- Bilan 2012
Les enseignements de 2012
Firmin van den Bosch nous apprend : « Une année qui finit, c'est une pierre jetée au fond de la citerne des âges et qui tombe avec des résonances d'adieu. » Avant de baisser le rideau sur 2012 et d’embrasser sa promise sous le gui, sofoot.com livre les enseignements définitifs de l’année écoulée.
Le sexe en a tracassé plus d’un
Les footballeurs sont partagés entre les lits des velines, des wags, des régulières et/ou des femmes de mauvaise vie qui peuplent les halls de palaces. En 2012, Boateng a souffert de blessures à répétition. Des pépins physiques causés par un petit bout de femme, Melissa Satta, comme elle l’avoua : « La raison pour laquelle il est toujours blessé est que nous faisons l’amour entre 7 et 10 fois par semaine. »
Quand Kevin-Prince comptait ses jours d’indisponibilité, les footballeurs fribourgeois luttaient contre l’impuissance en redoutant la suspension comme l’a révélé Andreas Aust, toubib du club : « Un jour, un joueur m’a téléphoné vers 3 heures du matin et m’a demandé s’il pouvait prendre du viagra. »
Rio Ferdinand est cool
« Quel que soit le tireur, joli coup ! Je n’arrive pas à croire que c’était une pièce de deux centimes, il aurait quand même pu en lancer une d’une livre. » Le tweet de Rio Ferdinand en vaut mille. Sorti la gueule en sang après s’être reçu du liquide sur l’arcade sourcilière, le grand Rio a préféré s’en amuser quand un autre en aurait fait des caisses. À moins que le calme du Mancunien cache un secret. Peut-être le Rosso, ce restaurant italien un tantinet bling-bling dont il est le proprio. Petite spécialité de la gargote : les herbes. 29 sacs de cannabis retrouvés par la police pour être précis.
Les champions ont foutu le bordel
Quand la France se repaissait des paillardises et de la crête de Nicollin, les champions anglais et italiens foutaient un VRAI bordel. Manchester City d’abord qui, au terme d’un match d’anthologie face à QPR, s’est laissé aller à l’ivresse du titre après 44 ans d’abstinence. Ainsi, De Jong mettait des coups de dauphin en plastique, Cissé fêtait le titre avec Nasri comme s’il venait d’ajouter une ligne à son palmarès et Tévez brandissait une pancarte : « Repose en paix Fergie. »
De l’autre côté des Alpes, la Juve retrouvait les sommets de la plus belle des manières. Les Turinois étaient bien décidés à vomir au Calcio ce trentième titre, à l’image de De Ceglie qui tuna sa caisse aux couleurs transalpines et triplement étoilée. Seulement, la Fédération italienne et la FIFA n’oubliaient pas les deux titres retirés au club et n’envisageaient pas d’un bon œil cette troisième étoile bientôt brodée. Voilà pourquoi Blatter a voulu clore le débat par des : « Compliments pour le 28e titre. Après neuf ans, vous êtes de nouveau les meilleurs de la Serie A. Bravo ! »
Del Piero a réalisé un miracle
En période de fêtes, il faut donner de l’espérance. Avec la voix de Pierre Bellemare : « Nous sommes en Italie. Une fillette fait un malaise qui la plonge dans un coma que l’on croit irréversible. Au creux des bras de Morphée depuis deux semaines, les parents démunis s’en remettent à Del Piero qui enregistre un message pour la malheureuse.« Ciao Giada, je suis Alessandro Del Piero. J’espère que tu vas pouvoir te réveiller le plus vite possible pour regarder les matchs de la Juve, pour venir me voir et surtout pour apprendre à te connaître », récite le talentueux Turinois. Et là, c’est le miracle. À force d’écoutes la jeune fille se réveille. »
La Liga fut en pleine contradiction
Malgré sa jolie vitrine, le football espagnol possède une arrière-boutique peu reluisante où s’entassent les problèmes jamais soldés. Outre le surendettement, la Liga doit faire face au racisme. Un problème dont Angel Maria Villar Llona, président de la Fédération ibérique, se fout : « Il n’y a pas de racisme dans le football espagnol. » Et la possibilité du dopage ? Guardiola, autrefois rattrapé par la patrouille, a publiquement soutenu Contador-le-mangeur-de-barbaque : « Il devrait se défendre jusqu’au bout et quel que soit le temps que ça prendra. La vérité finit toujours par éclater. Qu’il lutte jusqu’au bout ! » Seule éclaircie, une ligne directe destinée aux joueurs de Liga et Liga Adelante ayant connaissance d’un match truqué.
