela ? Ceci est vrai. C’est un match toujours un peu particulier, notamment entre supporters, avec une pression en plus, que nous arrivons peut-être mieux à gérer qu’eux.
Hormis Pierre Ducasse, buteur régulier au Vélodrome, tu penses que c’est vraiment ce qui fait la différence ? Oui, c’est peut-être ça. De plus, Marseille est actuellement un peu moins bien chez lui, contrairement à nous, sachant que nous arrivons aussi à gérer nos sorties à l’extérieur. Donc, ça ne peut qu’aller, avant de nous y rendre ! Je sais aussi que Cavenaghi, notre buteur (12 buts), va se créer des occasions. Et avec le talent et la réussite qu’il a, il arrivera à faire la différence. Quant à Pierre, même s’il joue peu en ce moment, je pense qu’il peut avoir sa chance, au vu du roulement que fait le coach, comme la saison dernière, quand il entre en jeu (en première période, NDLR), et qu’il marque le but de la victoire (dans le temps additionnel). J’espère juste qu’il pourra rééditer cela… lui, la nouvelle bête noire de Marseille !
Tu n’as pas joué face à Lille la semaine passée, car tu étais suspendu. Par conséquent, dans quel état d’esprit es-tu ? Je me sens très bien, mais j’étais dégoûté de ne pas disputer ce match, et que l’on n’ait pas pu distancer les autres. Mais personnellement, franchement, je me suis senti un peu gêné et coupable en même temps, comme si j’étais devenu un fainéant ! J’étais au chaud, je regardais les autres jouer, tandis qu’ils se donnaient à fond. C’est vraiment bizarre comme sentiment, et je n’aime pas ça du tout ! A la limite, je préfère ne pas regarder le match et demander le résultat, plutôt que de me dire que j’aurais pu faire ceci ou cela.
Justement, les Dogues, habitués à manger du Maroilles, n’ont pas pu goûter au Marouane. Et pourtant, ils se sont faits bouger et semblent en pleurer encore aujourd’hui. Qu’est-ce que ça t’inspire, huit jours après ? Non mais Plestan, faut qu’il arrête de pleurer ! Je trouve que c’est un bon joueur, mais de là à dire que l’on ne met que des coups et que nous ne jouons pas… Non, non, il se trompe et ça n’a rien à voir. Il n’y a qu’à regarder nos statistiques, qui indiquent que nous avons l’équipe qui joue le mieux, et que notre priorité est de jouer et de marquer des buts. Voilà ! Mais, même s’il y a eu quelques conséquences sur Rio Mavuba, qui est un bon ami à moi, c’était une bonne agressivité. Je suis dégoûté pour lui, mais ce n’était pas intentionnel de notre part.
Pour revenir à un peu de douceur, il paraît que Gourcuff, en breton, ça veut dire… « homme doux » ! Est-ce que Chamakh signifie quelque chose en marocain ? Euh… là, non, je ne sais vraiment pas !
Et pour terminer, as-tu un petit proverbe fétiche ? Oui : « Si tu ne sais pas où tu vas, retourne d’où tu viens ! » .
Propos recueillis par Laurent BRUN, à Bordeaux
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