S’abonner au mag
  • C1
  • Finale
  • PSG-Inter

Comment les latéraux vont influencer la finale entre le PSG et l’Inter ?

Par Julien Faure
9 minutes

Alors que l’attention sera braquée sur les stars offensives de la rencontre, la finale de Ligue des champions pourrait pourtant bien se jouer dans l’apport des latéraux. Comptant parmi ce qui se fait de mieux au monde, les deux doublettes auront un rôle central dans l’issue de la rencontre.

Comment les latéraux vont influencer la finale entre le PSG et l’Inter ?

« La balle à l’aile, la vie est belle. » Ce dicton, emprunté au journaliste Pierre Salviac et au monde de l’ovalie, pourrait bien être l’adage de la finale de Ligue des champions qui mettra samedi aux prises le PSG et l’Inter. En effet, les deux formations affichent peut-être ce qui se fait de mieux en matière de paires de latéraux, et il ne serait pas étonnant de voir les quatre concernés disputer la vedette aux stars offensives sur la pelouse de l’Allianz Arena. D’un côté, Achraf Hakimi, en feu depuis le début de saison déjà, et Nuno Mendes, dans une nouvelle dimension depuis qu’il a croqué Mohamed Salah, puis Bukayo Saka lors des phases finales. De l’autre, Denzel Dumfries, décisif cinq fois face au Barça, et qui ne cesse de confirmer qu’il fait partie des meilleurs à son poste depuis son explosion au plus haut niveau à l’Euro 2020, et Federico Dimarco, fidèle parmi les fidèles de l’Inter et indéboulonnable sur son flanc gauche.

Attention aux transitions

Si tous les quatre affichent des statistiques que beaucoup d’offensifs de Ligue 1 leur envieraient, c’est notamment parce qu’ils sont ultra-décisifs dans la surface adverse. Au PSG, les deux flèches cumulent 13 buts et 19 passes décisives depuis le début de saison, quand à Milan, Dumfries et Dimarco affichent 13 réalisations et 14 offrandes. « Ce sont des latéraux assez offensifs, d’un côté comme de l’autre. Ce ne sera pas un match fermé, il faudra compter sur les latéraux », prévient Jocelyn Angloma, latéral aux 37 sélections en équipe de France et passé par les deux formations dans les années 1990. « La clé sera toujours le contrôle du ballon pour Paris, pose Didier Domi et ses sept saisons dans les couloirs parisiens. Pour l’Inter, ça va bien sûr être les transitions. Parce qu’ils adorent ça. »

Dumfries, il faut le canaliser, Dimarco pareil. Ça va très très vite et ça prend très bien l’espace, derrière les défenseurs et les milieux. Ça sera ça, la clé.

Didier Domi

L’ancien latéral gauche souligne en fait une différence fondamentale dans l’approche tactique des deux équipes : « Paris base son organisation à partir de la possession du ballon. Cela implique moins d’espaces laissés par l’adversaire, donc il va falloir beaucoup de génie, de créativité, comme on a vu avec Yamal, parce que l’Inter défend très bien. Son organisation, contre des équipes plus fortes, elle est à partir de l’espace. Dumfries, il faut le canaliser, Dimarco pareil. Ça va très très vite et ça prend très bien l’espace, derrière les défenseurs et les milieux. Ça sera ça, la clé. » S’il observe que Paris « ne laisse pas beaucoup de profondeur et d’espace à l’équipe adverse » en phase défensive, Angloma prévient aussi sur les phases de transition, même s’il se dit aussi impressionné par les qualités parisiennes dans le domaine : « L’Inter maîtrise ce style de jeu. » Des phases de jeu sur lesquelles les Nerazzurri ont inscrit leur premier but à l’aller et au retour contre le Barça, bien aidés par les projections hautes et rapides de leurs deux latéraux.

Capture d’écran Canal +
Crédits : Capture d’écran Canal +

Ici lors de la demi-finale aller, dès la première minute du match. L’Inter a touché Marcus Thuram au milieu de terrain qui a permis d’orienter le jeu vers Denzel Dumfries, déjà très haut sur le terrain. Dès que son pendant est parti, Federico Dimarco déboule côté gauche pour offrir une solution, grâce lui aussi à une position moyenne très haute. L’ouverture du score interviendra 10 secondes plus tard.

