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Avec ce LOSC, tous les espoirs sont permis
Après avoir ramené un nul de Dortmund, Lille doit désormais assurer dans la dernière ligne droite et rallier, pour la première fois, les quarts de finale de la Ligue des champions. Pour consolider sa réputation de spécialiste des épopées européennes, Bruno Genesio est prêt à faire rêver la capitale des Flandres.

Après Manchester City, le Real Madrid, l’Atlético ou encore l’AS Roma, Bruno Genesio entend bien accrocher un autre mastodonte européen à son tableau de chasse : le Borussia Dortmund. Dernier finaliste de la Ligue des champions, le BvB ressemble quand même à une bête blessée, ce qui convient parfaitement à ce chasseur expérimenté, mais ce dernier a préféré mettre toute la pression sur le dos de son adversaire, mardi, lors de l’ultime conférence de presse avant cette bataille.
Défaits à domicile par Augsbourg et désormais dixièmes de Bundesliga, les Jaune et Noir n’ont pas préparé au mieux l’échéance, pendant que le LOSC se défaisait de Montpellier (1-0), voyant même naître certaines tensions dans le vestiaire avec une altercation entre Julian Brandt et Jamie Gittens, finalement tous deux dans le groupe, et un coup de gueule de Nico Kovač. « Je n’étais pas forcément rassuré de lire ou d’écouter ce que j’ai vu ou entendu sur leurs problèmes à l’entraînement. Parce que ça peut resserrer les rangs, avertit Genesio. On connaît la force des équipes allemandes dans ce genre de situations. On s’attend à devoir jouer un match à 100% pour essayer de l’emporter. » Désormais rompu à ces matchs sous tension, le maître dogue se prépare à aborder son 67e match de Coupe d’Europe avec l’objectif de glaner son 33e succès et de confirmer ce bon ratio.
Se faire plaisir et éviter les tirs au but
Lui et son équipe ont surtout l’occasion de signer l’une des plus belles pages de l’histoire du LOSC. Qualifiés pour les huitièmes de finale après avoir siégé parmi les huit meilleurs du premier tour de la Ligue des champions, les Lillois ont l’occasion d’atteindre pour la première fois les quarts de finale de la compétition. Alors que la formation de Jocelyn Gourvennec n’avait pas existé face à Chelsea en 2021, la version 2025 a déjà montré de belles choses face au Mur jaune la semaine dernière (1-1). Désormais face à leur histoire, Jonathan David, meilleur buteur du club sur la scène européenne, et ses coéquipiers doivent faire chavirer un stade Pierre-Mauroy qui mérite de sécher ses larmes un an après l’élimination contre Aston Villa en quarts de Ligue Conférence.
Ce sera dans la gestion des émotions qu’il faudra être fort.
Pour ne pas trébucher une nouvelle fois, les Nordistes pourraient avoir la bonne idée de s’éviter une séance de torture tirs au but. D’abord parce que les souvenirs de Genesio dans ce domaine sont assez mauvais, avec des sorties de route contre Aston Villa donc, le Shakhtar avec le Stade rennais en 2023, mais aussi parce que le gardien de Dortmund, Gregor Kobel, est un bien plus grand spécialiste que Lucas Chevalier, même si une entrée de Vito Mannone peut rebattre les cartes. « On n’en a pas parlé parce que je n’aime pas la projection. Quand on se projette, on envisage des scénarios, mais ça peut voler en fonction des faits de jeu. Les tirs au but, c’est un geste technique davantage lié à la gestion des émotions qu’à la technique. […] Si on doit y aller, ce sera dans la gestion des émotions qu’il faudra être fort », a théorisé l’entraîneur, visiblement adepte de la loterie, qui lui a d’ailleurs souri avec l’OL face à Beşiktaş en 2017.
Nabil Bentaleb n’aura pas besoin de se remémorer son penalty manqué face à Gregor Kobel en 2021, puisqu’il n’est malheureusement pas qualifié pour la compétition. Pas encore remis complètement de sa blessure aux adducteurs, Edon Zhegrova va également sacrément manquer, comme Tiago Santos et Samuel Umtiti, blessés de longue date. A contrario, le LOSC a enregistré le retour d’Osame Sahraoui, grand bonhomme de la victoire record face à Feyenoord (6-1) qui a, selon Bruno Genesio, « musclé son jeu ». Si le coach commence à se prendre pour un champion du monde, plus rien ne va l’arrêter.
Par Enzo Leanni