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Lionel Messi, l’Argentine sous haute émotion

Par Andrea Chazy, au Lusail Stadium
Lionel Messi, l’Argentine sous haute émotion

Au Lusail Stadium, le capitaine de l’Albiceleste a libéré les siens d’un poids très, très lourd en ouvrant le score face au Mexique (2-0). Une délivrance à la hauteur de la charge émotionnelle qui enivre la sélection argentine depuis le début de la compétition.

Leo Messi se tient droit, les poings serrés, face au virage bleu et blanc de monde qui fait de l’ombre à la cage gardée par Memo Ochoa. La Pulga aura mis 64 minutes pour apporter une joie intense et sans limite aux dizaines de milliers de hinchas de l’Albiceleste qui ont parfois vendu père et mère pour le voir faire un dernier tour de piste à Doha. Tous les Argentins font ce rêve, chaque nuit depuis le 19 novembre : Messi brandissant le trophée ultime qui le couronnera pour l’éternité. Face au Mexique, Leo Messi n’a pas marqué ce fameux but de légende. Il s’est juste trouvé au bon endroit, au bon moment, pour réceptionner un service parfait d’Ángel Di María avant de le bonifier d’une frappe chirurgicale dans le petit filet d’Ochoa. Une réalisation décisive, certes, puisqu’il a débloqué une partie jusque-là fermée et même ennuyeuse. Mais des buts comme ça, d’une frappe à ras de terre à l’entrée de la surface, Messi en a planté des dizaines. Alors pourquoi un tel déluge d’émotions ? Il va falloir s’y faire : celui-là, comme tous les autres qu’il marquera du genou, du nez ou de la hanche en sélection, a un pouvoir unique et un impact démesuré.

 J’ai récemment eu mon frère au téléphone qui pleurait. J’ai le sentiment que c’est toujours plus qu’un simple match de football.

À fleur de peau

Comme une étoile filante traçant le ciel de Doha et illuminant toute la zone du Lusail Stadium, ce but de Messi a transformé tous les Argentins qui se trouvaient là. Les supporters, jusque-là silencieux de stress comme face à l’Arabie saoudite, se sont mis à épuiser leurs cordes vocales et à scander le nom de leur héros. Sur le banc de touche, Pablo Aimar, l’adjoint de Scaloni, s’est vidé d’une montagne de stress accumulé en lâchant quelques larmes. Sur le terrain, l’Argentine ne s’est pas muée en rouleau compresseur, mais a quand même donné le sentiment d’avoir rompu ses chaînes. Pas sûr par exemple qu’Enzo Fernández, entré en jeu quelques minutes plus tôt, aurait eu l’audace de tenter ce missile qui a fini sa course dans la lucarne d’Ochoa à quelques minutes du terme.

Une chute de tension notoire a été observée, et dans les coursives de l’enceinte située au nord de Doha, Lionel Scaloni ne pouvait que confirmer ce que tout le monde avait vu : une pression démesurée flottant autour de son équipe. « Il faut que toutes et tous, nous ayons une réflexion sur ce que c’est d’être ici. Il faut faire preuve de bon sens, appelait de ses vœux le sélectionneur argentin. J’ai récemment eu mon frère au téléphone qui pleurait. J’ai le sentiment que c’est toujours plus qu’un simple match de football. Nous allons essayer de corriger cela, car sinon, à chaque fois que les gars joueront un match comme ça, avec l’équipe nationale, il en sera toujours ainsi. Mais il est difficile de faire comprendre aux gens que demain le soleil se lève, que vous gagniez ou non. »

Nous ne pouvons pas abandonner. Nous n’avons que des finales désormais, nous ne pouvons pas faire de cadeaux.

Leo face au reste du monde

D’autant plus difficile que les symboliques s’enchaînent et que les discours ne sont pas les mêmes. Vingt-quatre heures avant ce match déjà décisif pour la qualification en huitièmes de finale, l’Argentine commémorait les deux ans de la disparition de Diego Maradona. Ce samedi soir, en marquant son huitième but en Coupe du monde, Leo Messi a égalé Diego en matière de nombre de buts marqués dans la compétition. Il n’y a plus que « Batigoal » Batistuta (10) qui est devant lui. D’ailleurs, ce ne sont pas les propos de l’intéressé, tenus juste après la rencontre, qui désacraliseront cette épopée au Qatar dont Messi a l’air d’avoir fait une affaire personnelle. « Nous ne pouvons pas abandonner, a commenté Leo Messi. Nous n’avons que des finales désormais, nous ne pouvons pas faire de cadeaux. Nous savions que la réponse du groupe serait comme ça. Nous travaillons main dans la main depuis longtemps et nous avons réalisé beaucoup de choses. »

D’une certaine manière, le caractère différent du septuple Ballon d’or rend tout ce qui tourne autour de lui zinzin. Comme ces fans argentins et mexicains qui se sont battus en tribune, comme cet aficionado d’« El Tri » qui appelait sur le parvis du stade avec une pancarte à ce que Messi prenne sa femme pour épouse, ou bien comme ces hommes et ces femmes venus de Buenos Aires et d’ailleurs qui pleuraient toutes les larmes de leur corps deux heures après le coup de sifflet final d’Argentine-Arabie saoudite il y a quelques jours. Nul ne sait encore quel sera le destin de l’Albiceleste, si celui-ci s’arrêtera après l’ultime fight de ce groupe C face à la Pologne ou non. Si comme en 2018, la France s’occupera de renvoyer chez eux Di María et consorts dès les huitièmes. Ce qui est sûr en revanche, c’est que jusqu’au bout, c’est non loin d’un défibrillateur que tous les Argentins seront le plus en sécurité.

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Par Andrea Chazy, au Lusail Stadium

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