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Lionel Messi, l’hommage du peuple
Pour sa dernière en Argentine avec l’équipe nationale, Lionel Messi a été copieusement célébré par le public de Buenos Aires. Un hommage logique pour la Pulga, mais pour lequel il s’est battu sur le terrain car sa relation avec son pays a longtemps été tumultueuse.

Qui aurait pu se douter il y a un peu plus de 20 ans, lorsque Lionel Messi écopait d’un carton rouge face à la Hongrie une minute seulement après sa première entrée avec l’Argentine, que tout un pays lui rendrait hommage de cette façon ? Dans un stade Monumental comme toujours plein à craquer, la Pulga a fait ses adieux à son public en y disputant son dernier match avec l’Albiceleste sur ses terres. Une fête sublimée par une victoire facile contre le Venezuela (3-0), et un doublé pour couronner le tout. Dès l’échauffement, les yeux embués de larmes, l’octuple Ballon d’or a compris que cette ultime soirée sur ses terres serait spéciale. Rejoint par ses trois fils lors de l’hymne national, l’ex-Parisien a vécu une nuit spéciale, sorte de jubilé avant l’heure, alors qu’il lui reste une Coupe du monde à disputer dans neuf mois. « Pouvoir terminer de cette manière, c’est ce dont j’ai toujours rêvé », a-t-il lancé après le succès des locaux.
Du scepticisme à l’idolâtrie
« Être avec mon peuple… Pendant plusieurs années, j’ai ressenti de l’affection à Barcelone, et je la garde encore… Mon rêve était de la vivre ici, dans mon pays, avec mon peuple », s’est-il également livré, mettant le doigt sur un aspect de sa carrière qu’il a longtemps traîné comme un boulet. Parti très jeune en Catalogne, il a rapidement été considéré comme un étranger par ses compatriotes, qui ont eu du mal à accepter le petit gaucher, dont la similitude footballistique est aussi frappante que la différence de caractère qu’il entretient avec Diego Maradona, l’idole du pays. Tandis que l’Argentine comptait sur un réservoir offensif exceptionnel (Ángel Di María, Sergio Agüero, Gonzalo Higuaín, Ezequiel Lavezzi), les échecs successifs de cette génération dorée, notamment lors de la Coupe du monde 2014 et la Copa América 2016, ont encore plus fragilisé la réputation de Messi au pays, accusé d’être un pecho frío, un « sans-couilles » comme dirait Roberto De Zerbi, expert en testicules.
Après une très brève retraite internationale à la suite de l’échec cuisant face au Chili en finale de la fameuse Copa América, Messi a remis le pied à l’étrier. Et c’est sans doute le tournant de son histoire avec son peuple, qui a fini par l’accepter et le porter aux nues. Une première fois lors de la victoire à la Copa América 2021, avant de définitivement inscrire son nom dans le cœur de tous les Argentins en tissant une troisième étoile sur le maillot de l’Albiceleste, en 2022 (ça fait encore mal de l’écrire, d’ailleurs). Depuis, la Pulga est célébrée lors de chaque match avec son équipe nationale. Mais il lui aura fallu plus de quinze ans pour être véritablement adoubé par ses compatriotes, qui l’acceptent vraiment comme l’un des leurs. Et lui aussi a sans doute fait un pas vers l’Argentine, en s’attachant davantage à son devoir national que lors de ses débuts.
Leo Messi emocionado y todavía no arrancó el partido 😢🔟
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— telefe (@telefe) September 4, 2025
Vient maintenant la question de sa dernière danse avec son équipe, en Amérique l’été prochain. À 38 ans, et tranquillement caché en MLS où il fait à peu près ce qu’il veut, l’ancien Barcelonais choisit ses sorties à la carte. Laissé au repos, il ne jouera même pas face à l’Équateur dans la nuit de mardi à mercredi. « Même si je vais bien actuellement, nous préférons ne pas me laisser voyager et devoir jouer un autre match, afin que je puisse me préparer pour la suite, ce qui est important », a-t-il confié. Par « la suite », Messi a nommé la MLS, mais sous-entend clairement le Mondial. Sans doute qu’il arrivera en Amérique du Nord avec un programme aux petits oignons, afin d’extraire les dernières gouttes de son talent et de permettre aux Argentins de défendre leur titre comme il se doit. Et puis, la question de la retraite internationale est souvent périlleuse chez les meilleurs joueurs du monde, à l’image d’Antoine Griezmann avec les Bleus. Partir sur une quatrième étoile, c’est l’assurance de réussir sa sortie.
Lionel Messi a joué son dernier match en ArgentinePar Léo Tourbe