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Lennart Karl, le gamin du Bayern qui ne veut plus rentrer chez lui

Par Kévin Mbundu
4 minutes

À 17 ans, Lennart Karl n’a eu besoin que de cinq minutes pour s’inviter dans la cour des grands ce mercredi soir. Nouveau plus jeune buteur du Bayern Munich en Ligue des champions, il affiche le sourire insouciant d’un gamin, qui masque pourtant des années d'apprentissage et de doutes.

Lennart Karl, le gamin du Bayern qui ne veut plus rentrer chez lui

300 secondes. C’est le temps qu’il aura fallu à Lennart Karl pour chiper le record de Jamal Musiala, après avoir récupéré son numéro 42. Ce mercredi soir, le gamin est devenu le plus jeune buteur du Bayern Munich en Ligue des champions, à 17 ans et 242 jours. Grâce à une action en solitaire, conclue par une belle frappe du gauche pleine de caractère, en guise de carte de visite aux yeux de l’Europe. À l’Allianz Arena, certains n’avaient même pas encore trouvé leur siège que Karl avait déjà éteint le Club Bruges (4-0). Un nouveau prodige à gérer, une hype à canaliser, mais ce n’est pas un souci ni pour le Bayern ni pour la jeune promesse. Derrière le pion d’un ado pressé se cache une histoire de lenteur, de solitude, de nuits blanches dans une chambre d’un campus.

La solitude bavaroise

Lennart Karl avait que 14 ans quand il a quitté son petit village de Frammersbach, au Nord de l’Allemagne, pour rejoindre Munich, après être passé par le SV Viktoria Aschaffenbourg puis l’Eintracht Francfort. Trop jeune pour vivre seul, mais encore trop fier pour le dire. Au campus, il découvre le football façon autoritaire, comme le racontent les médias allemands : horaires stricts, régimes calculés et entraînements métonymiques. Le Bayern ne forme pas des ados, mais façonne des hommes. L’apprentissage n’est pas simple pour Lennart : les notes baissent, les messages écrits à sa famille sont plus longs et la solitude gagne l’adolescent. « Quand j’ai emménagé sur le campus après mes passages à Francfort et Aschaffenbourg, je me souviens avoir eu le mal du pays pendant les premières semaines », témoignait-il en avril dernier sur le site du Bayern.

Jusqu’à songer à abandonner son rêve. Le jeune Karl ne parle pas beaucoup, sourit rarement et ses coéquipiers notent sa personnalité réservée, quand ses éducateurs le qualifie de « fragile ». Lui fait le dos rond, essaie de tenir le coup et de se fondre dans ce nouveau monde. «Lors de la préparation de la saison en U17, je me suis aussi entraîné seul ou avec un entraîneur individuel du campus, rejoue-t-il. Cela m’a beaucoup apporté mentalement et sportivement. Depuis, ça se passe vraiment bien. »

L’éclosion du poussin

Le terrain a aidé, aussi. Les coachs de Karl remarquent sa lecture du jeu au-dessus de la moyenne, son intelligence et sa capacité à jouer juste. Loin d’être spectaculaire du haut de son mètre 68, il a pourtant cette manière de rendre les ballons qu’il touche plus intelligents que lui. La saison dernière, Karl passe un cap et claque 32 buts avec les jeunes du Bayern, de quoi entendre les chuchotements de son nom dans les couloirs du campus bavarois. Arrivé à l’été 2024, Vincent Kompany repère rapidement le talent du prodige et prévoit de le prolonger jusqu’en 2028, bien aidé par Michael Ballack, nouvel agent du joueur. Après une première convocation lors des quarts de finale de Ligue des champions face à l’Inter, « Lenny » profite de la claque infligée à Auckland City (10-0) en Coupe du monde des clubs pour effectuer ses premiers pas en professionnel.

Être nommé homme du match, c’est incroyable, mais je ne m’arrêterai pas là.

Lennart Karl

Avec déjà sept apparitions à son actif cette saison, Karl a une nouvelle fois passé un cap en honorant ce mercredi soir sa première titularisation en C1. Même pas peur, comme en témoigne sa prestation remarquée et remarquable qui lui a valu le titre d’homme du match. « Je suis très heureux de ma performance. Jouer avec les gars est très amusant et j’ai l’impression que je peux apprendre tellement de choses, confiait Karl après la rencontre. Être nommé homme du match, c’est incroyable, mais je ne m’arrêterai pas là.» Aleksandar Pavlović, lui, a validé le gamin : « Il a simplement des cojones. Il l’a encore montré aujourd’hui. C’est un super mec et un joueur fantastique. »

Ne comptez quand même pas sur Vincent Kompany pour enflammer un peu plus le jeune talent : « C’est tout à fait normal que les gens parlent de Lennart Karl en ce moment, mais moi je crois vraiment au développement. Un jeune joueur ne jouera pas toujours bien. […] Qu’il joue bien ou pas je ne changerai pas d’avis, je pense qu’il a besoin de temps. » Le mot d’ordre reste la patience pour le technicien belge, qui n’a pas caché qu’il avait apprécié de voir son joueur montrer sa capacité à « être dangereux devant le but ». Lennart Karl a 17 ans, il a le temps d’apprendre, de se planter et de confirmer les étincelles en Bundesliga comme en Ligue des champions. Au moins, il n’a plus le mal du pays.

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