Crédits : Capture d’écran Canal +
Crédits : Capture d’écran Canal +

Lors du match retour, Dimarco quitte son couloir gauche pour aller chiper un ballon dans les pieds barcelonais. Sa recherche de projection rapide vers le but l’amène à trouver Dumfries, lancé vers le but, qui servira Lautaro Martínez dans la foulée pour l’ouverture du score.

Largeur et matchs dans le match

Les deux anciens pros mettent d’ailleurs en avant les différences de systèmes entre Parisiens et Milanais. « À Paris, on pourrait penser qu’ils sont beaucoup plus offensifs, mais à l’Inter, comme il y a un joueur de plus en défense, ils le sont aussi », note Angloma. Domi, lui, insiste sur la notion de largeur recherchée par les deux formations. « Ce sont deux équipes qui essayent de donner de la largeur et de mettre beaucoup de monde à l’intérieur, mais offensivement, ce n’est pas tout à fait la même animation. Côté Inter, c’est vraiment les latéraux qui donnent cette largeur, parce qu’ils sont déjà trois derrière, alors qu’à Paris, ce sont les ailiers. »

Si Paris ne bride pas offensivement un de ses latéraux, en pensant que tout le monde doit participer offensivement, ça pourrait être compliqué.

Jocelyn Angloma

De fait, « quand chacun va monter, il va rencontrer un des deux latéraux d’en face ». « Il y aura beaucoup de matchs dans le match », prévient Angloma. En effet, les deux défenseurs interistes devraient avoir beaucoup de travail défensif, un domaine où a excellé Dimarco en muselant Lamine Yamal lors de la première heure à Giuseppe-Meazza. « Il va falloir faire sortir Dimarco un peu plus haut. L’Inter devra alors couvrir l’axe pour pouvoir contrer les attaquants parisiens, qui posent énormément de problèmes de par leur mobilité et leur façon de déstabiliser une défense », avance Angloma.

S’il fallait sortir un gagnant dans ce face-à-face ? Peut-être les deux Parisiens selon Domi, qui seront moins sollicités. « Ce sont les latéraux de l’Inter qui vont être les plus occupés, prévient-il. Aussi bien défensivement qu’offensivement. Ils n’ont pas cette liberté d’aller un peu partout, parce qu’il y a déjà du monde au milieu. Forcément leur zone d’influence est plus sur le côté, alors que les deux Parisiens ont un peu plus de liberté. Comme Paris aura le ballon, il y aura beaucoup de travail défensif pour l’Inter. » Et c’est peut-être là-dessus que Paris pourrait avoir un avantage sur son rival, toujours selon Domi. Car l’Inter ne pourra pas reproduire le même schéma que face au Barça. « Raphinha joue beaucoup à l’intérieur, alors que Yamal mange la ligne, précise-t-il. Côté Paris, on a deux vrais ailiers. Ils vont manger la ligne et c’est Dembélé qui va apporter la supériorité. Donc Dimarco et Dumfries vont vraiment beaucoup plus défendre. Le jeu, c’est d’écarter avec les ailiers, pas les latéraux. Ils vont avoir beaucoup plus de boulot, de cadrage à faire. Là où Dumfries avait plus de liberté que Dimarco, je ne sais pas s’il l’aura cette fois. »

Pour autant, Angloma comme Domi mettent Paris en garde. La possession ne l’empêchera pas d’être exposé sur certaines séquences : l’Inter n’a pas eu besoin de voir se multiplier les occasions pour planter sept pions aux Catalans. « Les espaces seront dans le dos du milieu défensif et des latéraux. Ce qu’a utilisé McGinn avec Aston Villa », annonce Domi. « Il va falloir être très vigilant sur les transitions qu’aiment beaucoup Dimarco et Dumfries », précise-t-il, avant de prévenir contre les deux attaquants milanais : « Ça va être un match exceptionnel tactiquement, parce que Paris n’a jamais joué une équipe qui joue avec deux attaquants comme ça. Comment Paris va défendre ? Est-ce que Hakimi va aller chercher très loin Dimarco, est-ce que Mendes va aller chercher très loin Dumfries ? À l’image de Marquinhos qui sortait très loin contre Liverpool. Je ne vois pas Luis Enrique laisser Dumfries et Dimarco prendre le ballon. » Même son de cloche chez Angloma : « Si Paris ne bride pas offensivement un de ses latéraux, en pensant que tout le monde doit participer offensivement, ça pourrait être compliqué. »

