- Serie A
- J26
- Inter-Atalanta (1-0)
L’Inter emmure l’Atalanta
Militairement organisés derrière, les Nerazzurri n'ont eu besoin que d'un but pour réduire au silence une Atalanta volontaire, mais globalement impuissante ce lundi. De quoi permettre aux Bleu et Noir de confirmer leur statut de leader de Serie A.
Inter 1-0 Atalanta
But : Škriniar (54e) pour l’Inter
C’est l’histoire d’une équipe qui ne voulait pas être une œuvre d’art. Encore moins un monument. L’Inter d’Antonio Conte est faite d’un tout autre mortier. Ses pierres sont noires et glissantes, comme une citadelle ancienne qui surplombe une terre désolée. Ses tours sont des flèches tranchantes, qui n’offrent aucune prise ou aspérité à laquelle se raccrocher. C’est un spectacle aride, parfois sombre à contempler, mais aussi teinté d’une certaine majesté. Difficile, décidément, de donner le siège de cette forteresse-là. Et l’Atalanta s’est empalée sur les murailles lombardes, terrassée d’un pion à rien par les ténébreux chevaliers d’Antonio Conte.
Une tranchée et un No Man’s Land
À chacun sa guerre : ce lundi soir, l’Inter continue sa campagne pour le Scudetto, quand l’Atalanta veut poursuivre sa conquête d’une place en C1 pour la saison prochaine. Les objectifs diffèrent, les approches aussi : les Nerazzurri ont classiquement décidé de creuser leur tranchée bas et d’attendre la Dea. L’idée ? Défendre façon blockhaus et traverser le No Man’s Land à toute vitesse, en balançant des longues ouvertures pour Lautaro Martinez et Lukaku. Minimaliste, mais efficace : à la suite d’une passe lointaine de Bastoni, le Belge file comme un avion de chasse vers la cage adverse, mais se fait reprendre au dernier moment, en ayant oublié Hakimi, pourtant seul à sa droite. En face, l’Atalanta la joue plus franco. La Dea charge la baïonnette au clair, pressant haut et en nombre les Interisti, mais sans résultat probant, face à des Bleu et Noir militairement organisés. Seul Zapata, d’un coup de casque sur corner, force Handanović à un arrêt réflexe du genre prodigieux, peu avant la pause.
Škriniar et la manière
Il manque décidément un pétard pour embraser cette guerre froide. À l’image du premier acte, la seconde période prend vite des airs de bataille tactique crispante, où les techniciens n’ont que très peu d’espace pour s’exprimer. L’Inter l’a bien compris et a la bonne idée de faire parler sa puissance brute sur phase arrêtée. Sur corner, De Vrij fait le ménage, Bastoni dévie et Škriniar conclut, d’un pointard ras de terre savamment placé. Un pion qui ne libère personne et surtout pas l’Inter. Les Lombards défendent toujours leurs remparts prêt du donjon d’Handanović, et l’Atalanta n’a pas le moindre interstice qui se libère pour caler ne serait-ce qu’une petite flèche. Le piège se referme sur les Bergamasques, coincés comme des prisonniers qui tournent en rond dans leur cachot. Un régime à l’eau et au pain sec qui aura finalement raison des poulains de Gasperini. Le geôlier Antonio Conte peut s’en frotter les mains : ses gars restent larges leaders de la Serie A, avec toujours six points d’avance sur l’AC Milan.
Inter (3-5-2) : Handanović – Škriniar, De Vrij, Bastoni – Hakimi (Darmian, 85e), Barella, Brozović (Gagliardini, 77e), Vidal (Eriksen, 53e), Perišić (D’Ambrosio, 85e) – Lukaku, Lautaro (Sánchez, 77e). Entraîneur : Antonio Conte.
Atalanta (3-4-2-1) : Sportiello – Toloi, Romero, Djimsiti (Palomino, 81e) – Maehle, Freuler (Pašalić, 81e), De Roon, Gosens – Pessina (Mirantchouk, 73e), Malinovskyi (Iličić, 45e) – Zapata (Muriel, 70e). Entraîneur : Gian Piero Gasperini.
Résultats et classement de Serie APar Adrien Candau