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Monaco : où sont les buts ?
Englué dans une spirale de résultats bien trop irréguliers, l’AS Monaco joue une partie de son destin européen face à Galatasaray à l’occasion de la cinquième journée de phase de groupes de Ligue des champions. Pour continuer à croire à un mois de février continental, le salut passera très certainement par le fait de retrouver de l’allant offensif.
Vingt-troisième de la phase de ligue et virtuellement qualifiée pour les barrages de C1, l’AS Monaco marche sur des œufs en Ligue des champions. À l’heure de recevoir Galatasaray au stade Louis-II (21 heures), les Monégasques, à la dérive en championnat avec quatre défaites lors des cinq derniers matchs, sont dans l’obligation de gagner pour ne pas voir le bon wagon s’envoler. Sauf que pour empocher trois points, il faudra marquer, pas vraiment l’apanage récent des Monégasques, surtout depuis l’arrivée de Sébastien Pocognoli.
SOS attaque en panne
« Nous défendons bien. Nous avons juste besoin de joueurs avec une bonne mentalité. Des joueurs qui ne lâchent rien pendant 90 minutes. Parce que si vous observez en défense, tout va bien. Nous courons et nous nous couvrons les uns les autres. Mais en attaque, ça ne se passe pas comme ça, c’est plus difficile. Je pense qu’il nous faut donc une meilleure mentalité en attaque pour conclure les occasions et revenir défendre. Je pense que c’est ce dont nous avons besoin. » Il va sans dire qu’à la sortie d’un nul au mieux décevant face à Paphos, le défenseur de Monaco, Mohammed Salisu, a mis les pieds dans le plat et s’est exprimé sans détour sur ce qu’il pensait du rendement offensif de son équipe. Un tacle les deux pieds décollés, qui aurait pu lui valoir une mise à l’écart à Liverpool, mais qui a surtout eu le mérite de mettre en lumière les manques criants de l’ASM face au but. Car depuis deux mois, Monaco patine.
23 - Monaco a tenté 23 tirs ce soir contre Tottenham, son plus haut total sans marquer dans un match de Ligue des Champions depuis qu’Opta analyse la compétition (2003/04). Frustrant. #ASMTOT pic.twitter.com/9dTMpqsTik
— OptaJean (@OptaJean) October 22, 2025
Cinq buts contre le dernier du championnat (Metz), cinq contre l’avant-dernier (Nantes), trois contre le 15e (Le Havre), et même trois contre le 8e (Strasbourg). Voilà pour les cartons offensifs monégasques cette saison, dont les trois quarts ont été réalisés sous les ordres d’Adi Hütter. En 20 matchs toutes compétitions confondues, les Asémistes ont ainsi planté 32 buts, soit 1,6 but par rencontre. Un bilan honorable, en baisse par rapport à la saison précédente entre Ligue 1 et C1 (1,8 en 2024-2025) qu’il faut toutefois relativiser et réduire au mandat de Sébastien Pocognoli, débarqué mi-octobre et qui a déjà dirigé 11 matchs sur le banc monégasque.
Là, la moyenne en prend un sacré coup, puisqu’avec 13 réalisations, dont 5 donc face à Nantes, dans ce laps de temps, celle-ci descend à 1,2. Un chiffre bien trop bas pour une des locomotives du championnat de France, qui vise à passer le premier tour de Ligue des champions. À titre de comparaison, des 22 équipes qui devancent Monaco en C1, seuls le Napoli (20e) et l’Atalanta (10e) comptent aussi peu de buts après cinq rencontres, mais paradoxalement plus de points. S’il fallait un match plus symptomatique que les autres ? La réception de Tottenham, pour la deuxième du Belge sur son nouveau banc, où les locaux avaient tiré 23 fois sans faire la différence. Symptomatique d’une équipe qui évolue cinq buts en dessous de son total d’expected goals entre Europe et championnat (quatrième plus haut total maison des cinq grands championnats) selon statmuse.
Monte Carlo ne répond plus
Pour expliquer une si faible réussite face au but, tous les torts ne peuvent simplement revenir au coach, quand bien même son arrivée a coïncidé avec un tâtonnement tactique assez logique. Ça tombe bien, car à Monaco, les coupables sont finalement assez nombreux, Maghnes Akliouche en tête. À 23 ans, il n’y a rien de dramatique à voir le néo-international patiner, cela soulignant surtout que les bons résultats monégasques se feront avec lui et rien d’autre. Mais depuis le début de saison, difficile de voir avec régularité l’Akliouche que la France a tant aimé regarder jouer, et ce dernier peine à se montrer décisif depuis la reprise, avec 3 buts et 4 passes dé toutes compétitions confondues. Des stats honorables qui ne suffisent peut-être plus autant, du fait de son nouveau statut.

Un peu comme un certain Mika Biereth, dont les états de service la saison dernière lui ont offert un nouveau contrat, mais dont on se demande depuis s’il n’était pas un (très bon) pétard mouillé. Avec un temps de jeu fluctuant, celui qui facturait 13 buts en 16 matchs l’an dernier n’en affiche que deux en 19 rencontres cette saison. Famélique. Moins bon même que Takumi Minamino, qui du haut de son statut d’incontournable compte 4 buts et 3 offrandes. Si l’on cherche du côté d’Ansu Fati, on peut se souvenir de sa très bonne passe fin septembre-début octobre et de ses 6 buts en 5 matchs. Sauf que depuis, les filets n’ont plus tremblé.
On continue ? Passons donc aux deux autres buteurs de cette équipe, ceux que Biereth devait renvoyer à leurs études : Folarin Balogun et George Ilenikhena. L’Américain a beau être le comeilleur buteur du club cette saison avec 6 buts, il laisse un arrière-goût de frustration, mais devrait conduire l’attaque face aux Turcs. De la même façon, Ilenikhena, lui aussi incertain, manque encore à l’appel lorsque l’on réclame de la régularité ou de l’efficience, avec seulement deux petits pions inscrits. Un cran plus bas, il faut certainement attendre un peu plus d’Aleksandr Golovin et laisser le temps au temps pour voir si Paul Pogba peut transformer le visage de cette formation. En conférence de presse de veille de match, Pocognoli a annoncé s’attendre à un « match ouvert avec deux très belles équipes sur le papier ». Idéal pour relancer la machine à buts ?
Paul Pogba couvert d’éloges par son capitainePar Julien Faure





























