«Lyon fait moins peur»

Après seize journées de championnat jouées, Bordeaux devance Lyon de cinq points au classement. Cela fait-il de vous les favoris avant le big match ?

Je pense sincèrement que ce sera un match difficile, et que Lyon fait encore partie des favoris pour le championnat. Ce n’est jamais facile de jouer là-bas, et je crois qu’ils seront bien présents, contrairement à leurs dernières prestations (en L1, NDLR), sachant aussi qu’ils auront à cœur de répondre aux critiques. Et quoi de mieux que de le faire devant Bordeaux à domicile ? N’oublions pas que depuis deux ans et demi, nous n’arrivons pas à obtenir des résultats à Gerland. Mais bon, nous sommes aussi conscients que nous avons des arguments à faire valoir. Nous irons donc à Lyon avec beaucoup d’ambitions.

Pensez-vous que le titre, en référence à ce que vous évoquiez la saison passée, peut encore se jouer sur ce genre de confrontations directes ?

J’ai cru en effet au titre, à partir du moment où l’on a battu Lyon (à Bordeaux, 1-0, NDLR). Nous n’arrivions pas à les battre, car ils étaient vraiment en avance sur toutes les équipes du championnat. Et le fait que l’on ait réussi a permis à tous, au club, de penser qu’ils étaient enfin prenables. Cela a été une sorte de déclic qui nous a fait comprendre que l’écart pouvait encore se réduire. La confrontation directe reste importante, mais elle n’est plus déterminante.

L’OL fait-il encore peur aujourd’hui ?

Oui, je pense. Ils ont vécu une période difficile, et ce n’est pas parce qu’ils ont connu des contre-performances que je vais changer d’avis ! Ils font partie des favoris, au même titre que Marseille ou Bordeaux. C’est juste qu’ils font un peu moins peur, parce que l’on sent qu’ils ont maintenant un peu moins d’avance sur les autres. Lyon est moins dominateur à présent, ce qui est un fait nouveau.

Pourtant, le recrutement estival aurait pu laisser penser le contraire…

Quand je vois les efforts faits à l’intersaison, je dis que j’aurais bien aimé avoir une petite partie de leur enveloppe pour recruter ! Ils ont perdu de très grands joueurs, et le contexte économique du football a fait qu’ils ont éprouvé des difficultés à les remplacer –excepté Lisandro. C’est peut-être ce qui fait la différence aujourd’hui. Mais ça reste quand même une équipe référence en France.

Quelles sont les forces et les faiblesses de leur collectif ?

Ce n’est pas à moi de dire ça… J’ai un profond respect pour eux et pour leur entraîneur, donc je ne veux pas commenter ça. Ce qui me préoccupe, c’est Bordeaux. Le mieux placé pour en parler, c’est Claude Puel, pas Laurent Blanc.

Alors, dans quels domaines Bordeaux est-il supérieur à Lyon ?

(Il réfléchit) Dans la régularité, peut-être. C’est ce qui faisait leur force ces dernières années. Il était donc très difficile de leur prendre des points. Là, on voit que certaines équipes y arrivent, et ce, même chez eux. Bordeaux, dans la régularité des résultats, est depuis la saison dernière est aussi fort, sinon plus fort que Lyon.

Est-ce Bordeaux qui fait peur désormais ?

Je crois qu’ils nous craignent, oui. On sait que c’est faisable là-bas, mais faut-il encore faire un grand match, avec un grand Bordeaux, histoire de ramener des points…