Volume de jeu, maîtrise collective et phases arrêtées

Une autre bataille se jouera aussi sur le pré à Munich, celle de la fraîcheur physique. Côté italien, on ne compte pas les efforts, à l’image de Dimarco, sorti aux alentours de l’heure de jeu contre le Barça vidé de toute énergie. « C’est quelqu’un qui est vraiment dans l’émotion. C’est quelqu’un de très physique qui peut se tuer pour l’équipe et qui sait qu’il sera remplacé », précise Angloma. Un phénomène qui s’explique aisément pour Didier Domi et qui doit beaucoup aux consignes tactiques des deux équipes : « C’est beaucoup plus classique du côté de l’Inter. Tu cours, tu montes, tu défends, tu sens les coups, tu lis le jeu, tu prends les espaces. Si tu sais que tu ne vas pas garder le ballon, tu ne peux pas presser comme le PSG ou le Barça. »

Si tu sais que tu ne vas pas garder le ballon, tu ne peux pas presser comme le PSG ou le Barça.

Didier Domi

Tout le contraire de Hakimi ou de Mendes, habitués à jouer 90 minutes. « Les latéraux parisiens, c’est presque de l’art, s’extasie Domi, avant de mettre ça sur le compte de la maîtrise parisienne. Quand tu es bon techniquement et collectivement, tu sais que tu peux mettre plus d’intensité à la récupération, parce que tu sais que ça va faire tourner ensuite et que tu vas récupérer de l’énergie sur ces phases-là. Donc la technique et la vision de jeu sont au service de la tactique et du physique. Quand tu sais que tu as des mecs comme Vitinha derrière, tu presses toujours plus fort. Au PSG, les efforts sont plus étalés. » Une fraîcheur physique qui ne fera pas tout, car l’Inter a du répondant, prévient Angloma : « Il va falloir être fort physiquement, parce que l’Inter a de la matière. »

À noter aussi, que les quatre joueurs sont chacun devenus des menaces sur les coups de pied arrêtés. « C’est là que tu vois que tu as des monstres sur les côtés », souligne Didier Domi. « Ils ont une qualité de pied exceptionnelle, Nuno Mendes a dû répéter à l’entraînement », ajoute même l’ancien Parisien, impressionné par les progrès du Portugais, qui a trouvé le poteau dans l’exercice contre Auxerre lors de la dernière journée de Ligue 1 ou encore délivré une passe décisive sur corner. À titre d’exemple, c’est sur un corner de Dimarco que Dumfries a doublé la mise en demi-finales allers, quand le peroxydé s’est régalé sur coup franc contre Naples. Côté Hakimi, ancien joueur de l’Inter, personne dans les rangs parisiens n’a oublié son coup franc contre Marseille l’an dernier ou ceux marqués avec le Maroc. « Le seul qui n’a pas cette qualité de pied, c’est Dumfries, et encore, il a une qualité de centre… », note Domi. « Combien de finales ont été jouées sur des coups de pied arrêtés ? » interroge-t-il même. Après tout, les deux victoires françaises (Marseille en 1993 et Paris en 1996) en Coupe d’Europe ont été obtenues à l’issue d’un coup de pied arrêté, et par des défenseurs, alors pourquoi changer la dynamique ?

Luis Enrique, son Paris est réussi

Par Julien Faure

Tous propos recueillis par Julien Faure.

À lire aussi
Logo de l'équipe Paris Saint-Germain
Inter minable
  • C1
  • Finale
  • PSG-Inter (5-0)
Inter minable

Inter minable

Inter minable
Logo de l'équipe Paris Saint-Germain
Les notes du PSG
  • C1
  • Finale
  • PSG-Inter (5-0)
Les notes du PSG

Les notes du PSG

Les notes du PSG
Articles en tendances
Logo de l'équipe Paris Saint-Germain
Les notes du PSG
  • C1
  • Finale
  • PSG-Inter (5-0)
Les notes du PSG

Les notes du PSG

Les notes du PSG

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

C'est une putain de bonne question !

Le PSG est-il désormais le plus grand club français ?

Oui
Non
Fin Dans 22h
142
62

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • La revue de presse foot des différents médias, radio et presse française/européenne, du lundi au vendredi en 3 à 4h!
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine