Lens – Metz, sommet de Ligue 2
Sur ce match flotte un parfum de Ligue 1. Le Rc Lens et le FC Metz sont, traditionnellement, des clubs de première division. Aujourd'hui, s'ils se rencontrent avec pour enjeu la seconde place de Ligue 2, il y a plus de 10 ans, ils se disputaient le titre.
Comme à cette époque, Bollaert est plein. Soir de grand match, Lens – Metz, ça sent bon le football. C’est certes de la Ligue 2, mais la partie est d’emblée plaisante.
Le jeu est direct, rapide, les joueurs plein d’engagement. Les équipes jouent vraiment pour gagner, non pour perdre. En clair, Metz comme Lens paraissent bien plus forts que l’an passé en Ligue 1 ; avec cet état d’esprit, ils y feraient sans aucun doute meilleure figure. Normal quand on joue pour gagner plutôt que ne pas perdre, alors que leurs effectifs respectifs ne se sont pas tant affaiblis que cela.
Jugez plutôt : pour Lens, Runje – Vignal, Sartre, Challe, Demont – Hermach, Doumeng, Sablé – Monnet-Paquet Maoulida, Boukari. Soit un 4-3-3 à la lyonnaise, avec deux ailiers d’un niveau plus que correct.
Pour Metz, Marichez – Delgado, Vivian, Crysostome, Bregerie – Barbosa, Rocchi, Cardy, Agouazi – Cissé, Mendy. Soit un 4-4-2 trapèze classique, dont la force est l’assise défensive et la qualité du milieu axial.
A l’image de son entraîneur Yvon Pouliquen, Metz est physique, bien organisé, en place et contient plutôt pas trop mal les offensives sang et or. Les Grenats ne sont pas la meilleure équipe à l’extérieur de ce championnat pour rien. Le milieu tient bien la route et va bientôt davantage se renforcer avec Pascal Johansen, l’ancien joueur de Marseille et Strasbourg. Avant dans les années à venir d’intégrer certains de ses benjamins, le Fc Metz étant en quelque sorte champion du monde de la catégorie, puisque ses jeunes, qui représentaient la France, sont les vainqueurs de la Danone’s Cup.
Un match de bon niveau
Si des deux cotés, le niveau technique n’est certes pas exceptionnel, il y’a du jeu, beaucoup de bonnes (premières) intentions, et surtout moins de peu en ventre qu’en Ligue 1.
C’est engagé, plaisant, on se fait moins chier que devant pelletées de matchs de la division supérieure. Metz, à l’extérieur, cherche avant tout à contrôler et s’avère plutôt moyen dans l’utilisation du ballon, balançant un peu trop dans ce grand espace entre les milieux axiaux et les attaquants, 4-4-2 trapèze qui se détend oblige.
Les Lensois, à domicile, commencent à remporter davantage de duels, prendre le dessus dans le jeu aérien et bouger la défense grenat. Ils auraient même pu bénéficier d’un pénalty et en coller un ou deux aux visiteurs.
L’allant offensif des Nordistes serait loin de démériter en Ligue 1, avec des ailiers disponibles et un Toifilou Maoulida actif et entreprenant. D’ailleurs, avec Metz, lors de la saison 2003/04, ce dernier avait été l’auteur d’un doublé pour la dernière victoire mosellane à Lens. La nouvelle est pour ce soir.
La Juventus de la Ligue 2
Dès l’entrée en jeu de la seconde mi-temps, l’arrière-garde messine parvient à se débarrasser du pressing lensois. Rocchi se bat, évidemment, à la tombée du ballon, décale sur sa gauche Mendy qui lance Barbosa, sans contrôle, ce dernier centre à ras de terre devant le but lensois, Cissé coupe la trajectoire.
Metz a ouvert le score, et va surtout parvenir à le préserver. Bien organisés avec deux lignes de 4 disciplinées, les Messins annihilent tour à tour les offensives adverses et demeurent dangereux avec deux pointes qui pèsent, 4-4-2 trapèze qui se resserre oblige.
Avec une base solide et une belle capacité à se libérer vers l’avant, l’équipe du président Molinari contrôle et le fait perdre aux Lensois. Alors que ces derniers rêvaient de faire une réception d’enfer à un rival pour la remontée, Le FC Metz s’est rendu la victoire inéluctable.
Entre son schéma, son style et sa faculté à marquer sans forcément avoir des occasions, à gagner un match sans forcément bien jouer, cette équipe s’affirme cette saison encore comme la Juventus de la Ligue 2 française.
On vient, on gagne et on retourne en Moselle. D’ailleurs, elle possède son Chiellini en la personne de Matheus Vivian, un défenseur brésilien aussi classe que serein, la vraie révélation de la soirée. Il défend debout, ne fait ni faute ni boulette, se place parfaitement plus qu’il ne court et détient même le mot de la fin : « Ce soir, nous avons gagné selon les valeurs de la Ligue 2, prendre du plaisir en souffrant » . Si tout va bien, Matheus va se régaler l’an prochain en Ligue 1.
Simon Capelli-Welter
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