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Les Mondes de Ralph Hasenhüttl

Par Julien Duez
5 minutes
Les Mondes de Ralph Hasenhüttl

Ce samedi (16h), Ralph Hasenhüttl sera le premier Autrichien à diriger une équipe de Premier League. En l’occurrence Southampton, mal en point au classement et qui se déplace à Cardiff. La tâche ne sera pas simple, mais l’ancien entraîneur du RB Leipzig n’est pas du genre à se laisser impressionner. Les remontées, ça le connaît.

Jürgen Klopp est content. Le 6 avril prochain, avant d’affronter Southampton, il aura un copain avec qui parler allemand : Ralph Hasenhüttl, intronisé cette semaine et pour deux ans et demi sur le banc de Saints à la dérive (18e) en remplacement de Mark Hugues. En conférence de presse, le gaffer de Liverpool s’est même amusé à traduire son nom pour les journalistes anglais : « Hasen, ça veut dire lapin et Hüttl, rien du tout. »

Pas exactement Jürgen. En allemand, le mot Hüttl désigne une petite cabane en bois. Bon, c’est toujours moins intéressant que de savoir que Ralph est surnommé le Klopp des Alpes de l’autre côté du Rhin, pour le football offensif qu’il propose et sa propension à être très expressif sur le banc de touche. Mais la comparaison s’arrête là. Et le parcours de Hasenhüttl vaut bien un coup d’œil dans le rétro, car le premier entraîneur autrichien de l’histoire de la Premier League traîne derrière lui une image de faiseur de miracles que tout le St Mary’s Stadium attend désormais de voir à l’œuvre.

Bosseur mélomane

Cela tombe bien, Ralph est en forme. Au mois de mai, d’un commun accord avec le RB Leipzig, il met fin à son contrat en Saxe. La faute à une absence de prolongation, mais surtout à des tensions avec le directeur sportif Ralf Rangnick, lequel a entre-temps repris les rênes de l’équipe lipsienne. Alors qu’on le voit rebondir au Bayern, il avoue avoir poliment repoussé les avances faites par le Rekordmeister : « J’ai répondu que je ne me voyais pas comme un plan A, car il me manque de l’expérience internationale. » Une humilité qui cachait une véritable fatigue et la nécessité de recharger les batteries avant de repartir à l’attaque : « Je dois faire le point sur les deux années écoulées. Le temps montrera ce qui viendra ensuite » , expliquait-il alors.

Qu’a-t-il fait pendant ses six mois de pause ? Probablement passer du temps au piano, un instrument qu’il affectionne particulièrement, à tel point que celui-ci lui servait d’exutoire des heures durant après chaque défaite. « Entre-temps, ça ne se limite plus à cela. Jouer du piano me fait du bien, c’est pour moi un moyen de déconnecter et de faire le point sur la journée. Dans ce stressant métier d’entraîneur, c’est une qualité importante de redescendre le plus vite possible et de retrouver ses moyens. » Stressant, le mot est lâché. Hasenhüttl ne renie pas les plaisirs que lui procure son métier, mais il sait aussi qu’il ne fera pas long feu sur les bancs de touche. Traduction : dans dix ans, le jeune quinquagénaire (51 ans) passera à autre chose.

Les escaliers plutôt que l’ascenseur

Il est plus que probable que d’ici là, Ralph Hasenhüttl ait fait le tour de la question. Si la Premier League représente un nouveau pas en avant, ce n’est pourtant pas sa première expérience à l’étranger. Après une honnête carrière d’attaquant passée entre son Autriche natale (où il remporte quatre titres de champion et trois coupes nationales), la Belgique (où naît son fils Patrick, aujourd’hui sous contrat avec Ingolstadt) et l’Allemagne (où il remporte un dernier trophée, celui de champion de D2 avec le FC Cologne), Ralph ne perd pas de temps et apprend les bases du métier d’entraîneur en Bavière, à la SpVgg Unterhaching, dont il prend les commandes en 2007, trois ans après sa retraite.

Et la magie commence à opérer. De D4, Unterhaching monte en D3, et Ralph, sa mission accomplie, part chez le rival du VfR Aalen. Là-bas, il doit se battre contre les clichés qui collent à la peau des entraîneurs autrichiens, réputés moins efficaces que leurs homologues allemands. « À Aalen, on disait : est-ce qu’il faut vraiment qu’un Autrichien vienne pour sauver notre saison ? » , se souvient-il, amer. Le club est en effet relégable, mais Hasenhüttl répond de la meilleure des manières en le maintenant en D3, avant de le faire monter en 2. Bundesliga la saison suivante. Encore une mission d’accomplie. Après s’être chargé de stabiliser Aalen dans l’antichambre, son nouveau défi s’appelle Ingolstadt. Encore un succès : il devient champion de D2 et se charge ensuite de placer les Schanzer dans le ventre mou de la Buli. On est en 2016, et Ralf Rangnick vient le chercher pour lui confier son RB Leipzig, fraîchement promu dans l’élite. Hasenhüttl accepte et prolonge logiquement son parcours de petit génie qui grandit en montant les échelons pas à pas.

Qui est-ce qui a deux pouces et qui s’en fout ?

La tête froide

Dans un pays comme l’Allemagne, où le football est clivé entre les équipes de tradition et les clubs commerciaux, les succès de Ralph le classent davantage dans la seconde catégorie. Tour à tour employé d’Audi (Ingolstadt) et de Red Bull (Leipzig), le personnage divise et le sait. Mais il s’en fout, car il est là pour bosser. « Il y a ceux qui font les choses bien et ceux qui ne les font pas bien. La tradition est complètement secondaire.[…]On a tous une seule chose à faire : réussir chaque week-end. Celui qui le fait gagne le droit de rejouer en Bundesliga la saison suivante. Celui qui n’y parvient pas[…]devra tout simplement redescendre d’un échelon » , résume-t-il, pragmatique, avant d’ajouter : « C’est bien que le football ne se résume pas à ton degré de tradition ou au nombre de matchs que tu as gagnés il y a trente ans. »

La pique a fait grincer des dents, mais l’Autrichien fait taire tout le monde en terminant sur la deuxième marche du podium pour la première saison dans l’élite du RB Leipzig. Pendant ses deux ans aux commandes, le club inscrit 120 points en championnat. Seul le tout-puissant Bayern a fait mieux avec ses 166 unités. On comprend l’optimisme des fans de Southampton à son égard. La situation est peu enviable, mais est-elle désespérée ? Élément de réponse samedi face à Cardiff pour savoir si le remède tant recherché s’appelait tout simplement Ralph « Lapin-petite cabane en bois. »

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Par Julien Duez

Propos de RH recueillis par Sky, Bild, Playboy et le Kurier.

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