Le choc pour la deuxième place a mis du temps à prendre de l’ampleur. Mais grâce à une inspiration d’Adrien Rabiot et à une belle bourde de Gerónimo Rulli, le LOSC et l’OM ont finalement clôturé cette 32e journée de Ligue 1 avec un nul qui ne condamne personne à l’approche du sprint final.
Lille OSC 1-1 Olympique de Marseille
Buts : Fernandez-Pardo (75e) pour le LOSC // Gouiri (57e) pour l’OM
Sur le menu, cette dernière affiche du dimanche soir de la saison – place aux fameux multiplex pour les deux prochaines journées – s’annonçait comme un joli dessert. Une lutte à l’Europe qui bat son plein, deux concurrents qui se sont bien chicotés lors de leurs deux affrontements précédents (1-1 à l’aller, comme en Coupe de France, avec une qualification lilloise et un joli sketch des dirigeants) et un coup à jouer au classement avec la défaillance de l’OL quelques heures plus tôt : tous les ingrédients étaient là pour un beau duel. Mais à la place du tiramisu maison, c’est plutôt une sorte de compote qu’on a d’abord trouvée dans le ramequin. Celle où l’on passe plus de temps à se demander quelle en est la composition (un 4-3-3 ou un 4-2-3-1 pour l’OM ?) qu’à en vanter les saveurs.
Rien d’infamant non plus, l’aisance technique de Leonardo Balerdi, l’activité incessante de Benjamin André ou l’arrêt décisif de Lucas Chevalier face à Amir Murillo ayant apporté leur grain de sucre. Mais en atteste la prestation de Chuba Akpom, qui a fait plus de fautes que d’actions offensives, ce sommet a été trop facilement qualifié de «match tactique» alors qu’il était surtout une grosse bouillie de football, que M. Wattellier a eu du mal à fluidifier.
Rabiot le supplément d’âme ; Rulli le supplément âne
Le stress et la pression pour le podium ont-ils pris le pas sur le jeu ? En tout cas, les chefs Genesio et De Zerbi ont profité de la mi-temps pour revoir leur copie en lançant respectivement Osame Sahraoui et Valentin Rongier, aux places d’Akpom et Bennacer. Et comme par magie, la rencontre a changé de goût. D’un côté, on voit enfin Jonathan David tandis que de l’autre, Adrien Rabiot retrouve des ailes. Après avoir buté une première fois sur Chevalier, l’international français fait le bon appel entre les lignes pour désarticuler toute la défense lilloise et servir Amine Gouiri sur un plateau (0-1, 57e). Le 11e but de la saison pour l’attaquant algérien, le 8e sous le maillot de l’OM.
L’addition ? Pas si vite. À la suite d’un coup franc banané par Mitchel Bakker, Marseille a un dégagement anodin à effectuer. Geoffrey Kondogbia le joue court avec Gerónimo Rulli, mais le portier argentin balance sa relance sur David. L’interception profite à Matías Fernández-Pardo, qui punit les Phocéens sur le premier tir cadré du LOSC (1-1, 75e). Ragaillardis, les Dogues poursuivent leur effort, et quand David est lancé par Bakker, le Canadien envoie sa demi-volée juste au-dessus du cadre. Plus consistant, l’OM aurait mérité mieux, à l’image de la frappe de Jonathan Rowe ou du coup franc malin de Pierre-Emile Højbjerg qui auraient pu faire pencher la balance dans ce sens. Les Sudistes peuvent néanmoins se réjouir de mettre fin à une série de quatre défaites consécutives à l’extérieur et de reprendre la seconde place. Les Nordistes, 5es, se replacent dans le groupe des poursuivants, à égalité de points avec Nice et Strasbourg et trois d’avance sur l’OL. Le sprint final peut être lancé.