Lehmann a voulu abolir les différences
Que Jens Lehmann soit un taré ne fait aucun doute. On le croyait rangé des voitures après une carrière faite de coups de folie dont l’un des plus beaux reste ses 250 kilomètres de déplacement en hélicoptère le séparant de son domicile au centre d’entraînement de Stuttgart. Il pourrait être un retraité comblé, mais il lui manque une ligne de palmarès international. Encouragé par le succès d’Intouchables en Allemagne (Ziemlich Beste Freunde), Jens a décidé de se rendre à Rio 2016 en paralympique et de défendre les cages allemandes en Cécifoot : « C’est très intéressant, je suis en mesure de jouer cette épreuve. Nous devons encore discuter. Mais je suis intéressé. » La plus belle résolution de l’année.
La belle saison de Messi aurait pu ne jamais avoir lieu
À chaque saison, sous l’impulsion de joueurs qui écrasent tout, les observateurs manient d’avantage les chiffres, comme de vulgaires statisticiens de NBA. À quand le double-double de Xavi ? Et l’accent de George Eddy pour donner le top ten des rookies brésiliens ? Le collectif tend à s’effacer derrière un joueur, un MVP. Ainsi, les performances de Messi surpassent presque celles du Barça. L’année civile dantesque de l’Argentin a bien failli ne jamais avoir lieu. Fox Sports a mis les nerfs des Catalans à rude épreuve en un tweet : « Nous devons annoncer la triste nouvelle du décès de Lionel Messi, suite à un arrêt cardiaque durant un entraînement. » Le record de Chitalu aurait tenu.
Des déplacements ont été foireux
À force de parcourir l’Europe de long en large, l’amateur de football est plus calé en géographie que le pékin moyen. Sauf peut-être le fan de Pro A, rompu aux sous-préfectures. Parfois, cela ne suffit pas. À commencer par la Fiorentina qui a payé à Berbatov et sa clique un billet pour Florence afin qu’il s’engage. Si Berbatov a profité du vol, la visite s’est avérée purement touristique, car il parapha finalement à Fulham. La Viola réclama le remboursement des frais de déplacement, elle essuya un refus du Bulgare.
Un peu plus tôt, 400 supporters de l’Athletic Bilbao ont manqué la finale d’Europa League. Ayant confondus Bucarest et Budapest, ils ont acheté le mauvais billet et ont maté le match dans un bar interlope hongrois.
Balotelli a survolé l’année
Quand Zlatan se contentait de garnir les unes françaises, Balotelli s’étalait dans les gazettes du monde entier. Intenable en 2012, Super Mario a réussi (liste non exhaustive) à devenir champion d’Angleterre, être père, se faire adouber par Noel Gallagher, se comparer à Jimi Hendrix, se servir d’un taxi comme GPS, montrer ses biceps aux teutons, attaquer son club en justice et surtout – surtout ! – se faire tatouer : « I am the punishment of God. If youd had not commited great sins, God would not have sent a punishment like me upon you. »
Le football engendre la violence
2012 accouche d’un fait. D’après une étude scientifique, le football provoque une hausse des violences conjugales. À l’heure d’une élimination précoce ou d’une erreur d’arbitrage, le bas de plafond alcoolisé aura la main lourde sur bobonne.
Mais cela commence dès l’enfance comme nous l’a démontré un match de gosses hongkongais qui a dégénéré quand un enfant colla un extérieur sur le visage d’un adversaire au sol. À la demande des parents, la police est venue coffrer le fautif, finalement libéré sous caution.
Une fin que n’aura pas connu un juge de ligne hollandais tabassé à mort par des adolescents. Les derniers mots de Richard Nieuwenhuizen furent : « Quel football de merde, hein ?! »
Par Adrien Ares-Rodriguez